Europe Tour 2018 – Le Récit
Merci à mes acolytes mes compères de voyage qui m’ont accompagné dans ce périple de 7800 km à travers l’Europe du Nord. Avec nos Harley nous avons traversé des paysages magnifiques et fait des rencontres insolites. L’amitié, la complicité et la joie étaient notre quotidien. L’esprit libre, nous avons vagabondé comme bon nous semblait sans arrière-pensée. Le soleil, le bitume, le bruit de nos moteurs et la bière nous poussaient à vadrouiller comme des jeunes cow-boys. Une formidable aventure humaine qui remplira nos esprits pour les jours à venir et pour longtemps.
Le plaisir journalier ne nous a jamais quitté et nous a permis de rouler en ignorant la fatigue. Une merveilleuse thérapie d’enchantement pour nos muscles usés.
J’ai voulu aussi retourner sur la terre natale de ma grand-mère paternelle, en Slovénie, et retrouver mes origines. Je devrai y retourner pour approfondir mes recherches généalogiques.
A vous deux mes amis je vous dédie ce récit sans oublier la femme de ma vie qui a toujours su me ramener sur le bon rivage en s’accommodant de mes traverses. Une pensée particulière à mes trois églantines si jolies qui comblent ma vie en m’apportant leurs si charmants fruits gonflés de jus de vie.

A chaque âge sa folie ! et continuez de rêver …
PS : Je viens d’éditer ce récit en bouquin, accompagné d’un reportage de plus de 1200 photos légendées. Vous pouvez le télécharger au format pdf ou l’acheter avec une couverture cartonnée, bonne lecture et n’oubliez pas de liker les articles pour la bonne cause.
Votre serviteur d’expressions – Les Mots d’Ted.
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En décembre 2017 – Le prélude
Ma femme m’a dit Ted fais toi couper les cheveux, j’lui ai répondu que p’tête dans 20 ans j’pourrai plus, mais après mon tour d’Europe. Alors j’passe une annonce sur FaceBook pour rechercher un, une ou des compagnons de voyage. Une dizaine de réponses arrivent. Soit les dates ne concordent pas, soit manque de moyens. Y en a qui disent oui pis qui se rétractent. Pis bonne pioche.
Voilà c’est parti, j’m’en vas avec un compagnon qui a déjà fait la 66 Road.
Cologne, Copenhague, Oslo, Stockholm, Helsinki, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, l’Épiphanie, Varsovie, Prague, Budapest, Ljubljana, Trévise, Pont à Mousson : 7000 bornes d’aventures sur nos Twin-Cam en solo.
La date, certainement en juillet pour un tiot mois de bonne humeur, j’aurais aimé plus, mais l’frangin bosse encore…pour payer nos retraites et son bercail !!
Vais passer un bon hiver à voyager dans ma tête d’hurluberlu.
Y a plus qu’à.
Mon poto Germix est de la partie, y va nous concocter un site ternet et moi j’écrirai quelques babioles de mon crû avec de la belle tof et des souvenirs de ouf.
Si vous avez des conseils, des lieux sympas, des hébergements comme on les aime, gratos c’est mieux, de l’aspirine etc.… !
Pas d’prob on adhère. Alors on commence à bosser comme des fous : prépa des bécanes avec changement de la courroie, de la poulie, des roulements et des vérifs en tous genres plus toutes les vidanges. C’est des potes mosellans qui s’occupent de l’affaire avec des bonnes petites soirées bien gaies agrémentées d’arrosage de divers produits qui font rêver et de la flammenküche pour nos gros bidons. Du bon temps. Après façonnage du road-book pour pas se perdre et création d’un site internet. Il nous faudra quand même quelques mois et quelques rencontres pour se bichonner le run. Puis coup de fil et un troisième larron s’accroche à nous. C’est l’Dédé, un Vosgien. Il croyait qu’on allait à Prague pour la concentre annuelle Européenne d’Harley. J’lui dis qu’on passe en Tchéquie mais après la date prévue, vu qu’on fait un tour d’Europe en passant par les capitales. Ah bon qui m’dit, c’est bien ça, y a d’la place ? Je lui réponds, oui. Bon bin j’demande à ma femme. Deux heures après il faisait partie de l’équipe.
On a fait confectionner des patchs et des tee-shirts avec le nom des villes traversées, tatoués dans l’dos. Comme pour les concerts rock. De diou on allait à Gouyette avec quelques détours à not bon vouloir. Va y avoir du kilomètre de bitume à avaler et de l’euphorie à revendre.
On prévoit de partir le 2 juillet 2018 pour un mois. Et paf une dizaine de jours avant le départ j’m’choppe une pneumopathie et dix jours aux urgences avec morphine. Les bibs et les potes me disent de reculer l’voyage à l’an prochain, histoire de me remettre d’aplomb. J’ai pris une semaine de convalo et la décision est prise de partir le neuf juillet 2018. Attendre un an, c’était pas possible. Et pis à Gouyette, quand il y a une place, faut la saisir de suite.

Gégé Dédé
Jour 0 : dimanche 8 juillet – La veille du départ
Yess mon Gégé arrive chez moi et demain l’Dédé nous rejoint à PàM. Il voulait passer une dernière soirée avec sa douce pour réviser les routes de Gouyette. Vais bientôt remballer le mac et revider l’sac de voyage pour mettre mon djinn qui est bien entendu tout au fond. J’vais pas rouler cuir, y fait trop chaud et faut aérer les valseuses de mes blouses blanches.
Sais pas encore si je roule blouson cuir ou été, vais le mettre en haut du brigandage au cas zou. J’relis encore une fois l’article qu’est paru dans l’baveux du coin. Ouais un jeune journaliste sympa d’une vingtaine d’année est venu me terviewer. Il en revenait pas, à votre âge ! Bin ouais fiston, y a queue d’chique sur les chaines de TV du pouvoir, alors j’me casse.
J’tiens plus en place, ce matin avec mon frangin de PàM on s’est fait quelques mousses en terrasse de not rade favori. Tin, tout l’monde est venu because l’article du journaleux. Comment tu fais ? Bin j’monte sur ma Harley et j’m’en vais. L’patron m’a offert l’étendard de la nation. Sympa, mais moi j’vais pas en finale, j’fais mon Jules Verne Tour avec des potos et du rhum, sans femme. Enfin pas celle de la mère patrie. Non j’déconne, j’ai l’corps encore rempli de choses immorales qui font du bien. On pourrait devenir accroc, j’me connais, c’est comme nos brélons, y a pas mieux.
J’vous bise tous les frangins du forhum, j’vais rouler pour vous. J’ai pris des carnets d’notes et j’vous raconterai la décadence de mes dernières années des sixties. Si on rentre, humour ! Quoique !
Ça va être bon, sauf l’attente, c’est con l’attente quand t’es prêt. Pour la millième fois, j’vérifie si j’ai tout. Ouais j’ai tout. Bon l’horloge tong de mon guidon vient de rendre l’âme. Plus d’piles et les aiguilles ont la tête en bas. RAF, on a l’temps et pis on s’arrêtera quand il fera nuit.
Bon j’entends le ronronnement de la Dyna à Gégé, il n’est pas en retard le bougre chargé comme un mulet. On a tous les deux les yeux qui crépitent de joie avec un tantinet de demain on est sur la route. On s’est envoyé un rôti de porc courgettes avec tout ce qu’il faut, un jack et dodo à 23h30.
So long et au mois prochain. J’ai le Brain en effervescence, c’est comment qu’on freine.
Bises
Jour 1 : lundi 9 juillet – Pont à Mousson (France) – Osnabrück (Allemagne) – 530 km
Le lever fut rapide à 6h30. Après un kawa et quelques tartines, avec Gégé on a enfourché les bécanes à 8h15 pour se rendre à PàM où Dédé devait nous rejoindre à 8h30. Les potes qui restaient sur le bitume étaient présents pour nous biser avec les yeux pleins d’envie. Mon frangin, le laveur de vitres et d’autres. Ça gesticulait un max et beaucoup auraient bien pris not place. Quelques tofs et vidéos et bing le trio est dans sa bulle. A 9h05 pétantes, décollage pour un mois de bonheur et de folies. Mes filles et ma petite fille étaient présentes aussi. Direction l’autobahn pour s’éloigner le plus rapidement possible. Nous avons traversé le Luxembourg en une cuillère à semoule, frôlé la Belgique puis passé la frontière allemande. La pause du midi à 100 km de Koln à Mülheimer Haus avec leurs saucisses au curry accommodées d’une sauce sucrée. Faut que j’m’habitue à c’te bouf à la con. La ligne de départ s’était éloignée de 250 km, une bonne goulée. L’intercom à Gégé fonctionne à merveille, j’ai parlé pendant des heures et Gégé ne me répondait pas. J’avais oublié de le brancher à la pause pipi. Autrement un peu plus frisquet qu’en Lorraine, j’suis repassé en cuir à midi, et pis nickel après. Beaucoup de travaux sur l’autoroute avec des files de camions a n’en plus finir. Les 3 mousquetaires ont doublé sur la bande d’arrêt d’urgence. Les teutons ne s’écartent pas et te laissent pas passer. Il y avait beaucoup de vent aussi. A 30 bornes de l’arrivée, 3 gouttes de moineau sur le pare-brise du RK.
Nous voilà à Osnabrück en Allemagne avec 530 km d’autobeurk, des routes défoncées et des limitations de vitesses dans tous les sens. Arrivée à 16h30 à Osnabrück. On a bien roulé ! Une mousse au centre-ville, puis recherche d’un syndicat d’initiative dont l’enseigne n’était pas écrite comme chez nous. La secrétaire qui louchait un peu nous a réservé une piaule dans un hôtel, c’était celui de son père. On a déchargé les bécanes pour les mettre au garage, pris une douche et une mousse, pis direction la graille. Un resto du coin servait des flammenküches en tout genre jusqu’au dessert avec de la bière en demi litre. C’était un menu à volonté, sauf pour la bière. On a vite stoppé. Avec un tiot Jack avant le dodo et le gribouillage de la soirée pour tenir informer les ceusses qui sont restés au bercail.
Demain c’est le passage au Danemark avec les zéros barrés. J’ai fait le Road Captain toute la journée. C’était bien et j’commence à prendre pas mal de sentiment d’joie intense dans les méninges. Diou qu’on est bien et ça va durer un bail. J’ressigne de suite.
Et l’aventure ne fait que commencer….
Avant le départ pour le grand Run, réunion dans mon rade favori pour un petit café et la bise aux potes qui restent, désolé !
Jour 2 : mardi 10 juillet – Osnabrück (Allemagne) – Tønder (Danemark) – 458 km
J’ai eu du mal à m’endormir la nuit dernière, because la louloute aux gros seins énormes du resto d’hier soir. Édification du personnage. Au petit déj j’ai tout pris deux fois, leur charcute teutonne et l’kawa avec confiote. Nos bécanes étaient dans la cour de l’hôtel, alors le dirlo s’est pointé parce qu’on gênait. Dédé a mis en route son brélon et une Audi s’est mise à pousser une chansonnette à l’accent prussien du haut Tyrol, comme un troupeau de vaches. Tout l’hôtel était réveillé. Et pis l’Gégé, lui, il était en train de rafistoler sa sacoche qui pendait. On s’était approprié les lieux pour réparer. Le départ a pointé son nez à 8h45 avec 3/4h de flotte. Ça commençait bien. Alors on s’est équipés caoutchouc sur un parking un peu plus loin en s’aidant mutuellement, surtout pour les jambes et aussi les bras et le reste. On a plus vingt ans. 13°C, brume et flotte, dur dur. Le phone à Gégé rend l’âme, alors j’emmène tout l’monde avec mon GPS. Il y a souvent des pauses, pipi, soif et essence. Des trombes d’eau par moments, qui me font sortir de ma torpeur quand j’ai vu un camion transportant des cabines de semis à l’envers. J’ai cru qu’ils me fonçaient dessus. Tout le monde connaît cette vision, surtout les motards. On va prendre le bac pour traverser l’Elbe et il fait beau, le soleil nous accompagne depuis 80 bornes jusqu’au transporteur fluvial. Une queue de 3 km est doublée sans un seul regard et nous nous hissons sur le rafiot les derniers devant l’oeillade haineuse des 4 roues. La traversée a durée 20 mn. Une belle mamie de mon âge m’aide à enlever mes condoms, mais on ne fera rien de plus. On était en plein air et son réglo me matait avec appétence. A quatorze heures un p’tit arrêt à Glückstact s’imposait pour se taper un énorme burger beef avec de la bière. La serveuse fort sympathique nous avait à la bonne et nous a pris en photo avec mon phone. J’aurai que des tofs de bières. Encore un arrêt, toujours pour boire un coup, vu qu’on a soif et que la bière est bonne. Le reste du temps on roule. CQFD. Quand on est repartis à 15H, il flottait, alors endossage des Eagles. A Izhnaoe, la route était coupée sans itinéraire de prévu. Pas loupé on s’est perdus. Une jeune maman blonde avec son moutard dans les bras, une très belle femme, nous a expliqué le chemin. On a fait 3 fois le tour d’un lotissement avec cul de sac et la décision a été prise de ne plus écouter ou de mater les gonzes. Changement de notre lieu d’arrivée. Direction et halte pour la nuit à Tøren avec un zéro barré. Nous avons roulé sans flotte, avec du soleil et du grand bonheur. A nous les petites danoises avec des petites culottes barrées. En regardant mon GPS j’ai fait un tout droit dans un virage, grosse frayeur. Il est 18 heures quand l’étable pointe son nez. Je me prends un jack avec les frangins. On a trouvé un motel et on dort tous ensemble comme des princes. Le soir un tiot resto italien avec des pâtes, marre des saucisses qui puent. On est en finale, qui m’dit l’Dédé. Bin remet du liquide dans mon verre. J’suis un Rebel. En tout cas ce matin quand l’Dédé m’a réveillé et qu’il a ouvert la fenêtre en se grattant le cul avec la main gauche et en m’disant « c’est un temps à faire de la bécane », ce dicton est faux. On a fait 200 bornes sous la flotte. Demain Dédé prend la main droite s’il te plaît. J’ai plus d’gants secs pour rouler. Si vous voyez ma femme dites lui que tout va bien.
Traversée de l’Elbe à Wischhafen en Allemagne.
Jour 3 : mercredi 11 juillet – Tønder (Danemark) – Copenhague (Danemark) – 352 km
No Drug, no tabac, no sexe dur dur il me manque beaucoup de choses. Pourtant 5 fruits et légumes avec le Rock’n Roll, le rhum, le citron vert et ma bécane j’étais au top. Bon un petit Jack en solitaire, pas d’mal aux boyaux de la tête. En plus ce soir j’ai po d’connexion sur le woueb. Me suis planté dans les Mots d’Passe à la con. Pas grave la journée a été magnifique avec du soleil et les neurones qui se tamponnaient dans tous les sens. J’m’couche le dernier à point d’heure.
Réveil à Tønder à 7h15, bien dormi, pourtant la communauté entre mec c’est pas mon trip. J’suis pointilleux sur les bruits extrêmes et j’me cale dans les roulis des autres. J’suis pas un marin d’édredon. On a préparé nos bécanes tranquillement en attendant l’heure d’ouverture du petit déj. M’en suis mis plein les amygdales, avec des œufs à la poulette et de la charcute danoise. Me suis relevé plusieurs fois pour Dan…oise. Faut faire honneur. Y avait 2 gays en face de moi, avec un qui me dévisageait, envie de ma moto…allez savoir. Dédé ne s’est pas gratté son arrière train comme la veille. On a eu une journée bercée par les dieux aux zérøs barrés. En partant du réfectoire, j’ai crié en français dans le texte » Au revoir les p’tites Dames « . Le décollage a eu lieu à 9h00, et la belle patronne nous a pris en photo pour nous épingler sur son mur à vedettes.
Qu’est-ce qu’on est bien sur nos bécanes, bien assis, la bonne odeur, le bon bruit, tu t’laisses filer la tirelire sans penser à rien, que le moment qui défile et t’enchaîne les kilomètres. Encore 4 semaines comme ça. J’revis, des sensations extrêmes, du spleen à revendre, nan j’déconne, j’garde tout, c’est trop bon. Viendez avec nous, y a de l’éclate chez les Vikings. Et pis merdum à ceux qui ne comprennent pas ou qui critiquent not philosophie, pas celle de la Jennifer. Sur un parking un Crøate qui faisait son Tour d’Europe seul sur une Yamaha est venu nous dire bonjour. Chapeau mec, on se reverra peut-être. Nos gueules sont déjà toute burinées. Direction Odense et on passe le grand pont Størebaelt. Du génie de la construction et un grand moment de plaisir à mater la mer, les gros bateaux et l’ouvrage en plusieurs parties. On a tøffé et pris des vidéos. Puis direction Sørø avec un Ø barré, pour un morceau de bœuf reconstitué avec des frites et une bière Dønken. J’ai une poussière dans l’œil ou une merde danoise qui me fait chialer comme une fontaine. Gégé me met de la pøtion magique et miracle une 1/2h après, une grosse larme chargée en slip barré s’échappe, plus mal du tout. J’profite un max et ferme un peu la visière. C’est Gégé qui a repris la tête du convoi, le vieux cyclope se repose. Plutôt il n’y voit plus rien sur un coté de la piste des petites routes. Direction Cøpenhagen par la 150 en longeant la mer du Danemark et les pistes cyclables avec plein de bløndasses au shørt serré. 27°C. Hot cuisson sous les cuirs et mouillage du ben. A 16h le centre de Cøpenhagen nous accueille et Gégé nous dégotte un hôtel tout près, le WakeUp, comme dans la chanson avec trois lits. Ça tombe bien on est trois. J’ai envie d’un cigare et d’une femme. J’vais m’contenter d’une bière ou deux. Par contre il a fallu 1h30 pour s’inscrire en ligne chez Bøøking. Erreur avec ma carte bancaire, passons les détails, ma femme m’a appelé en me disant que quelqu’un essayait de se connecter au Danemark. Heureusement que je n’étais pas dans les quartiers chauds du Christiania. Bol, j’vais jouer au bingø. Dédé remets moi un Jack. La réception de l’hôtel nous remet des badges pour aller à la piaule. Dans l’ascenseur pour monter au 3éme, on est restés et redescendus 3 fois sur le même palier. A chaque ouverture des portes, y avait la même grosse qui gueulait des trucs avec zéro barré. Fallait simplement passer la carte magnétique sur le bigørneau de l’ascenseur. Merci madame. Pis Gégé est allé s’acheter un nouveau phøne. Moi je suis resté près d’une piscine à reluquer les nageuses, mais pas de seins nus, mais du très très subjectif limite à poil. J’ai pris des photos des gens qui passaient à vélo et j’suis retourné chercher mes deux acolytes. Petit tour dans la capitale pour boire un coup et manger du poulet tout en matant les filles aux jupes serrées et aux décølletés prøfønds. Je n’ai pas fumé, mais repris une Jacobsen Brown Ale. On dirait du Rolling Stone.
Un bon délire cette journée danøise, même si je ne comprends rien à ce qu’ils me disent. Ma douce t’es loin de moi, mais j’suis chanceux de vivre ces moments loin d’toi.
Scène de rue à Copenhague
Centre de Copenhague
Jour 4 : jeudi 12 juillet – Copenhague (Danemark) – Gøteborg (Suède) – 315 km
Réveil à 7h20, cette fois-ci, j’ai dormi avec Gégé. Faut changer de compagnon de temps en temps. Petit déj à la Marmara avec plein de monde et plein de gosses qui braillaient. Ne pas oublier les cartes magnétiques de l’hôtel pour ouvrir les portes et l’toutim. Le chargement des motos s’effectue rapidement et on quitte le parking payant souterrain par l’entrée, gardé par des caméras dans tous les sens. Bin oui la barrière était ouverte, et pis on est des insoumis nous. Quand il y a moyen de faire gratis, faut pas s’gêner. Il fait super beau et je m’équipe été comme à la redoute. Zomblou, Jean’s et j’accroche le drapeau bleu, blanc rouge. Soleil ardent et toujours autant de plaisir à enfiler nos bécanes. Les plus belles sous les éoliennes de nos Danois. La tête vide et le ventre plein. Traversée de la mer Danoise par le pont d’Øresund en direction de Malmö. C’est le plus grand pont du monde, le symbole des liens nordiques. C’est magnifique, tu sais pas où regarder, la mer, les gros bateaux, les haubans etc… et pis ça dure un certain temps comme un rêve et ça tourne (le pont). Passage de la douane suédoise sans encombre où la belle douanière blonde me gratifie d’un sourire de sirène et me tend un pouce. Gégé lui, a dû expliquer notre périple. Encore un moment sublime, la mer, la moto et rien d’autre et du bonheur à l’état pur. J’en bande de plaisir. La route, le vent, les blondes et j’ai envie de fumer. Toujours des vélos, les suédois sont équipés pour la détente et le plaisir en famille. Ha la Suède ! Le pays avec des oreilles de Mickey sur les Ä et les Ö. Un coup d’autobahn, y a que ça dans le pays et c’est gratuit. Nous quittons rapidement la voie rapide pour prendre des petites routes. Nous longeons la côte de la mer du Nord et les embruns de la belle bleue nous chatouillent les narines. Il y a légèrement plus de relief qu’au Danemark, mais c’est insignifiant. Tu te croirais chez Andersen, beaucoup de champs de blé et toujours l’envie de rouler à fond. A midi, petite relâche pour déjeuner près de la mer à Steninge. Des difficultés à lire les menus, alors une blonde (encore une) nous explique. Avec Dédé on allait prendre les menus enfants. Nous nous rabattons sur des pommes de terre à l’eau avec un steak recomposé et de la confiture à la groseille. C’était bon, j’ai mangé la part de confiote à Gégé. Prise d’une photo sur la plage pour immortaliser le moment avec nos premiers seins nus, d’une brune. Étonnant non ! J’avais plus de cartes routières dans mon GPS (oubli de ma part de prendre l’Europe entière, j’avais pris la France au 1/25000), mais ce soir il y aura du téléchargement. Nous avons roulé jusqu’à Valberg sous 27°C. Un nuage noir nous a forcé à nous plastifier pour 15 minutes de petite pluie. A 20 bornes de l’étape du jour, petit arrêt pour se déloquer, les chevaliers bouillaient dans leurs préservatifs. Arrivée à Göteborg à 16h30. Gégé (toujours lui, mais c’est le seul bilingue du groupe) accompagné de Dédé sont allés à l’office du tourisme. Moi je surveillais les montures en matant les mamans en tenues légères et transparentes. Un jeune m’a accosté pour me vendre du chichon suédois. J’ai dit non, j’fume plus. Chié ! Putain d’poumons. Gégé nous a trouvé un hôtel en plein centre avec garage pour les motos. Une douche et un petit tour en ville pour revenir dans un rade sympa avec zik, du Doobies-Brothers et du Prince entre autres. Un demi litre de bière et un cordon bleu reconstitué plus tard, on était avec la patronne. Une blonde au minois bien attirant et à l’entrebâillement de la gorge juste ce qu’il faut pour lier un rapprochement des peuples. Elle carburait au rouge et elle nous a enlacé en partant. J’ai bien aimé sa grosse poitrine et ses seins durs qui ont marqué mon tee-shirt quand elle nous a embrassés pour nous dire au revoir. Sont sympas dans c’t’pays et pis y ont de la bonne mousse mais dommage les chopes sont lourdes à porter. Faut être bûcheron, tu m’diras, moi j’ai déjà la chemise à carreaux rouges.
Retour à la casbah pour la zécriture et un tit(s) Jack(s). Une bonne journée de relâche, mais faudra racheter une bouteille. J’pense toujours à ma compagne.
Le tramway de Göteborg.
Jour 5 : vendredi 13 juillet – Gøteborg (Suède) – Øslø (Norvège) – 352 km
Réveil à 7h15, mes deux larrons sont déjà levés, douchés et habillés ; je fais mes affusions rapidement et toujours dans l’angoisse d’être privé de connexion internet. Petit-Déj avec omelette, lard grillé et charcute. Heureusement j’ai passé une superbe nuit confortable. Le jack aide bien. Gégé a dormi dans le clic clac et moi avec mon vosgien favori qui a fait une énorme provision de bois pour cet hiver. Mais on va tout laisser à l’hôtel. Et Gégé n’a pas nettoyé nos pare brises, effectivement la veille il a pas eu son pourboire quotidien » La Bise sur le front « . Départ à 8h50, aux aurores, toute la ville dormait encore. Nous sommes sortis de Göteborg, j’ai pris le Ring 1 et me suis fait engueuler, mais c’était plus court en kilomètres. On a pris l’autoroute jusqu’à Fjällbacka puis on a longé la mer. C’était magnifique encore une fois, paysage de la Provence mais en beaucoup plus vert et sans les cigales par contre avec des blondes partout, toutes dorées par le soleil. Tu te sens comme un pillard scandinave sur ta bécane, de l’overdose de plaisir et de la chatouille dans le calbute. Moi j’aime bien, et pis nos chevaux du plaisir fonctionnent à merveille. Merci à nos mécanos mosellans qui ont fait un super taf. Quelques tofs sur le port et les plages et recherche compliquée d’une station d’essence. Tour et détour, GPS qui trouve pas, énervement, enfin une pompe pour les plaisanciers et bateliers à Fjällbucka et là on bloque tout l’monde. Normal, quand nous sommes arrivés nous étions les seuls à décrypter les Å et Ö avec oreilles de Mickey et quand nous avons compris la manip y avait foule. On vous merde, fallait nous aider. Routes délicates avec les maisons rouges en bois des petits lutins, des moulins, de la verdure et un peu de vallonnement. C’est beau la Suède. Il fait chaud, dans les 25 à 27°, faut s’hydrater et rouler à l’air libre. A nouveau il est midi comme tous les jours, un kebab suédois à Strömstad et reprise par l’autobahn en traversant encore un grand pont haubané vers Herrestad. La folle bande roulait à 3 de front en prenant les 2 voies de l’autoroute. Quel régal de se sentir aussi libre et puissant. Décision avait été prise le matin au petit déj d’aller à la cons d’Oslo faire un coucou. Donc on s’y rend. Accueil fantastique avec champagne, don de tee-shirt, prise de photos souvenirs avec le big chief. La grande classe quoi. Nan j’déconne, c’est les mêmes blaires que par chez nous, on a eu que dalle, sauf un stylo de merde qui va se retrouver à la tombola du meeting. Ils nous ont offert quand même un café et Gégé a réservé une piaule en plein centre d’Oslo. Puis reprise de la route de l’hôtel avec un remontage d’une voie réservée au tramway, pas fait exprès, c’est difficile de comprendre la langue. L’alcôve réservée était une suite princière avec 2 chambres (cette nuit je vais dormir en solo), terrasse qui donne sur le bar et garage. Heureusement, car avec Dédé on voulait se garer dans une cour privée. Et on vient de s’apercevoir que pour tout le week-end un énorme portail qu’on avait pas vu aurait bloqué l’entrée. Il aurait fallu rester 2 jours de plus afin de récupérer nos bécanes. Les pissoires de la chambrée sont à fermeture automatik de la lumière. Il faut y aller avec une frontale sinon c’est du Gilbert Montagné. T’as juste le temps de fermer la porte. Sais pas comment ils font les Norvégiens. Propres et sereins, les drilles se dirigent vers le cœur de la ville et en plein centre petit sit-in à une terrasse ombragée qu’on a pas quittée avant la nuit tombante de beaucoup d’heures. En effet il y avait des flics armés jusqu’aux moustaches de soudard. Il y avait une célébrité dans l’coin et c’était pas nous. Tardivement, direction l’estrade d’un estaminet pour rejoindre le fiston à Gégé et un de ses potes. On a taillé bavette en scrutant l’esplanade norvégienne avec bougies. Quelques litres de bière et 2 tacos supplémentaires plus tard tout ce beau petit monde est rentré à la piaule. Des dames qui monnayaient leurs charmes, mais c’était des brunes, nous ont accostées. Que désirez-vous ? On est rentrés sagement pour finir la bouteille de Jack sur notre terrasse privée. Cette nuit j’ai fumé une clope en plusieurs exemplaires. C’était bon et la soirée s’est éteinte tout doucement.
Une bin belle journée d’été loin de chez moi qu’on en redemande à profusion. Mon auxiliaire de vie est toujours défaillante mais mes pensées sont toujours pour elle.
Jour 6 : samedi 14 juillet – Øslø (Norvège) – Karlstad (Suède) – 291 km
Levé à 7h30, Gégé est déjà sur l’ordi, Dédé est en atelier menuiserie et moi je vais à la douche. Après un petit déjeuner pantagruélique avec tout ce qu’il faut, œuf sur le plat, charcute du coin, pomme de terre et croissants avec gaufres. En sortant je taille la bavette avec un bib français dont j’avais fait la connaissance de sa mégère aux fruits et légumes du réfectoire. Je lui taille un costard sur les blouses blanches et lui tape dans la mimine. Le décollage est prévu à 9h45 et les clients de notre âge nous photographient. Je me prends la tête pour sortir mes comparses d’Oslo et je me goure de route. Pourtant mon GPS n’est pas une pomme comme mon Mac. Après une heure de route tranquille, nous sifflotons dans un paysage de rêve avec lacs à l’eau bleu foncé, des pins à la senteur Yves Rocher dans des vallons éparses. On se prend un pied énorme sous les 27° de soleil. La Norvège est belle dans cette couleur et ne dépareille pas d’avec nos jolies montures. Et toujours des maisons rouges de viking. Gégé reprend la tête pour nous ramener sur le tracé prévu. Un temps à faire de la moto, surtout par ces petites routes qui nous donnent tant de plaisir. A nouveau nous faisons corps avec nos brélons. Mon voyant d’essence s’allume 325 km, faut trouver un abreuvoir rapidement. A Selger, tout petit village perdu parmi les conifères du genre Pinus se trouve, la station du siècle dernier. Toujours sur les petites routes norvégiennes nous contournons petits et grands lacs. Puis Gégé décide de prendre un raccourci. 10 km de piste avec gravats et défoncée comme un junkie. De la tôle ondulée qui nous obligeait à rouler à moins de 10 km/h. J’ai cru y laisser mon dentier et une partie du stage one. C’est peut-être là que mon Mac a retrouvé ses connexions. A nouveau nous passons la frontière suédoise. T’ aurais pu passer ce que tu voulais dans ce no man’s land sahara/norvégien. On est sortis tétanisés et en sueur avec de la perle de marathonien sur tout le corps. A nouveau petit arrêt près d’un lac où a surgi …. un élan noir. Une petite auberge bleue et blanche, toute charmante tenue par une élégante dame à la corpulence d’un bûcheron, nous a accueillis les bras ouverts. Cuisine familiale et traditionnelle, soupe de pomme de terre et tartine de pain de seigle avec poulet émietté à la sauce curry et bière à 2°. C’était à Skillingstons, un rêve de Biker. La lady nous a offert le café et elle était toute contente de nous glisser quelques mots en français qu’elle avait appris au bahut. Bises ma poule ! T’es la meilleure. Reprise de la route vallonnée avant de piquer un roupillon. Mon voyant d’huile s’allume, on s’arrête pour refaire les niveaux et c’est reparti de plus belle à 80 km/h. On s’en fiche c’est beau et on refera un tour si l’occasion se présente. A 4 km de Karlstad les 3 de Gouyette vont dans un camping voir s’il est possible de louer un bungalow près (devinez quoi) d’un lac. Mais tout est complet, c’est le weekend …. du 14 juillet sans feux d’artifices. Alors Gégé a dégotté un 3 étoiles en ville, l’Hôtel Scandic. J’aurais bien accroché mon hamac dans la pépinière Ikéa du village de toiles.
A 19h30 petit tour en ville pour grailler des pâtes avec de la bonne bière du coin juste en face d’un drôle de bar aux chasseuses aguichantes. Y a même un vrai hérisson qui voulait rentrer se faire mousser le poil. Et à 22h00 toute la ville s’est animée. Y avait du cruising de vieilles Volvos et V8 amerloks dans les venelles de Karlstad. Les bars se remplissaient de jeunesse déguisée et les videurs étaient sur le trottoir. J’suis aux anges avec mes compères et nous matons les belles carcasses refaites avec les moyens du bord. Y a d’la fraîcheur dans la bastide et notre moral est au beau fixe. De la trempe au Bal à Jojo, on sait plus où donner de la tête. Les jouvencelles nous scrutent avec l’œil joyeux. Y a de la reproduction dans l’air. Mais nous, nous remontons nos organes génitaux sans feux d’artifice dans notre gargote. Nous rentrons dans notre tribunal avec un Glenmorange Original comme soutien familial. La nuit sera bonne et cette journée nous a bien comblés par ces petits détours intrépides et cauteleux. J’ai qu’une prière, remettez-moi la même journée demain sans brèche. Little French Lady, I want you.
Jour 7 : dimanche 15 juillet – Karlstad (Suède) – Stockholm (Suède) – 390 km
Levé à 7h05, je suis toujours le dernier à sortir des bras de Morphée. Gégé est à l’ordi depuis 5h du mat, Dédé vient de se doucher et c’est à mon tour. De ce côté nous sommes synchros. Go to the saloon à Little déj. Comme les autres motels, on se goinfre et on se fabrique des casse-dalles pour le pik nik du midi sous les yeux ébahis des serveuses. D’un air, vous avez bien raison, c’est compris dans le prix. Au passage je conditionne une pomme et remplis ma gourde d’un jus que j’croyais au citron, il y avait des rondelles dedans. Départ à 8h55, il fait déjà très chaud. Avec Dédé nous bennons les zomblous et on se la fait, tee-shirt, gilet de cuir zé patch, sans oublier le drapeau bleu blanc rouge aux fesses du RK. On a déjà parcouru près de 2750 km depuis PàM et nous en redemandons encore et encore tellement le bonheur est magique. De nouveau des paysages de toute beauté et du spleen à revendre dans nos brains. La beauté des lieux nous comble. Je roule célibat, j’aurais bien aimé partager ces moments de jouissance interne au zénith avec celle qui garde ma tanière. Arrêt pour faire le plein à Värmländ (avec des oreilles de Mickey sur le Å ou Ä). Nous avons roulé décontractés et c’est Gégé qui tirait le convoi cette fois ci. Les tiotes maisonnées rouges à gauche sous les pins Ikéa, bin oui on est en Suède et sur la droite des lacs avec rond jaune sous un drap bleu au-dessus de nos têtes. Quelques tofs de la nature à la Greenpeace et je partage ma gourde avec les autres. Dédé hurle en crachant, c’était du jus de concombre. Il a une sainte horreur du cucumber. Les rondelles se ressemblent au petit matin. Sont cons les Suédøis. Nos bécanes rutilent de mille feux et leur ronronnement fait se retourner les Vikings blonds au torse nu qui partent au taf. Dédé me dit » C’est géant « . A treize heures, because le décalage de nos stomacs nous décidons de bifurquer dans un port de plaisance pour ingurgiter nos casse-croûtes à moitié fondus avec une bière qu’il nous restait de la veille. Bon chaude aussi. Mais fallait pas qu’elle explose dans le sac. Alors on l’a bue, faut pas gâcher la nourriture. On est bien en pays étranger sous l’sun et la joie de vivre notre belle aventure. Y aura d’quoi puiser dans nos méninges cet hiver pour faire le plein de nirvana. A 15 heures, nouvel arrêt, les cow-boys s’endormaient sur leur canasson. Halte chez des turcs pour une bière bien fraîche à 2,2°. Alcool interdit, nous on voulait se désaltérer le gosier. Ils nous ont mis le Tour de France, on leur a dit que les pédales c’étaient pas notre truc. Foot alors qu’ils ont répliqué en parfait suédois avec accent du Bosphore, ils étaient pour la Croatie, j’ai levé le bras en leur disant qu’ils allaient se ramasser une tôle de 4-0 mais comme ils étaient sympas d’avoir mis Michel Drucker, ce serait 4-1. Moi l’foot, j’m’en tape un peu. On a payé et on s’est cassés. Il restait 50 bornes pour aller à Stockholm et notre hôtel était réservé. La fleur au fusil, nous sommes arrivés en ville (la lala lala) les filles étaient en tenue légère et en calfouette de bain. C’est bien les entrées de ville par canicule. Devant l’hôtel Best Western, les bécanes étaient à l’ombre. Gégé taillait la bavette in English avec la belle réceptionniste rouquine. Dédé et moi on était de l’autre côté du bar et on détaillait les cambrures stage ouane de l’hôtesse. C’est bien d’avoir dans l’équipe un pote qui connaisse les ficelles du langage du country. On a déchargé nos destroyers et le hic c’était que le parking était à 500 m. Alors nous avons monté les besaces dans la chambre, essai du woueb, Gégé en a et pas môa avec le Mac. Tudju rognogno tududju. Nous redescendons pour parquer les Harley tout en les sanglant avec cadenas, chaînes et rubans adhésifs. Pis t’attache aussi les kasks, et retour à l’hôtel. Moi j’avais soif, Gégé voulait pas s’arrêter. De l’autre côté de la route, du monde était attablé au soleil. Dédé dit, on va aller voir quand même. Je lui avais donné soif. Tin c’était la retransmission de la finale. Je m’approche du grand écran, et je gueule tout fort à mes frangins » 2-1, on gagne « . Direct le bar, pour se prendre trois énormes bières qu’on sirote tranquillement, sauf qu’on était dans un camp d’immigrés croates avec drapeau et tee-shirt à damiers rouges. 3éme but, nous hurlons comme des pingouins, on est les seuls joyeux. Tout l’monde tire une tronche, je remets une 2éme tournée. 4-1, on gueule de plus belle, we are les champions, we are les champions. Les gonzesses viennent nous taper dans la main. Ça fait désordre auprès des supporters en rouge et blanc. On s’en branle. Coup d’sifflet final, avec Dédé on se prend dans les bras en tournant à la Piaf et en gueulant comme des mouettes un soir de pleine lune. Gégé a remis une tournée de pinte et on a sympathisé avec une suédoise aux yeux bleus et un banc de grecques femelles. Le chef des supporters n’a pas voulu me taper dans la main, son pote a dû lui dire allez soit sportif. Il m’a tambouriné le dos sportivement. Nous sommes partis presque les derniers du zinc. La volée de tourterelles aussi, on n’a jamais su si elles voulaient revoir le match au ralenti. C’est con la barrière de la langue et du sport. Et pis on est des timides, wouarf ! Les 3 barons sont repartis à la piaule seuls, d’toute façon elle était minuscule la mansarde. On a mis une saignée dans le Sky à Gégé. A 21 h après le roro, recherche d’une cantine. C’était un pakistanais avec terrasse dans la rue au chaud et sous les étoiles. J’suis tombé sur 2 gays de Bordeaux, j’ai taillé la bavette avec eux. J’ai dit la bavette. Ils m’ont dit qu’à Stockholm, les restos fermaient de bonne heure. Et il y a pas du tout d’animation, enfin là où on était. On s’est payé tous les 3 une partie de rigolade à tuer un bœuf. Nous avons bu et chanté, tard dans la nuit qu’on était des champions. Mais ça on le savait déjà. Retour à la toile pour finir la liqueur à Gégé. Va falloir racheter du compost au super du coin sinon j’pourrai plus écrire mes cultures. C’te nuit on a bûcheronné tout l’étage en cœur mais pas synchro. Une bonne journée de lascivité et de divertissement en tout genre. J’ai la réjouissance qui en redemande. J’veux du fortifiant et de la consolidation pour virer mes démons de la raillerie. Fais de beaux rêves ma jolie femme.
Jour 8 : lundi 16 juillet – visite de Stockholm (Suède) à pieds – 11,738 km
Journée repos et décontraction en tous genres. Déjà une semaine qu’on a quitté nos gloriettes et ce n’est pas fini. Réveil à 8h00, tout l’monde a les yeux pleins de sommeil et la tête un peu embuée avec du pilonnage de quartier. Petit dêj comme d’hab, décoinçage du tuyau à canard. Journée lessive pour moi, un slip et un tee-shirt. A 9h30 arpentage des rues de la capitale suédoise sous 27°. Descente dans la vieille ville, c’est beau. Chacun claque du Kodak multi chrome en matant les gueuses. Il fait très chaud et très soif. Ça commence bien. Il y a des travaux partout, et il fait de plus en plus tropical. La meute marche à l’ombre et le soleil tourne au-dessus de sa tête. Dédé me dit c’est normal on est plus près du Pôle Nord ici. J’aurais cru du Sahara. C’est le moment de chercher une terrasse dans un lieu de détention aménagé et de commander 3 bières, comme dab. La serveuse nous dit non, ici la bière c’est pas avant 11 heures. On s’est fait répéter plusieurs fois la phrase. Alors deux eaux plates et un pur jus d’orange pour moi. Quand elle nous a ramené les tisanes, j’ai demandé si elle avait du rhum. Elle m’a dit oui, mais le tire-bouchon était cadenassé encore pour 25 minutes. Il était 10h35. Ils ont de drôles de coutumes ces blondinets. J’aime pô du tout leur religion d’hareng-sort. La visite s’est poursuivie sous la chape de plomb. Gégé nous dit ce serait bien de réserver le bateau pour Turku demain. On accoste nos fesses sur un banc public à l’ombre sous l’air chaud à 29°. Gégé téléphone à la compagnie maritime et nous dit, plus d’places. Une sage décision est prise d’aller voir à la maison maire du Viking Tour. 30 minutes de marche après, sous la clim du bureau, le blondinet qui sirotait un jus glacé discute avec Gégé in English et nous trouve des places de nuit pour le lendemain soir. En fin de compte on se dit que ce sera mieux de voyager de nuit à la fraîche et sans contrainte d’horaires. Je dis ça c’est pour les heures de cérémonie du vin de messe. Un bon morceau de Bacon Fat, » No body But You » passe sur les ondes de la terrasse du mastroquet où nous avons atterri près du port. Du coup Gégé réserve aussi le passage Helsinki/Estonie. Il assure not Gégé à bigorner dans plusieurs langues. Bon bin, nous voilà décrispés et détendus du ganglion. Le trip peut continuer en fanfare sans tracas.
Il est 15 heures et on se tacosse dans un Mexicain Tex, un chili bien épicé avec plusieurs Carlsberg. C’est rempli de belles suédoises. Nous décidons de retourner dans le hall de l’hôtel sous la clim avec des boissons fraîches et des petits gâteaux en attendant les 18 heures d’ouverture des restos. En fin de compte la promenade de 11 bornes sous l’kagna avec des gueules de poulet rôti nous a bien courbaturés. Dédé vient de revenir de sa sieste, il avait viré Gégé because la sono trop forte. Sur ses paupières était marqué » made in Sweden » à l’envers. C’était la tiquette du dredon cousu main, qu’avait imprimé ses lentilles. Il est 19h30 c’est l’heure de la cantine et on repart en sandales la main dans la main comme des frangins. A Stockholm les feux rouges caquettent comme une marchande de volailles, j’arrive à l’imiter et l’Dédé me dit d’arrêter car je pourrais envoyer un aveugle au casse-pipe. On retourne manger chez le libanais de la veille. Je suis éreinté et j’ai faim. Après le repas nous poussons jusqu’au Hard Rock Café pour se mousser une brune en terrasse au milieu de la jeunesse suédoise. La zik nous chatouillait les oreilles, un bon moment de satisfaction. J’ai choppé un durillon au pied droit. C’est terminé je joue plus au foot avec les Croates. A 23 heures la cavalerie rentre à la bergerie. Les rues de Stockholm sont désertes de voitures et les djeun’s font du skate sur la chaussée.
Me sert un Glenmorangie en solitaire. J’aime pô la marche à pieds, surtout avec un éclatement de baskets.
Encore une journée de profit qui nous a ému le raisonnement et mon autre moi-même est absente.
Jour 9 : mardi 17 juillet – ballade autour de Stockholm (Suède) – 170 km
En prévision, une petite balade aux alentours de Stockholm de 170 km, histoire de se mettre en jambes. Déjà 2906 km depuis le départ et pas de woueb pour le mac.
Levé à 8h45, Dédé à 6h30 et Gégé à 8h40. Salle commune pour le petit déj et fabrication de nos casse-croûtes du midi. Tout le monde en chie pour s’habiller sous cette chaleur à trois dans la chambre. C’est compliqué, nos vêtements collent à la peau. On part chercher nos motos garées au parking payant 800 mètres plus loin en marchant sous les ombrages. Passage devant la petite place arborée où nos footeux ont niqué les croates quelques jours avant. Impossible de rentrer dans le parking. Arrivés devant la boîte à garage, incompréhension totale sur les commodités d’ouverture du parcage. Tout est écrit en langue de Thør. Pis on a réussi, au hasard. Il fallait mettre la carte bleue puis rentrer un code du ticket de 2 jours auparavant et enfin passer la carte de l’hôtel. Gégé avait tout essayé dans un ordre incertain jusqu’à ce que le voyant vert s’allume. Dédé a poussé la porte qu’on a de suite bloquée avec le pied. Le miracle de 3 cerveaux réunis en état de marche. Alors tu détaches, tu dés-alarmes, tu te kaskes , mais fallait ouvrir la porte d’Ali Baba. Rebelote à la borne interne, mais cette fois ci il y avait de l’anglais comme seconde langue. L’automate nous a filé 3 ou 4 ticsons avec des codes différents. Gégé a dit on démarre, on verra après. On a enclenché la première, monté la rampe et comme des soldats, positionnement à 3 de front devant la Sésame. On a gueulé tous ensemble et la porte s’est ouverte. Quand elle fut à 1,50 m du sol, on était déjà sur la voie publique la tête baissée au niveau du réservoir. Retour à l’hôtel pour prendre nos besaces de linge sale. Nous nous sommes calmés sous la clim pendant 1/4 h. Puis on est partis faire une tite balade en attendant l’embarquement pour la Finlande. Randonnée sympa à Norrtälje en roulant toujours à 3 de front en tenues tropéziennes. Encore de la jouissance et de la décontraction des muscles. A 13 heures on s’est installés dans un parc public près du port de Norrtälje. Nous avons graillé nos sandwiches maison fabriqués le matin même sous les panneaux » interdit de sortir de la nourriture de l’hôtel « . On a même vu un mec qui parlait aux mouettes. On est bien tintin sous la canicule suédoise. Demain ce sera la Finlande. Décision est prise d’aller chercher un bar dans cette ville où très peu de voitures roulent. C’est la culture suédoise, tout est axé sur le transport en commun. On trouve de suite la caverne et on se boit une 33 cl en 1664 sous près de 33°. Nous bullons pendant 1 heure, limite coma, moi je pique du nez avec Dédé. A 15 h on décide de repartir en longeant la côte et les lacs bleus en direction Åkersberga (dur les noms de ville). Des petites routes comme on les aime qui t’obligent à faire corps avec ton Twin Cam. Et tu guidonnes et tu balances. Le vent de la mer nous rafraîchit un peu mais la rondelle jaune dans la félicité tape dur sur nos bras et nos visages. On a déjà la coupe Tour de France. Les épicéas d’Ikea sentent bon la patine et la sève de pin. Je me gargarise de ces moments. Faut emmagasiner pour fleurir les neurones en hiver. A Källbacken, les suédois se baignent à l’ombre des pinèdes. On les admire, eux aussi et ils nous regardent avec envie. 170 bornes de délices et de rajeunissement. On en veut toujours plus, de l’huile de vidange, de la bière et des petites pépées blondes et croustillantes comme les caouètes de chez nous. Mais j’suis toujours orphelin de ma muse adorée.
Jour 9 : mardi 17 juillet – Stockholm (Suède) – Turku (Finlande) – 12 h de bateau
Arrivée à nouveau à Stockholm vers les 16h30. Les rues sont assez calmes sous cette chaleur. La folle équipe est sur le quai d’embarquement vers les 17h. Deux finlandais sont déjà présents avec leurs nippones. Nous claquons une photo en se faisant engueuler par la louloutte de la cabine. No Entry qu’elle dit. Il fait encore très pétulant. Gégé nous dit d’aller boire un coup pendant qu’il garde les bécanes. Avec Dédé, go to the terrasse à l’ombre avec 1/2 l de Dongle et un gâteau au miel. On rigole comme des gosses en mâtant et en commentant la gent féminine. Dédé me dit qu’aux States on serait derrière les barreaux. Ok, mais on est en Suède et ils ne nous comprennent pas. On se raconte aussi des blagues salaces avec délices puis, on retourne voir Gégé sous la torpeur. Il nous avait collé les patchs Vikings sur les pare-brise. Au loin un monstre approchait, c’était l’Amorella de la Viking Line. La Place de la Concorde aurait tenu sur le pont avant. Énorme le truc, quand il est arrivé on voyait plus le soleil. Nous avons embarqué et parqué les motos avec simplement une cale sur la roue arrière et la roue avant stabilisée sur la coque du chalutier. Un pote nous avait dit d’aller sur le pont Neuf (9), il y avait parait-il des chaises longues pour dormir. La traversée durait 11h30, alors prise de possession des sièges en mettant nos blousons dessus et direction le bar du pont 9 où j’ai trouvé 3 fauteuils sur le deck à l’air libre. On a bu quelques tournées avec des caouètes des fjords, face à la mer. A 20h06 le géant des mers a mis ses moteurs en marche. Nous mations le soleil se coucher sous 25°, il fait meilleur et j’ai envie de fumer. Ma femme me manque aussi énormément. Un de nous a commandé une autre tournée, coup d’bol le bar fermait à 21h30. Alors on s’est dirigés sur le deck 8 à l’envers en commençant par le night-club où on a mis un peu d’ambiance. Dédé a trouvé les chiottes pour femmes mais pas pour hommes, puis direction le resto qui allait fermer aussi. La serveuse était habillée en commandant de bord avec du 145 F et elle nous a servi des burgers de compète, arrosés de bières finlandaises. Nous avons mis de la vivacité frenchie et on s’est dégommé les zigomatiks pour une bonne tranche de bœuf. Riina qu’elle s’appelait et gentille comme tout. Dédé lui a demandé si elle pouvait lui rendre un billet de 5 euros contre des pièces de monnaie. Elle a dit oui et elle est jamais revenue et comme on n’avait pas son numéro de chambre. Dédé est resté la main tendue. Les deux finlandais de la queue se sont installés avec nous pour une bonne partie de rigolade, tous ensemble. Le resto a fermé à 23h00 mais on est restés à tailler la bavette dans toutes sortes de langues. Pis on est allés au night-club, pis à un autre bar. L’établissement à réjouissance et les débits d’échoppes ont fermé trop tôt à notre goût, la meute avait encore un peu soif, sûrement à cause de l’air marin des soutes. Alors on est allés s’échouer dans nos fauteuils qu’on a eu du mal à retrouver. La salle était comble et au petit matin il n’y avait plus que nous. Un Stewart nous a signalé qu’on faisait plus de bruit que la salle des machines. En tout cas j’ai très mal dormi, le dos et la tête cassés, de plus j’avais enlevé mes bottes et en pleine nuit j’ai eu du mal à trouver les latrines et encore plus de mal à dénicher mon teepee. Gégé lui s’est enlisé sur une banquette à trois mètres du resto, sans la grosse capitaine qu’avait taxé notre blé. Idem il a mal dormi aussi, because les machines à sous qui klaxonnaient toutes les cinq minutes pour appeler les clients. Y a que Dédé qui en a écrasé comme un carillonneur. Les nuits sont plus périlleuses que nos journées et au Nord y aura du nouveau ! J’vous l’dit les sieurs. J’ai bien aimé cette nuit à fabrique de souvenirs, un peu courte certes. Et demain les 3 boys seront sur la route toute la sainte journée. Pensées frivoles à ma femme.
Jour 10 : mercredi 18 juillet – Turku (Finlande) – Helsinki (Finlande) – 237 km
3133 km depuis PàM et toujours pas de woueb (Grrrrr !!!)
Arrivée le matin vers 7h00 à Turku. Réveil à 6h00 tout engourdi de partout, la tête dans le slip, l’œil hagard et pas douché depuis 2 jours. Gluant, puant et carrément destroy. Gégé avait essayé de dormir sur une banquette. 12 heures de bagne dans une galère sans rame avec de la vapeur d’alcool, ça te tue un bronzé des bras. On s’est pris un café réchauffé sans dire un mot à quiconque, en regardant les îles défiler devant nous. Elles étaient entourées de roseaux et le soleil levant leur donnait un petit air du Seigneur des Anneaux irréel de beauté. Nous descendons au deck five récupérer nos motos. La chaleur est déjà omniprésente. Une dizaine de motards sont affairés, ils se regardent tous muets. Tout l’monde est ko. Heureusement que les guitounes fermaient de bonne heure sinon y en a qui seraient restés sur le bastingage en roue libre. Le ferry ouvre son obstruction sous la chaleur et nous prenons la direction de Turku afin de prendre un petit-déjeuner. La bande à Blaise Poulossière est toute poisseuse avec la gueule en vrac d’une mauvaise nuit. Gégé nous fait passer par une rue piétonne à contre sens pour poser les bécanes sur le trottoir devant la vitrine du marchand de sucre, près d’un arrêt de bus. Les Gus qui partaient au taf nous prennent en photo. Café, croissants, caca et une salade de fruits plus tard nous sortons de la crémerie. Nous remontons le trottoir à faible allure, because plein de piétons, faut dire qu’il était large le trottoir. Nous descendons de ce coquin de promontoire devant un feux rouge qu’on brûle et nous traçons rejoindre le bitume. A peine les 6 roues posées sur le cadam, qu’une sirène retentit. C’était la Polis finlandaise qui nous faisait signe de hâlter. Un gradé se dirige vers moi en disant » You speak English ? « . I say No, but my friend, Yes. Et les militaires fluorescents se dirigent vers Gégé qui, dans un anglais shakespearien s’excuse du bordel fourni par les champions du monde. J’avais toujours mon drapeau français accroché à la musette. Avec Dédé on bronche pas. Gégé montre ses papiers et tous les 3 on souffle dans leur alcootest. J’ai eu un moment de décalage avec ce qu’on s’était enfilé la veille et les relents de sueur confite dans ma barbichette. Mais ils nous ont dit Go et bon Run. Ouf ! On va visiter le château de Turku, bof. Puis Gégé nous emmène, plutôt nous tire à la cons de Turku à 10 bornes. Miracle aussi, le boss nous offre à chacun un jeton de poker. Ils savent vivre les gars du Hog Findus. Gégé, qui a son frère qui bosse dans l’coin va lui faire un tiot coucou. Avec Dédé on décide de rejoindre Helsinki en passant par Salo, Tammisaari, Kirkkonummi et Helsinki le long de la côte. Une belle petite route qui longe le bord de mer comme dans notre Sud. Mais comme redit Dédé on est plus près du Pôle Nord ici. Å nouveau 30°, le bronzage nous colle à la peau et la chaleur nous écrase et nous assoiffe de partout. On se tof devant un panneau signalant une traversée d’élans qu’on a jamais vus. A midi à Ekenas petit arrêt pour se boire 1/2 l de Carlsberg chacun. Je demande si on peut manger des harengs, le patron nous répond pas avant 14h. Décidément ! Alors retour près du lac à l’ombre finir un croissant qui restait du matin. Puis, reprise de la route avec à nouveau un arrêt supplémentaire. Nous nous endormons sur les bécanes. J’vous jure faut pas vieillir sous les tropiques nordiques. Arrivée à l’hôtel d’Helsinki à 14h30 sans trop de problème GPS. C’était une auberge de jeunesse, la piaule était sympa et au RDC il y avait les lieux communs noyés de jeunesse de toute l’Europe. On a vu que des mecs qui préparaient leur tambouille aux relents d’oignons grillés. Prise de possession de la mansarde, longue douche, habits propres, short, tongs et direction une terrasse pour attendre Gégé qui est arrivé vers 18h30. Resto indien et dodo vite fait car il se faisait déjà tard. Une tiote clope dehors à la fraîche, il faisait encore 28 ou 29°C. Et demain la route asphaltée devrait nous emmener vers nos parcelles terriennes plus australes. J’me sers un vieux rhum avant d’aller me coucher. C’est un bon outil anti-agressions avec méthode utilisable par tous quel que soit votre âge ou vos capacités physiques. J’ai bien dormi avec le cerveau plein de belles images comme celles obtenues avec les points Lustucru de ma sève d’enfance. J’ferme les yeux et la sentence de ton image m’apaise de suite.
Jour 11 : jeudi 19 juillet – Helsinki (Finlande) – Tallinn (Estonie) – 90 km en bateau
Comme on s’était éteints vite fait la veille, because la chaleur et une nuit blanche l’avant-veille. Moi debout le premier, hé oui. A 7h45, je me douche et réveille mes comparses en plein atelier de chaudronnerie avec heures sup ma sœur. La fatigue était sortie de leur visage, mais les yeux gonflés étaient congestionnés par le manque de meimeille. Le déjeuner est pris rapidos et départ à 9h30 pour une visite en bécane d’Helsinki. Une famille slovène nous a photographiés avec eux pour le souvenir. La ville est très russekoff, bâtiments hauts et carrés. Tu t’attends à voir Lénine à chaque coin de rue. We are Happy sous le soleil et toujours équipés Miami Beach. Du bon temps qu’on se prend. Toi, toi mon toit. Toi,toi mon tout mon roi. Toi, toi mon toi, ô toi mon Road King, je te kiffe malgré ton âge et tes kilomètres de naphte. La ville regorge de gros pavés disloqués et de rails de tramway pas à la même hauteur. Frayeur, sueur et crispation pour ma part. Faut les manier les 400 kg du RK avec les cartouchières. Arrivée au terminal du Viking Line à 10h30 pour prendre le ferry direction les pays Baltes. T’as l’impression de changer d’continent. Gégé nous donne nos tickets d’embarquement et l’attente se prolonge en plein soleil. Il fait déjà 26° et on roule toujours les bras cul nu. Nous sommes dans les premiers à monter sur le radeau. Pas de sangle et toujours une cale sous la roue arrière. C’est comme ça avec les estoniens. On prend possession de transats et fauteuils en osier sur le deck 8, face à la mer. Encore une bonne journée sous la zik funky groove du DJ qui vient de monter d’un cran sa sono. Good Day man. Le pont commence à se remplir et tout le monde prend le soleil. Il est 11h00 et j’ai déjà faim et soif. Dédé me dit c’est normal, on est près du Pôle Nord. C’est vrai que l’air du quai asséché nous assoiffe. Gégé nous dit qu’en Estonie la tolérance en alcool c’est zéro barré. Mais on se prend quand même une Lapin Kulta d’1/2 litre. La traversée dure 2h30, on aura le temps d’éliminer. Un orchestre s’est installé au-dessus de nos têtes, 4 jeunes chevelus qui nous ont distillé de la zik des seventies. Ils ont commencé par » In A Summer Time » du sieur Mungo Jerry. On était bien avec nos bières face….à la mer avec le Sun dans nos glasses. Merci maman, I Will Come-Back. Le vent frais du large nous fouettait le front. Y aura de la Biafine ce soir. Les filles ont la chair de poule et nous on est comme des coqs en pâte. Keke qui nous manque, hein » à part de l’Amour « . Et pis y en a qui cotisent pour nos retraites. It’s allright my friend et on surfe sur la wave sans bouée. Là où on va on est certains que ça va être good. Give me another Lapin Kulta. Gégé revient de son tour de boat avec une bouteille d’un litre de Jack. Il est bien not Road Captain, hein. Maintenant on a du Stray Cat et on danse on the deck d’Avignon. Les gens viendez avec nous, c’est The Tour Europe Cup. On pète une forme de compète et l’Gégé y s’déchaine sur la dunette comme à l’Eurasienne. Zéro alcool qu’il avait dit. Allumez le feu. On se brunit la face sous le soleil et j’ai acheté un Malboro Red. J’vais m’nettoyer les bronches, c’est pas bien mais m’en fiche. It’s my Life. On s’est pété aussi un casse dalle poulet sauce verte estonienne avec une bière pour se caler et éviter le mal de mer. En tout cas on n’avait pas le mal du pays. L’étendue de flots bleus est belle et on passe du bon temps ensemble. Nos rivages s’éloignent toujours un peu plus chaque jour. Pas envie de retrouver mes amarres. Vers les 14 heures débarquement et direct un cube quatre étoiles, loué en plein centre de Tallinn, avec clim cette fois ci. Douche, vérifier si j’ai du woueb, toujours pas. Perte des lunettes de choleil du Dédé qu’on retrouve sous l’lit après une plombe d’interminables et délicates recherches. Pis visite de la capitale. Tallinn est magnifique avec ses cathédrales orthodoxes et ses toits ronds. Dans une basilique type mosquée on est entrés, il y avait un mariage dans la langue du coin sans les sous-titres, on a filmé, c’était interdit, on s’est fait virer. Pas cool les gardes croyants avec barbichette de biker. Première terrasse, pub irlandais avec serveuse habillée en GI et colt au ceinturon, encore une occasion de s’aérer l’encéphale. La boussole perd le Nord même si on est tout près, alors on garde le cap. C’est notre aventure. Puis 4,5 km de marche à pieds dans Tallinn. Un régal comme à la télé de Faut pas Rêver. Une ville typique qui mérite le détour. Tout est dans Wikipédia, je n’mets pas le lien, j’ai pô d’connexion. A 19h00 on s’attable dans un rade typique de fond de cour. La serveuse a un œil au beurre noir, dommage car elle était bien roulée. Mes frangins prennent du saumon qu’ils ont attendu une plombe et moi des ailes de poulet que j’ai eu de suite et englouties à une vitesse de compète. Petite promenade digestive sous le ciel étoilé de Tallinn en regardant la populace estonienne. Retour au cube pour dégoupiller la bottle de Jack offerte le matin même par Gégé.
Demain sera un autre jour mais cette journée était bien captivante et séduisante. C’était convenable pour les trois vieux à la recherche du temps non perdu. On en réclame toujours plus. Ma mie j’pense toujours à toi.
Jour 12 : vendredi 20 juillet – Tallinn (Estonie) – Riga (Lettonie) – 348 km
… et 3493 km depuis PàM
Gégé est réveillé depuis 5h30 et met à jour son blog pour mieux vous appâter m’sieur dames ! Ses petits doigts tambourinent et martèlent le clavier d’une mélodie sur une note. Avec Dédé on se réveille à 7h00. Bien dormi avec la clim à Tallinn dans nos cubes. Petit déj dans un bar à côté. Nous étions les premiers dans le bousingot à arabica, les bouis-bouis du coin n’ouvrent pas avec le lever du soleil. Je me suis enfourné 2 œufs sur le plat, quelques toasts beurrés, jus d’orange et café. Faut ce qu’il faut quand on run ! Mince y flotte. Retour au cube pour s’équiper plastic, vérification de l’huile : nickel. Je prends la tête because GPS étanche et Gégé me dit qu’il ne va pas changer de phone à chaque pluie. Et je loupe la direction, mon GPS perd le signal. 1 heure pour sortir de la capitale de l’Estonie. Les routes sont couvertes de laitance et ça glisse un max sur ces cailloux inégaux. 20 bornes de galère, avec buée sur les lunettes, chaleur intense sous les tenues mappa, feux rouges tous les cent mètres. Crispation du body. Les voitures nous coupent la route sans cligno. Un enfer sous cette pluie qui a duré une petite heure. Pas d’explication, les motards connaissent ce délire. Après être sortis de Tallinn, nous retrouvons de belles nationales, circulantes et rectilignes sans villages avec de grandes plaines de blé ou autres céréales (connait pas la différence) bordées d’immenses sapins peu feuillus. Au bout de deux heures les gouyetteux ont extrêmement chaud et la pluie partie depuis belle lurette est à l’intérieur de nos celluloses. Alors arrêt à une station-service au lieu-dit Kivi-Vigala pour s’équiper bord de mer. J’commence à avoir faim et soif, je bois une goutte de flotte déjà tiédie par l’astre du jour ; Mister Phébus. Nous sommes dans un No man’s Land à 35 bornes de Pärnu. Il fait 25° et le ciel est découvert. Gégé nous sort des caouètes au miel de Tallinn, pis direction Parnu où on s’arrêtera chez Sweet Rosie pour se taper un steak sans bière(s). Rosie n’a pas voulu nous servir un pot de houblon parce qu’on conduisait. Ici pas de déconnage et sacrée mentalité. Faut pas baragouiner avec les Frenchies, ici pas de dérogation. On a dit qu’on était champions du monde et on a eu que dalle sauf de l’eau citronnée en carafe qu’on a photographiée et pas toute bue. Du coup Dédé a perdu la connexion du bulbe, y répondait plus, il avait les yeux rivés sur les fesses des serveuses qui dandinaient. En sortant de chez Rosie, une légère averse est tombée mais on a continué à rouler pour se rafraîchir, temps de la douche 5 mn. Le pied les potos. Puis le Sun est revenu au comptoir avec de l’abus à profusion. La frontière Lettonne a été passée à 15h00 avec quelques tofs devant le beau panneau. Maintenant il y a beaucoup plus de villages et de vie sur le bord des routes. On roule toujours en tenue Beach Volley. La Lettonie est belle, un autre monde et direction Riga. Nos Harley sont sales mais rutilantes de bonheur avec nos fesses dessus. Et comme on dit, on n’reconnait plus personne en Harley Davidson. Encore du plaisir pour les trois vieux, mieux qu’un cacheton de cholestérol. On kiffe de plaisir dans les pays baltes. Surtout que ça fait du bien à nos méninges.
Arrivée à Riga à 17h00, possession des piaules face à la mer qui se trouve à 10 bornes. Je pensais voir un coucher d’soleil avec un bon p’tit Jack, que dalle…….merci Booking. On fera une note. Reprise de nos Twin Cam et direction la capitale Riga à la cons Harley qui se trouve en plein centre de la ville. 15 m2 avec vente exclusive de tee-shirts. On se pose devant la vitrine sur le trottoir, les flics passent plusieurs fois. On rentre et je me fais bâcher avec mes » do you you » en English du sud de la Lorraine. N’empêche que j’ai obtenu 15% de réduc. Hé oui les gars, la plus petite cons du monde est comme les autres factories, du profit, du profit. Bon on a payé quand même le jeton de poker, faut pas prendre mister Harley and Co pour une buse. Nous nous dirigeons vers la place centrale pas loin de nos joyaux où il y avait des drapeaux Harley avec BBQ. Nous nous installons à l’ombre et je vais discuter le coup avec le maître queue. J’lui d’mande où est le gradé du Hog, parce que nous, nous faisons un Tour d’Europe, etc etc… Y m’dit ok, alors on s’installe et on commande des binouzes d’1/2l plusieurs fois et des saucisses que l’gars faisait griller devant nous, etc, etc… On sympathise avec la serveuse Cathia, etc etc….Échange de nos face book, on a droit à la bise et elle fait des selfies. La classe quoi et gratis, à marquer dans les nanalles. Sauf qu’en voulant partir, le boss du resto ne voulait plus rien savoir. Encore une erreur de translation et Gégé de sa grosse voix a dit que la première tournée c’était pour le hog. On a eu la première dérouillée gratos. C’était la journée des soldes. J’ai cassé aussi mes lunettes qu’un gentil oculiste m’a réparées gratos. P’têt pas un ancien de chez Davidson. Retour à l’Hôtel face à la mer et Jack(s) sur la terrasse pour se retracer cette journée ensoleillée fantastique en moments d’allégresse et de contentements. L’ivresse de cette jubilation est venue nous bercer tout doucement. Y a longtemps que j’suis sorti du ventre de ma mère et j’sais quoi faire mon Billou ! J’suis pas prêt d’oublier ça. On a bien aimé la capitale de la Lettonie. Ma câline, ma caressante est toujours dans mes pensées.
Jour 13 : samedi 21 juillet – Riga (Lettonie) – Šiauliai (Lituanie) – Kaunas (Lituanie) – 277 km
Réveil à 7h37, j’suis encore le dernier à ouvrir mes petits yeux. Dédé a déjà préparé sa bécane et harnaché son baluchon. Petit déj dans la salle commune avec charcute du pays et tout l’reste. Personne ne dit bonjour, les ruskoffs font la gueule et ouvrent leur claquoir, les filles se taisent. Je déjeune copieusement. Toujours pas réveillé, je reprends un café en terrasse en taillant un bout d’gras avec un estonien qui parle anglais comme moi. On s’allume une tige, en se faisant un sourire et plus un mot. Départ à 9h15 pour sortir de la ville rapidement sous le soleil matinal des aurores des pays baltes. Grande route secondaire toute droite avec de la vie. Les gens s’affairent et nous, on est bien. Beaucoup de champs à céréales, des prairies, pleines de tracteurs d’un autre temps qui s’affairent et des petites fermes en abondance du style année cinquante. Un changement pour nous par rapport aux pays voisins traversés depuis ces derniers jours. Passage de la frontière lituanienne et tofs sous le panneau pour marquer notre cavalcade. Un japonais seul en BMW est avec nous et immortalise son voyage aussi. Salut au kamikaze avec les mains pliées et chacun reprend sa route. Comme la départementale était trop rectiligne nous prenons une petite route secondaire rapiécée de toute part et secouante au maximum. C’est peut-être pour ça que j’ai du woueb ce soir. A Šiauliai on a voulu prendre un café, mais la ville était en travaux et on s’est fait jeter du centre-ville. Alors nous nous sommes posés devant la belle église à l’ombre tout en réservant la piaule du soir, à Kaunas. La route était belle avec des virolos et moins de ligne droite. Du spleen pour nous sous nos tenues décontractées. Le bronzage s’affinait et le nez était de moins en moins rouge. Il était temps de jeter la Biafine trop lourde pour nos sacs. A midi et quart je demande à Gégé de nous dégotter une tite auberge de derrière les fagots. En moins de cinq minutes la horde s’est retrouvée sur un chemin d’une personne et roule ma poule. Au loin la margotte tant attendue près d’un lac nous tendait la fourchette. A mon avis Gégé avait faim aussi. La cambuse se situait à Rekyva et on s’est tapé du canard fraîchement péché with Rice avec de la bière en fût. Un dessert crémeux avec fromage blanc et expresso ont conclu notre festin. Et voilà que Gégé retrouve plus sa bourse à euros et visa cartoon pour payer l’addition. Affolement général, le comptable est retrouvé. Il était glissé entre les sacs de voyage. Hé oui à la station railways Gégé avait vérifié la pression des pneus et posé son coffre à bijoux sur le haut de son baluchon. Pour un peu il restait 3 semaines de plus au lac pour faire la plonge. Mais avec Dédé nous serions revenus le chercher. L’amitié c’est fort comme du Brotherhood. Toujours 26°, le ventre bien rempli, on repart pour une belle virée de cadam. Et 3 bières sister s’you plait. Routes toujours aussi sinueuses avec du vallonnement dans l’air. Quelques villages par ci par là et des bâtiments agricoles ou autres de l’ancienne république russe. Un arrêt dans un de ces villages typiques à Betygala s’est imposé pour photographier l’église et les quelques maisons en bois d’un autre temps, entourées de potagers. Ce hameau se situait à 40 km de notre lieu de campement. Quand on a repris l’autoroute, j’ai dit à Gégé qui était à 90 Km/h que c’était limité à 130. Il m’a dit passe devant, je lui ai demandé à combien je mettais l’compteur, 130 qu’il m’a répondu. Nos roussins se sont décalaminé leurs rondelles à 140 Km/h. A 16h30 les bécanes étaient sur le parking de l’apparte. Avec Gégé nous avons décidé qu’une lessive de nos fringues s’imposait, puis tous ensemble, recherche d’un resto pour se taper un wok au bœuf épicé avec dessert et express. Petit tour en ville, digestif et récréatif et retour dans l’appartement pour déguster devinez quoi…. un Jack.
On a tous bien aimé cette journée sous le soleil de …. Kaunas. J’ai toujours une pensée affectueuse pour ma cajoleuse restée at home.
Jour 14 : dimanche 22 juillet – Kaunas (Lituanie) – Vilnius (Lituanie) – Alytus (Lituanie) – 258 km
Total parcouru depuis la Lorraine 4048 km
Levé 6h45 des heures inconnues à mon répertoire d’engourdissement. Descente des 5 étages sans ascenseur de mon sac de 30 kg, c’est Gégé et Dédé qui s’y collent. Sont braves mes compagnons de voyage, moi j’m’agglutine les kasks. Déjeuner à Kaunas dans un breakfast où les prix sont incroyablement bas. On s’en met plein la panse, caca et en route à 9h45 pour Vilnius à une centaine de bornes. Il fait déjà chaud. Détente du gland sur un banc à l’ombre sans mot dire pour digérer les croissants chauds. Déjà 15 jours qu’on est sur la route. Pas vu le temps passé et nous sommes à mi-parcours. La baguenaude nous transporte de jour en jour vers de nouveaux territoires et vers de nouvelles échauffourées. Rencontre avec un couple de germains qui roulent en Oural attelé. Quelques tofs, échanges d’adresses FB. Good trip, c’est la poésie de la route et à cette école nous, on roule. Beaucoup de sensations fortes sur ces petites routes défoncées comme nous. Campagne agricole et paisible où il doit faire bon vivre. Des champs de blé à perte de vue, sapins, feuillus qui ressemblent à nos contrées lointaines. Ce qu’on est bien maman. Petite halte près d’un parc à Navor Krantas dans une auberge de pêcheurs pour prendre un jus d’orange maison. Bin oui, pas l’heure de la bière. Mon kask me fait mal à l’oreille gauche, vais régler l’intercom. Il nous reste 50 bornes pour arriver à Vilnius pays des désirs noirs. Arrivée à 12h30, pile poil pour l’ouverture des bars. Tofs en ville des monuments typiques, comme la prison des artistes et les cathédrales du cru. Gégé mitraille pour alimenter le fofo en photomaton. Quelques achats dans une immense échoppe du style drugstore pour acheter un jeans. Hé oui Gégé a usé le sien sur son cacolet. Moi j’m’prend quelques tee-shirts à 3 euros. On s’installe à une terrasse et avec nos voies porteuses, des bidasses nous accostent. Ce sont des français en mission ici. Alors petites bises franchouillardes et buvette de choppes à houblon d’un demi-litre pour éteindre les incendies. La bande s’est posée au Zoe’s bar en plein centre-ville histoire de déguster leurs paninis qui arrachent la gueule. Alors il y a de l’abreuvage dans l’air. Du bon temps à revendre et coinçage de la bulle sous 26°. La vie est belle pour nous et On the Road Again. Le décollage de Vilnius s’est effectué à plus de 15 heures, bin oui c’est pas tous les jours que tu peux jacter français. Reprise du pèlerinage par des petites routes défoncées comme la chenille des fêtes foraines. On a même vu des paysans faucher leurs champs avec des faux à mains. Étonnant non ! Pis Dédé me double par la droite, grosse frayeur, je le laisse devant moi et me mets en fin de convoi. Il ne veut pas user ses plaquettes de freins. Bizarre les vosgiens. Après il ne tient pas sa ligne et me dit que c’est à cause des plaques d’égouts. J’veux bien en ville, mais 10 bornes en pleine cambrousse. Enfin le reste du trajet, nickel chrome mon Dédé. Gégé lui s’est mis à prendre la tête du convoi et sentant l’avoine de l’écurie, il a mis la poignée en bas. Le temps perdu en terrasse a été vite rattrapé. Ça fait du bien de fourgonner de temps en temps. Nos brélons en ont besoin. Le plein des réservoirs a été réalisé avec difficulté because le lituanien c’est compliqué. Aux pompes, faut mettre la visa deux fois de suite. Je n’arrive même pas à l’expliquer. Enfin la benzine coûtait 1,20 euros. Et on roule à fond et on adore. Le vent nous fouette la barbichette et les bras nus. C’est bien la bécane, t’es le roi de la route. Mais gaffe quand même aux autochtones, ils déboÏtent sans prévenir. Bon ils sont chez eux. J’dis à Gégé par le bigo, ce serait bien une tite auberge pour l’étape du soir. Et bing il nous dégotte une petite route pour vélo en direction de Dzükijos Dväräs (et encore faut mettre des oreilles de mickey sur les U et les A). La taverne se trouve en pleine nature apaisante, à l’ombre, avec lac et terrasses. Nous sommes à Tarzanija tout près d’Alytus. Possession de la chambre à 17h30 en cours de préparation. Alors on est descendus se prendre une mousse et à 18 heures un plat typique nous attendait : soupe au choux et beignets de pommes de terre avec crème fraîche. Des vrais lituaniens ! Quant au dessert comme nos jabots étaient over fool l’impasse s’obligeait pour la reprise d’une pinte d ‘1/2 litre. A 21 heures perquisition de la piaule histoire de digérer avec un bon vieux gros Jack. J’ai du woueb mais pas Gégé. Allez savoir pourquoi ! C’est moi qui ait posté sur notre forum adoré. Tchin les potos, vous avez manqué une belle échappée. Des trouées comme ça je m’abonne sans rechigner. Bon on a quand même loupé la visite du mur peint en l’honneur de Frank Zappa. Mais on ne peut pas tout lorgner quand on est avec de la bonne corporation. Ce sera pour une prochaine odyssée si le trimard nous y pousse encore.
Si vous voyez ma femme dites-lui qu’elle me manque.
Jour 15 : lundi 23 juillet – Alytus (Lituanie) – Bialystok (Pologne) – Varsovie (Pologne) – 439 km
4487 km parcourus depuis PàM et pas d’woueb !!!
Hier soir après avoir écrit notre journée, on a bu un Jack et j’ai pris ma douche. Les frangins du Tour d’Europe étaient couchés fatigués des kilomètres avalés et repus du repas du soir. Je suis sorti des eaux en slip et me suis attablé sur notre balcon en fermant doucement la porte fenêtre avec une clope et la bouteille de spiritueux. En bas sur la terrasse de l’hôtel il y avait de la jeunesse lituanienne qui jactait en anglais sur de la musique électro swing du style Caravan Palace. Une légère odeur d’herbe du pays me chatouillait les narines. J’avais envie de descendre afin de me noircir les neurones. Mais fallait se rhabiller et comme la piaule était encombrée de nos sacs et je ne savais plus où étaient mes fringues sans réveiller mes potos. Alors je suis resté sur mon balcon tout en me resservant une lampée. J’aurais tant aimé pénétrer cette jeunesse par leur porte de service. Me suis laissé bercer par la zik. Les fumées immorales m’ont transporté. C’est à ce moment-là que j’ai pensé à toi mon Pierrot. Hier on avait vingt piges et on se tartinait quelques gouttes d’huile sur nos camels. Go mon frangin, à toujours frôler la ligne blanche, y a encore de belles routes sinueuses. Et avec nos pinces, on a d’quoi grailler dans la timbale du crustacé. Donnez-nous du bon temps à se beurrer les joues avec des pensées vagabondes remplies de plaisirs. Et toi mon autre moi-même resté sur place à bichonner ton beau RK, j’vais t’envoyer mes délires et mes visions nocturnes comme tu les aimes. On a d’quoi s’alimenter l’âtre de nos caboches vieillissantes pour les jours à venir. Et mes deux mécanos qui ont œuvré des heures pour rajeunir ma belle, bises les frangins. Peu après minuit j’suis rentré dans l’dortoir à tâtons vers mon pucier. Mes deux compères dans l’beffroi, étaient en pleine répétition d’électro-chaudronnerie sur du Pierre Henri qui affûtait les cloches de St Pierre. J’ai pris mes quies étanches et me suis bardé de silence en pensant à la femme de ma vie qui me manquait, surtout ses bras chauds. Les trois églantines de mon jardin et leurs jeunes fruits si appétissants me ravivaient mes souvenirs. Puis j’suis tombé dans le néant.
Réveil à 8h00, Gégé et Dédé étaient prêts, sympas ils m’ont laissé dormir. Douche, gargarismes, petit-déj complet, pas un mot, la tête dans l’cul, grognements de grizzly, bouche pâteuse, enfin pas assez dormi ou bien un verre de trop. Sais pas ! La horde s’éclipse à 9h50, l’air frais me fait du bien et me décolle les paupières. Un p’tit 24°, j’ai mis un foulard dans l’cou, mais je roule en tong de poitrine. Peux pas trop expliquer la route, un peu même certainement comme hier, vu qu’on était dans le même pays. Passage de la frontière polonaise à 9h37, hé oui à nouveau décalage horaire des heures d’été. Me suis dit que j’avais perdu une heure de sommeil en plus qui m’aurait fait le plus grand bien. Mais la forme commençait à revenir et j’étais bien sur le RK. Les paysages en Pologne sont féeriques, avec leurs hauts sapins tout verts qui bordent les petites routes sinueuses. La coupole des cieux au-dessus de nous avait le firmament d’un bleu azur et la lumière me traversait mes lunettes de plage. De l’apocalypse ! Gégé a filmé avec la Go-Pro pour pas oublier. C’était beau, tout simplement avec du Good Time comme symphonie. Tin on a du bol et le Sun est toujours là. A Lipsk (on dirait un album des Stones) on s’est arrêtés pour pisser et prendre l’église avec nos phones. Puis direction Bialystok toujours par les petites routes en gobant les paysages pour déguster des filets d’perches avec une binouze d’une bonne contenance. A 14 heures on s’est dit, et si on poussait jusqu’à Varsovie. Et ni une ni deux, on fonce par le totobahn pour 200 bornes supplémentaires à 120 km/h. Il fait toujours chaud. On a failli prendre un orage, mais c’était la queue du nuage. A 80 bornes de la capitale on s’est tapé une heure de ralentissement pour cause de travaux avec des petites déviations sur du gravier et à 10 ou 20 à l’heure. Bonjour les coups de soleil, j’aurais dû mettre un tee-shirt à grandes manches avec une cagoule. Bref à 18 heures le clan était devant l’hôtel en plein centre. Douche, Biafine, et sous-vêtements propres avec bermuda pour arpenter la ville. On a fait 300 mètres et on s’est amarrés à une terrasse pour s’abreuver puis on a continué avec le remplissage de l’estomac. Quand on roule faut ce qu’il faut. Le grand plat de nouilles aux champignons avec poulet à la crème et bière pour 10 euros. Gégé est parti faire un tour en vieille ville pour photographier les monuments, enfin c’est ce qu’il nous a dit. Avec Dédé on a traversé l’avenue pour s’envoyer un litre de glace à 3 parfums avec un café. On a maté les péniches. Varsovie est animée en soirée, il y a du monde qui déambule dans la capitale. On est bien, il ne manque presque rien à part nos concubines. Puis retour tranquille vers l’hôtel pour se barbouiller de crème apaisante. Dédé m’a mis un patch dans l’cou pour calmer ma petite douleur des cervicales.
C’était encore une très bonne journée de bitume et de chaleur lénifiante.
Jour 16 : mardi 24 juillet – Varsovie (Pologne) – Oświęcim (Pologne) – 314 km
Le 24 juillet jour de mon 68éme anniversaire, Aie !
Levé à 7h00, j’suis déjà debout quand Gégé vient me réveiller. Petit déj comme d’hab et départ à 8h35. Sortie de la ville à 9h15, après avoir passé des centaines de feux rouges. Puis c’est la campagne, remplie de champs de pommiers à profusion. Il commence à faire chaud et je suis toujours équipé bermuda/tong en cuir/kask jet sans glaçon. Le plein est fait à une station dont on ne trouve pas l’entrée, alors on y va à l’envers. Pas grave, le bouchon de réservoir est toujours au même endroit. Puis nous quittons la route des fruits à calva pour suivre le phone à Gégé qui nous emmène par de la traverse complètement défoncée avec des trous de la guerre de quarante. Bonjour les cervicales. Les prairies sont couvertes de tiges de céréales et de champs de cigognes. Les échassiers blancs et noirs ont même élu domicile sur la route. De nombreux villages remplis de tracteurs d’un autre âge les traversent. C’est la moisson, il y a de l’agricole partout. A 11h30, la chaleur est trop intense alors petit arrêt à une autre station avec un peu d’ombre pour boire un coup, 1 café, 1 coca et 1 jus de fruit pour 1,71 euros. Une cuite ne coûte pas chère dans ces contrées ! Toujours sur les petites routes polonaises bosselées, vers 12h30, seconde halte stomacale à Włoszczowa. 2 polonais forts sympas nous emmènent dans le seul resto de la ville. Nous faisons la rencontre d’un boucher d’Arles qui a marié une fille du crû. C’est elle qui commande nos menus dans une langue gutturale sans cucumber. Un délice, la charmante polofrancisquaine nous a choisi des mets dont on ignore le nom. Nous sortirons de ce lieu à 14h30 pour retrouver la défonce du ministère de l’équipement polonais. Toujours en pleine fenaison avec de la moissonneuse batteuse qui prend tout le lit de l’artère des fous du volant ou de la vodka. La largeur des voies de circulation est impressionnante, on peut rouler à un de front. Les camions quand ils se croisent roulent sur les bas côtés et soulèvent la terre, impressionnant le spectacle. Nous arrivons à la ville d’ Oświęcim, prononcé ɔˈɕfʲjɛ̃ɲt͡ɕĩm en polonais ou plus simplement Auschwitz. Il est 17h15, possession des piaules et mise au rencard de nos baluchons. Nous reprenons nos belles pour visiter le camp d’Auschwitz situé à 5 bornes. Sans intérêt, trop de chiffre d’affaire autour du lieu historique, cela nous laisse à tous les trois un goût amer. Nous enfourchons nos belles pour continuer sur Birkenau, impressionnant le ressenti et la connerie du genre humain. Je ne m’étendrai pas tout a été dit. A voir ! Retour à l’hôtel Galica où nous discutons avec un Biker suédois bardé de bagues aux doigts et avec des tiags à bouts d’argent aux pieds. Puis direction le sauna et le jacuzzi pour le bien-être de nos petites frimousses. Dans l’sauna on a tenu cinq minutes, trop chaud, alors direction l’jacuzzi où se trouvaient déjà deux polonais. On s’installe tous les trois dans les bulles et les remous. Whaou le délice et la décontracte des larpions. Quand tout à coup une sublime blonde avec un deux pièces mini, mais mini, rentre dans la bassine. Plus personne ne bouge, même les deux polonais arrêtent de jacter. Elle mesurait dans les 1,80 m et était montée en stage hors-série. Une poitrine de Girls on Fire. De légères bosses apparaissaient sous son soutien-gorge. Elle était là au milieu de nous cinq à gesticuler du popotin, mais kéké qu’elle voulait la sauterelle ? Elle me regarde d’un air à vouloir une cibiche, et paf via que son sous tif tombe sous mon nez. Elle était montée comme un camion. Sans affolement elle s’agenouille dans l’eau pour récupérer son précieux bien. Elle me regarde, ouvre la bouche et se lèche un coin des lèvres tout en me dévisageant, m’suis dit, c’est l’kado des potes pour mon nini. A la surface resurgît son caleçon épais comme une ficelle. Une main me caresse la cheville, remonte sur mon bas ventre, puis sur mon torse et fini sur mon épaule. Quelle douceur, le rêve sublime. Elle n’arrête pas de me caresser l’épaule, et de plus en plus fort. J’en ai même mal. J’ouvre les yeux et c’est le gros polonais qui voulait sortir du bain. J’prenais toute la place et j’étais tanké sur la béquille. Il est sorti en grommelant. Il avait cassé mon beau rêve. J’ai regardé mes comparses, eux aussi étaient endormis dans les bulles, peut être avec les sœurs de ma blonde. Je les ai laissés dans leur songe et je me suis mis à vouloir une vraie blonde d’un demi litre avec colle de mousse et sous-verre.
En sortant du sauna nous avons fait la connaissance d’une finlandaise qui effectuait un tour d’Europe en BMW, mais dans le sens inverse du nôtre. Chapeau bas la miss. Elle était seule et célibataire, on a appris le lendemain matin qu’elle était chauffeuse de poids lourds. Moi j’aurais pensé bûcheron-étalier, mais bon elle était très gentille ou en manque de compagnie. C’était pour Dédé, mais le finlandais avec des ø et des Ñ avec des Ä. Humour ! On est parti se boire la blonde tant désirée avec un repas polonais que j’ai pô aimé, arrosé d’un Rondof Regent à 13° que j’ai adoré. La fin du repas s’est associée de tutti frutti glacés. Pis on s’est envoyé quelques vodkas avec glaçons en terrasse, en regardant nos étoiles dans le ciel. Encore un jour brûlant où nous vivions heureux.
C’était un bel anniversaire, me manquait que ma bien-aimée.
Jour 17 : mercredi 25 juillet– Oświęcim (Pologne) – Prague (République Tchèque) – 470 km
5342 km depuis le départ.
Levé 7h30, un peu en vrac de la veille, bin oui dans deux ans je change de dizaine. Toujours le même rituel, le petit déjeuner à volonté, caca, pipi, clope. On déjeune avec la finlandaise chauffeuse de ……. de poids lourds, un peu comme nous. On la laisse jacter en English avec Gégé. Le ciel est légèrement couvert et la température est à 23°, on s’équipe ski, c’est à dire un blouson d’été pour cacher les coups de soleil. Et pis on a loué pour 2 jours à Prague avec sauna. J’espère retrouver ma blonde. Le plein d’essence est fait et je prends la tête du convoi pour rejoindre l’autobahn, car aujourd’hui, c’est une longue étape. On fait 30 bornes de petites routes et l’entrée du toroute est planquée dans une ZI. Du bol de l’avoir trouvée avec mon Garmin de 10 ans d’âge. Puis arrivée à la frontière Tchéquie pour une tof souvenir. A 100 mètres derrière la frontière, premier magasin de chichon détaxé, incroyable ! L’autoroute est infernale, mal chaussée et des travaux à tous les coins de rue qui nous obligent à être très vigilants. On passe de 130 à 40 km/h en un tour de cuillère à soupe. Vers les 11h30, arrêt obligé près d’Olomouc pour une pause pipi et relaxation des muscles. La température est montée et je mets mon blouson dans la sacoche, coup de baume anti soleil sur les bras et le nez ….. Alouette. Puis à 12h30 nouvelle pause dans un routier à Rohlenka Jiříkovice, où j’ai piqué la nappe comme souvenir pour ma femme. Me suis enfilé une soupe à la goulasch et 1/4 de poulet frites avec 50 cl de bière locale. La température monte à nouveau à 28°, le tee-shirt est le bienvenu. Traversée de Prague en faisant attention aux totomobilistes qui roulent comme des tarés. Dédé me double à nouveau par la droite, sursaut, j’ai failli m’enquiller une Audi blanche qui me klaxonne à la volée. Je laisse Dédé devant moi pour plus de prudence, il veut ramener le carton d’emballage de ses plaquettes avant. J’ai la référence dessus qu’il me dit. A 16h45, la guinguette à 8 étages est devant nous, un truc impersonnel, hyper moderne avec plein de trucs sportifs dedans, mais pas de jeux de fléchettes. A 18 heures, grosse averse à sortir des grenouilles. Nous avons une petite chambre pour 3 avec clim, mais il fait chaud dedans. J’ai pô d’woueb !!! Grrrrrrr !! Alors descente à la piscine où un drap et une serviette nous sont distribués. Grosse question, mais quoi foutre du drap. On se saunatte seul et après direction le Jack à Cosy. Il est tout petit, Gégé et Dédé font des longueurs et moi je me tank dans le Jack, c’est surtout mon domaine. Dedans y avait une belle blonde avec des yeux de braise et des marmots. J’m’installe et regarde méchamment les tiots qui se tirent. J’reste seul un moment avec la sirène, mais les deux autres compères sont arrivés presque en sautant dans l’bain. Bonjour la tendresse et pis ils n’avaient même pas amené de bières. La dame s’est levée et est partie, le niveau du bassin a baissé de 50 cm d’un seul coup. Comme quoi faut tout regarder avant de consommer. On est restés 1/2 heure puis, go to the bar, pour le roro. Les kilomètres et les bains bulles nous ont sonnés. Petit tour au resto pour pizzas pâtes et bibines. A 22 h ascension vers la piaule pour un Jack somnifère. Gégé et moi étions attablés à enivrer de mots et de jolies photos not fofo et l’Dédé avec sa carto mal réglée au rétrogradage et une bougie qui pétarade un max s’est endormi presque de suite. Un, deux … plus d’Dédé.
On a suivi quelques minutes après.
J’ai adoré cette journée fantastique pleine de belles surprises.
Jour 18 : jeudi 26 juillet– Prague (République Tchèque) – visite de la ville
18éme jour : journée repos à Prague avec visite des magasins, des appontements, du débarcadère et de toute la ville.
8h20 je suis réveillé le premier, les autres ronfffflent encore. Douche, habillage, clope sur le balcon en attendant les deux autres compères et descente aux cuisines pour le petit déjeuner de dingues. Il n’y manquait rien, sauf ma conjointe si éloignée. Les pommes de terre avec petites saucisses et omelette aux champignons vous remplument un biker. A 9h20 c’est la descente en ville à pieds. On s’est paumés pour trouver un bus, surtout dans quel sens aller. Personne ne nous a aidés, alors retour à l’hôtel pour prendre un taxi. A 10 h du matin le centre-ville nous accueillait et le début de la visite des lieux a commencé : le Karluv most, Narodni Trida, Muzeum et plein de beaux monuments, sous le soleil et la chaleur. A 11 h toute la camarilla était à la boutik Harley. C’est plus cher qu’en France, j’ai piqué un jeton de poker. Bande de HOG !! Une mousse sous des arcades bucoliques, traversée d’un marché et l’toutim du touriste avec le pareil à photos. Tout en longeant la rivière Vitava, on a traversé le quartier Havelska. Encore une mousse, pis la lassitude attitude nous a gagnés, 13 209 pas pour 8,7 km. Alors direction le métro pour rentrer à l’hôtel. La guardum du coin qui pensait qu’on avait fraudé nous a contrôlés, mais que nenni. Dans le bus souterrain il y avait du monde qui nous dévisageait, mais on s’en foutait. Ce qui me fait le plus enrager c’est que je suis passé devant le Hard Rock Café de Prague, sans le voir. C’était le seul bâtiment que je voulais visiter, mais quel vieux con je fais. Bon j’y reviendrai mais sans aller à la cons. C’est ce qu’on se dit quand on loupe une okaze de friandise. A 15 h petite collation de burger ou autre plat qui pique avec bière dans un rade à la sortie du métro et retour à l’auberge pleine d’étoiles. Dédé est allé à la piscine, Gégé a pris une douche et moi je sirote un jus de citron non accompagné en écrivant mes textes à la réception. Puis Gégé est venu me chercher pour boire une mousse par cette canicule sous un beau parasol. Ensuite nous sommes allés au resto vers les 20h et retour à la piaule vers 22h30 pour boire un Jack en ergotant sur notre belle journée ensoleillée d’un pays inconnu. Pis on a tambouriné sur nos écritoires pour vilipender les frangins restés à l’étable.
J’aime pô la canicule quand qu’on est à pieds. Demain on roule, Yessss !! Bises à ma typesse restée en Lorraine.
Jour 19 : vendredi 27 juillet– Prague (République Tchèque) – Bratislava (Slovaquie) – 371 km
5713 km depuis Pont-à-Mousson
Levé 6h50, petit dej toujours comme d’hab, nous sortons les motos du parking sans ouvrir la barrière, le gardien nous fait un signe de la main. Nous croyons passer sans payer le garage mais la note sera sur la facture de l’hôtel, malins les tchèques sans l’sous. Nous prenons le chariot à bagages pour charger les motos et départ à 8h35 sur des routes comme par chez nous avec une température toujours aussi clémente. C’est vallonné, sinueux et toujours aussi charmant, un ravissement pour les souvenirs entreposés et conservés dans nos mémoires. Vers les 10h00 du matin visite d’un château à Caslav, en Bohême Centrale et Gégé nous chante une chanson de zaznavour. On fait le plein à Zdar Nad Sazavou puis enchaînons sur Zvole. Faut les écrire les noms de la République Tchèque. On traverse la région de Vysocina par de belles petites routes, montueuses et moissonneuses. L’Dédé m’a fait une frayeur dans une courbe à gauche. Je l’ai vu dans le champ de blé coupé, mais il a récupéré sa monture comme un dieu, tel un Chevallier au sang-froid hors du commun. A 12h00 Gégé me demande si j’ai faim, je lui réponds non, mais à 12h02 j’avais les crocs. Faut pas titiller la bedaine, si elle se réveille, c’est foutu, faut remplir. A 12h30 on s’est arrêtés à Strazek dans un Burger House en pleine brousse. Une auberge au milieu de nulle part entourée de prairies qui sentait la sympathie et le calme olympien d’un guerrier. Tu choisis ton morceau de barbaque et le patron la fait cuire comme tu veux. La mandarine nous a offert des tee-shirts et on a pris des photos avec tout le service. Encore un endroit qui sort des sentiers battus. Du bonheur pour nos slips et le haut du ventre. Y a plus qu’à et avec 1/2 l de bière Bernard. Ils n’ont pas autre chose de toute façon, en attendant ta pitance, tu consommes liquide. De plus il y avait de la bonne zik, un morceau des The Weekend. Puis direction Brno pour la visite de la cons et achat d’un tee-shirt. On a eu deux cadeaux, un bracelet caoutchouc et un accroche cou pour les clefs, des seigneurs ! Heureusement la vendeuse était magnifique. Puis passage à 16h de la frontière slovaque à Lanžhot avec tofs sous le panneau. On réserve une piaule par Booking machin et on prend l’autoroute jusqu’à Bratislava. Nous avons doublé une bande d’une cinquantaine de Harley et autres avec drapeaux tchèques. Pendant un moment nous avons roulé avec eux. Petit salut amical et poursuite du cheminement, c’était sympa. Arrivée en plein centre de la capitale slovaque, Bratislava, à 17h00 à la pension Portus juste en face de l’ambassade polonaise. On s’est pris une mousse avec Stella la patronne qui portait bien son nom, puis on a déchargé les bécanes et pris une douche. Notre taule se situait au 2ème étage sans ascenseur. Dédé m’a soigné une ampoule au pied droit, sais pas comment elle est venue, certainement les km de visites organisées par Gégé avec mes Keen. Puis visite de la ville, la place principale, le château, les rues, le Danube, etc… J’ai emmagasiné plein de photos. Puis choix d’ un resto, l’Avenir Rock Café en plein centre avec des pilons de poulet, zé salades, zé frites et …… 1/2l de bière. Puis retour à l’hôtel tout en étant accostés par des rabatteurs de brebis polonaises, mais on n’a presque pas craqué. A un moment comme je sortais fraîchement de l’infirmerie, j’ai demandé les clés de la piaule à Gégé et avec son humour habituel, il m’a répondu, je ne les ai pas, c’est toi qui les a. Ah bon ! Bin oui en montant les sacs en fin de journée, machinalement je les ai mis dans mon jeans et pis après oups, j’ai changé de froc. Me souviens plus du tout les avoir eues en ma possession. Et avec Dédé on est partis sans faire gaffe. Donc je me suis retrouvé devant la porte de l’hôtel close, sans téléphone, ni carte, ni argent. J’étais sorti avec que dalle. Les deux autres compères étaient au bord du Danube. Il y avait 2 gars devant l’hôtel dans le noir qui sirotaient un verre. Dans mon English, j’essaye d’expliquer la situation. Alors un des types me dit, je vais tél aux négrier qui lui répond en gros, qu’il se démerde. Le gars me dit, ça va être compliqué. D’un coup je vois de la lumière au premier étage avec une fenêtre ouverte. Alors sous l’ambassade qui me filme, je fais ouh ouh ouh de plus en plus fort. Y a un type de mon âge qui passe la tête par la fenêtre, you speak English que j’dis, niet y répond. Le gars d’à côté me dit c’est un russe. Il lui explique le toutim et le russe dit niet, j’ouvre pas la porte, je sais pas qui est ce zèbre. Il n’y aura que du niet pendant 10 mn. Alors mon gars lui rétorque, je suis de la police, je vous ordonne d’ouvrir et descendre avec vos papiers. Le vieux con descend et on monte tous dans ma piaule. Je montre mes papiers au jeune flic, les sacs Harley et la clé restée dans le jeans. Il vérifie avec les serrures et me dit c’est ok. J’ai voulu lui faire une bise, il m’a serré la louche en me disant Good Trip. Je reste éveillé en attendant mes deux complices qui, eux arrivent une heure plus tard en même temps qu’un client qui avait le précieux Graal. On a bien ri encore une fois.
Encore une drôle de journée dont je n’ai pas l’habitude, hé oui aujourd’hui on m’a annoncé que je vais être à nouveau papy d’un petit Biker. Pas belle la vie ! Mamie, je vais bientôt revenir.
Jour 20 : samedi 28 juillet– Bratislava (Slovaquie) – Budapest (Hongrie) – 236 km
5949 km depuis la Lorraine.
Bin on s’est levés à 7h00 avec petit déjeuner sur fond des Bee Gees et d’Hôtel California avec kawa et charcute du pays, plus frometon local et jus d’orange. Le patron nous dit que la police lui a téléphoné hier soir, ha bon qu’on a dit, nous pas au courant, faut voir avec le pignouf de Polski du dessus. No comment, sans marseillaise ! Accrochage de notre linge sale sur les brélons et au moment de partir le boss des matelas nous demande la clé du dortoir. On remonte dans la chambre, que dalle, pas à la porte, on cherche partout et c’est Gégé qui l’avait dans sa poche. Putain d’clés, on a gueulé après le vieux polonais qui dormait encore. Niet ! Départ à 8h55, je suis en queue de peloton et dans mon rétro je vois une tire de flic qui nous suit de loin. J’m’dis après le foin d’hier soir, près des ambassades de Pologne et celle de Trump, ils nous filent. Et ce jusqu’à la frontière hongroise qu’on traverse sans la voir à 9h30. Demi-tour, pour la tof, ils sont là, mais c’est la brigade financière. Ouf, les jeunes inspecteurs nous prennent en photos, on déconne un peu, enfin surtout moi. J’dis no drug in my bag, only smoke and drink. Bon on s’est pas fait la bise mais on sera fichés avec le bordel qu’on a mis dans le quartier des ambassades hier soir. Nous passons à Gyor pour y faire le plein. J’ai plus la bonne carte dans mon GPS, au prochain arrêt faudra remédier au problème. On passe à Komárno puis à Neszmély où, nous nous arrêtons pour manger. Personne ne parle anglais, je décide de prendre le plat typique, Dédé une salade et Gégé autre chose avec 3 bières hongroises d’1/2 l. V’là qu’la pâtissière me ramène des cornichons à l’Oliver et Snoopy à l’huile de vidange. J’en veux pas, elle me reprend l’assiette et me la ramène en ayant coupé les gros Razmokets en lamelles. On goûte et c’est atroce. Alors je prends une soupe à la goulasch. Le poteau Irwin28 me phone en vision conférence, vous savez le type qui a eu une gastro au meeting 2017, et on se chuchote des mots, lui en tenue estivale sur sa terrasse et nous en cuir de Hongrie. Au départ j’avais pas vu que c’était de la vidéo. Et le poto me disait, c’est quoi le bol de truc rouge qu’j’vois. Quand j’ai pigé que mon phone filmait la soupe, on s’est boyautés par bigo interposé. On veut faire un bout de route métropolitaine avec JJBiker depuis Mulhouse pour le retour avec toi. Sympa, non ! Bon on raccroche parce que tous les hongrois ne comprenaient pas ce que je disais. Vous savez quand on se passe un coup de grelot, plus le gars est loin et plus tu jactes fort, de peur qu’il entende pas. Gégé me faisait chut. Bon tout l’monde est pareil. A la fin du repas nous avons repris la route, et bin vous n’allez pas m’croire, Irwin m’a refilé sa gastro. Mal au bide, dans les oreillettes de l’intercom, on entendait mon ventre faire glou glou. On a monté et descendu un petit col en forêt et avec les ray bans on n’y voyait plus rien. J’y suis allé coolosse avec des gargouillements plein les tripotes. En arrivant dans la banlieue de Budapest à 10 km de l’appartement, voilà qu’il se met à pleuvoir. Arrêt dans une station pour attendre la fin de l’orage. J’ai occupé leurs toilettes trois fois de suite. J’ai cru que je me vidais. Une accalmie apparaît, direction le centre de Budapest, et on a garé les bécanes où on a pu, sur un cheminement pour piétons. Gégé est parti chercher la propriétaire qui a lui fait visiter l’taudis refait à neuf. Ils sont revenus sur le trottoir et la meuf a empoché en liquide la nuitée, du passe-passe comme des dealers à la sauvette. Nos pénates étaient situés au 3ème étage avec ascenseur des années cinquante d’un film à la Renoir. Il fallait garer nos ouailles dans un parking à chez pas où de loin. Alors on a dévissé la double porte grillagée du bercail pour rentrer les bécanes en marche arrière dans la cour intérieure du loft. Pis on a remis les boulons et ni vu ni connu. Une douche, un coup de latrine pour moi, mais ça allait mieux. Visite de la ville avec son musée, le Danube, ses ponts, ses statues, ses trottoirs, ses hongroises et resto avec pâtes pour moi, 1/2 l de bière du pays, une triple glace et un schnaps local au goût incertain pour digérer. Visite de la ville sous les lampions et dodo.
Encore une bin bonne journée et ma gastro a l’air de s’envoler. J’ai bien fait de ne pas manger toute ma soupe, hein m’man !
Ma fleurette n’est pas là pour me bercer.
Jour 21 : dimanche 29 juillet – Budapest (Hongrie) – Maribor (Slovénie) – 373 km
6322 km depuis le départ
Ressuscité à 7h30, Dédé est déjà redressé et il écoute AC/DC. On se douche chacun son tour et nous garnissons les montures avec nos cartables à trousseau. Chacun harnache l’toutim et nous partons biberonner un petit déjeuner sous des arcades situées près de notre clapier. Après une bonne lampée, nous retournons à la tanière des motos. La grille était fermée à clé, certainement les occupants des lieux qui n’avaient pas apprécier notre prise de la contrée. Démontage de la sésame et sortie des bécanes, puis reconstruction du porche. Départ de Budapest à 9h15 via l’autoroute. C’est dimanche, il n’y a personne en ville, du bonheur. Il fait très chaud, on est en tenue de plage. Le plein des destriers est fait à Balatonfőkajár et nous longeons le lac de Balaton d’un vert opale qui contraste avec le ciel tout bleu. Encore du régal pour les mirettes et ce sur près de 80 km de long. On est toujours en Hongrie. Il y a beaucoup de villes estivales qui attirent les hongrois qui viennent se détendre en famille le week-end. V’là que l’Gégé se met à attaquer les scooters de 650 cm3 comme un Bulldogs à plus de 150 km/h et par deux fois. Les mecs ont eu peur et ils ont quitté la nationale. Va falloir museler not Gégé, en tout cas sa tire marche du feu de dieu et est réglée pile poil. A 11h30 il faisait 31° sans air frais, nous étions complètement déshydratés. Un arrêt près du lac à Balatonboglar s’imposait pour boire notre 1/2l d’eau bénite avec un kebab au poulet hongrois sans cucumber. 1h30 de pause méritée. Matage de la carte pour choisir une route sympa. La végétation a changé, il y a des cyprès, des vignes et beaucoup de petits villages. Sur la route un polonais, encore un, était perdu avec sa yam nippone. Il voulait aller à Zagreb, alors on a fait un bout de chemin ensemble puis, nous nous sommes séparés. Nous passons la frontière slovène à Lendava vers les 14h00. Un tout petit village où nous nous arrêtons à cause de la chaleur dans un petit bistrot avec grande terrasse couverte. On a entendu un » Putain de Merde « , on a cru que c’était des français et non c’était deux slovènes qui ne connaissaient que cette phrase. Ces deux motards faisaient parti du MC Lendava, support 81 de Budapest. J’ai discuté un bout d’gras avec eux dans une langue incertaine mi franco/italo/english et ils nous ont payé encore 1/2 litre de bière à chacun avec photos souvenirs en incluant la patronne. On a attendu un peu avant de reprendre la route, y faisait trop Hot. Pis un coup d’autoroute sur cinquante bornes avec contrôle des vignettes qu’on avait pô. Les douanes avaient arrêté deux voitures, alors on est sortis. Et reprise des tiotes routes, encore du bonheur. La végétation avait changé, cyprès, vignes, chaleur, virolos, petites collines, envie de pipi et belles routes de plaisir. Toujours du nirvana, avec un état de ravissement pour nos organes centraux qui se ravivaient de plaisir intense. Passage obligé par Trojica pour prendre en photo un magnifique château de la belle au bois roupillant. Arrivée sur les coups de 17h à Maribor, en Slovénie, et direction un camping pour inaugurer nos hamacs. Il était complet, l’hôtel suivant aussi et le dernier nickel. C’était le Terano avec une piaule à trois au 2éme étage. Douche, et l’heure de l’apéro avait carillonné, suivi d’une dorade avec un litre de vin du pays au parfum sublime et une liqueur au goût pharmaceutique. Discussion de nous 3 sur la vie qu’on aime et bonnes vibrations du contenu. Retour à la chambre pour les comptes rendus, embrassades et dodo.
Une superbe journée de passée bonne à vivre. Et demain on retrouve un poto français qui vit en Slovénie et qui nous attend. J’aime bien cette vie même si ma femme me manque beaucoup.
Jour 22 : lundi 30 juillet– Maribor (Slovénie) – Škocjan (Slovénie) – 166 km
6488 km depuis le départ
Le clairon a sonné ce matin à 7h30 pour moi, pas Gégé qui, lui est debout depuis 7h00, quant à Dédé il dort toujours avec la bouche grande ouverte. Je descends au petit déj pieds nus et m’enfile de tout, de la charcute aux œufs brouillés avec du jus de fruit et deux bols de café et tartines beurrées. Voilà voilou, pis direction toilettes pour affiner le tout. Départ de l’hôtel Terano à 9h30 sous un soleil heureux de nous chauffer la couenne. Direction Maribor, deuxième ville de la Slovénie et visite de ses quartiers avec château, beaux monuments, belles places, rues piétonnes animées dès le matin, etc… On se pose quand même pour boire une ….. limonade glacée, il fait de plus en plus chaud. Nos bécanes séjournent sous l’astre du jour près d’un énorme tonneau. Puis nous prenons la direction de Novo-Mestro ou un BrotherHood franco/slovène a prévu de nous retrouver avec sa belle Ducati. Le lieu du rendez-vous est fixé par téléphone à Sevnica, dans une pizzéria aux alentours de 13/15 heures. Nous passons par Celje, en longeant une belle rivière dont j’ai oublié le nom. Paysages fantastiques avec un peu de fraîcheur dans les bois. La route est vallonnée et bordée de chaque côté de vignes et de petits villages de poupées où il doit faire bon vivre. David le pote nous a concocté un chouette parcours. Merci frangin, j’suis impatient de te serrer dans mes bras. Puis direction Lasko pays de la bière éponyme et non des grottes. On enfile les virolos et les visions majestueuses de la région. Du tantinet gorge du Verdon sans l’Verdon. On est bien et nos montures respirent. Gégé et Dédé enfilent la route pour se faire plaisir, moi je reste à mon rythme du délicatessen comme un blues d’Hooker. Comment qu’on est bien et que le temps passe vite, arrêt photo et prostate, ha l’âge ! Comment faire pour arrêter ce temps alors qu’on a du bon pain à manger avec de la bière à 78% d’eau. La Slovénie, une partie de la terre de mes ancêtres, y a du foutre à Ted qui traîne par ci par là, enfin celui de mon grand-père paternel. J’ai de l’émotion qui me vertige les neurones. On est p’tit hein m’dame la Terre. Faut mater la route quand même et visionner FR3 dans les lignes droites. On arrive à Sevnica et la pizzeria Rondo, lieu du RdV, est facile à trouver. On est les premiers, alors nous nous installons tout en commandant 3 bocs de 78% d’eau et une pizza sur la terrasse à l’ombre des pâquerettes. Tout à coup une sonorité caverneuse se fait entendre, c’est lui, je quitte la terrasse et me dirige vers ce gars. Il se gare près de nos bécanes avec sa Ducate, il enlève son kask, on se regarde et on s’embrasse. C’est la première fois que je peux le toucher, un frangin d’une autre marque aux yeux bleus. C’est l’même que moi avec 20 piges de jeunesse en moins. Le courant passe illico, bises mon pote, content de te taper dans l’dos. Il nous rejoint à table et, présentation des deux autres frangins tout en s’enfilant une Lasko d’1/2l. On passe une heure à se raconter nos histoires de coutures et de pneus. David j’t’adore. Puis direction l’auberge qu’il nous a réservée à la ferme de Škocjan au Marinčič Inn. Les piaules ne sont pas prêtes, alors on s’installe à l’ombre sous un gros arbre, il y a un peu de vent frais. La cour de la ferme est propre et sent bon la campagne paysanne. Le clocher nous envoie son cocorico toutes les demi-heures. Un grand cosaque aux yeux bleus arrive et David dans le langage du crû nous commande 3 Lasko et 3 bouteilles d’eau. Gégé et Dédé s’occupent des papiers et vont visiter la chambre. Je reste seul avec David et nous discutons un peu de nous deux, sur nos vies. Lui aussi a bourlingué pas mal, Russie, Espagne, Turquie, etc… et sa femme doit accoucher demain d’un petit futur motard. Pas belle la vie mon pote. Tu re-veux une tartine de confiote d’enchantement, hein. Quoi tu veux changer d’parfum ! T’as raison, croque et poursuis ton chemin céleste. Easy Girls. Moi j’reprends d’tout. David s’en va et doit venir nous rechercher en quatre roues ce soir à 19h. Et vous vous êtes rencontrés comment ? Bin sur ternet, couillon, sur un site de gars comme nous qui tapent du kilomètre et qui se lèchent les babines au vent. Tu devrais essayer Man, c’est du laxatif à neurones pour pucelles électrifiées.
J’vous raconterais p’têt la soirée de ce soir, demain. La journée s’achève, il fait encore jour et on goûte la quiétude des lieux.
C’était parfait encore aujourd’hui, chef une autre tournée de bonheur. Barka Calling et c’est pas du Clash mais d’la sensation à fleur de ouate, j’vais m’saoûler avec cette eau de vie. Ho My Lord, My Sweet Lord ! Mais où t’es ma Lady ?
Nuit 22 : lundi 30 juillet– soirée à Novo Mesto (Slovénie) – 15 km
The After : Aie, Aie, Aie !!!
À 19 heures David le franco/slovène est venu nous chercher en Renault toute neuve, avec de la clim, de la zik et des ceintures de sécurité. Plus l’habitude de monter dans ce genre de caisse. Tous les 3, dans les virages, on penchait nos têtes. Ça a fait rire David. On s’est arrêtés dans une station-service pour acheter une vignette pour le retour de Gégé par l’autoroute et une fiole pour moi qui remet les boyaux en place au cas zou. Puis direction un resto serbe qui sert de la bidoche rissolée maison. Visite des cuisines où, le chef fait son propre pain et où il cuit la viande sur des braises ardentes. En entrée, chacun un Jack pour les présentations et pour commémorer le début des réjouissances de la soirée. Faut dire que David va être papa le lendemain matin. Y a de quoi festoyer avec de la bombance non ! En slovène, notre nouveau poto, commande un peu de toutes les spécialités du maître queue, saucisses blanches avec du fromage et des épices du cru, poivrons à l’huile, sauces spéciales, fromage du fief, etc, etc … Gégé a mis les tofs et il y aura la vidéo des noms sans les sous-titres. Que du bon, du pur et du réchauffe babines à soulager un cœur fragile. Il y avait aussi un cassoulet maison qui avait mijoté 12 heures. De l’extase pour ma pannicule adipeuse, j’en ai repris au moins trois fois et le tout arrosé d’un litre de rouge slovène légèrement frais et à 12°. Petite pause avec trou serbe à l’abricot. On reprend la 2ème partie avec un deuxième litre, on finit pratiquement toute la plâtrée de viande et direction la terrasse pour tailler un bout d’gras avec les slovènes bien chauffés qui nous offrent 2 cruchons de rouge. Tout le monde baragouinait dans sa langue sans zézayer des propos venus de contrées lointaines. A coup de cruches et de liqueur, on s’est tous compris surtout avec la langue des signes. Le patron de la cambuse se pointe et nous assigne sa tournée, en bouteilles de rouge. Les slovènes vont se coucher et deux français immigrés de chez Renault nous rejoignent. Alors là j’ai arrêté de compter. On discute et on crie et padiloulamilou. De la bonne amitié et de la fraternité coulent dans nos yeux rouges. David nous ramène à notre gîte en roulant très prudemment, pratiquement à l’arrêt avec du heavy-métal slovène. Il nous offre une bouteille de Jack. Arrivée au gîte où, chacun veut sodomiser le cochon de la ferme. Mais la décision est prise finalement de dépuceler le Jack en terrasse. On a fini à 2h30 du mat dans un tintamarre désuni. David a repris le chemin de sa guitoune, dans quelques heures il avait rendez-vous à la mat où son fiston devait naître. Il a bien visé le portail de l’auberge et est passé pile poil au milieu, faut dire qu’il y avait de la marge, au moins deux mètres de chaque côté. Il assure ce frangin. C’était bon cette camaraderie, cette accointance, cette entente sans arrière-pensée venue du woueb dans ce si beau pays. Vive l’Europe qu’on a piaillé. J’ai bien aimé cette soirée, oyez, oyez je n’suis pas un capitaine abandonné. Mieux serait mal !
Jour 23 : mardi 31 juillet – Škocjan (Slovénie) – Barka (Slovénie) – 209 km
6697 km depuis le départ
Le soleil me tape dans les yeux, je me lève et vais fermer les volets et me rendort de suite. Sais pas quelle heure il est. A 7 heures, le clocher se met à aboyer, il est à moins de 100 mètres de nos fenêtres. Envie de bombes. A 7h15 tout le monde est réveillé avec de petits yeux et la bouche pâteuse et une envie d’eau fraîche et de toilette. Un jour sans, avec de la tristesse, Gégé go Home. Pas bien ! On petit déj en silence et le clocher en remet une couche. Jus de fruit, deux tasses de café et une ou deux tartines sans plus. D’autres personnes s’attablent, tiens on n’était pas tous seuls cette nuit. Ils ont aussi les yeux rouges et nous regardent d’un air accusateur. Gégé s’en va, on le bise, on le filme et on est tristes avec Dédé. Encore un coup de sonnerie du clocher. Alors il est temps de lever le camp. Il est 9h15, nous prenons la direction de Barka en Slovénie où est née ma grand-mère maternelle. On rend les clés de l’atelier au gardien et on s’en va. Plus que deux à faire la route, alors on imagine Gégé qui va se taper plus de 1100 km seul, il a du courage le bougre. David nous envoie un message en nous disant qu’on était partis comme des voleurs sans payer la piaule. Pas fait exprès, on enverra un tchèque plus tard. Les lendemains de ribote sont toujours compliqués, surtout avec l’âge de nos artérioles. Le boulevard de l’amitié est un peu en deuil. Le soleil tape en prenant les petites routes, Novo-Mestro, Straža, Dolenjske Toplice, Ribnica, Velike Lasce, Novas Va où on s’arrête boire un café et un grand verre d’eau en forme de cruchon. Y a plus de clocher. Les routes petites et sinueuses nous étourdissent et le spectacle est somptueux. On dirait les Vosges me dit Dédé. Alors on enfile et à midi on s’arrête pour prendre une mousse et une pizza pour deux avec un café pour 12 euros à Cerknica. La route est toujours aussi sublime avec du vallonnement et de la sinuosité à en demander au Père Noël. Avec Dédé nous nous perdons et j’implore ma Grand-Ma pour nous guider, mais je n’ai eu aucune réponse. Son phone n’avait plus de batterie me dit Dédé avec humour. A deux km de Barka, la route est effondrée et il y a des travaux partout. C’est la galère pendant une heure pour retrouver le bled. Même les paysans du recensement ne trouvaient plus leurs brebis. Nous passons par Naklo et à 17 heures nous sommes devant l’auberge, bière, douche et visite de la terre de mes ancêtres. L’église, le cimetière et 3 rues, il y a 72 habitants. Notre aubergiste est le maire, il me donne des renseignements. Émotions. Repas à 19 heures avec bière artisanale du patron, saucisses de son élevage, champignons de la forêt cueillis par le boss, salades et un cruchon de vin d’pays du voisin.
A 22 heures c’est le retour à la piaule pour écluser notre fatigue de la veille et du jour. Le run nous accumule un peu de défrichement et nos corps athlétiques s’éreintent quelque peu. Normal, non !
Belle étape de belles routes et une bonne journée sous le Sun Shine de la terre de mes ancêtres. Bises maman, j’reviendrai avec ma douce qui hante mon esprit et mes nuits furibondes.
Jour 24 : mercredi 1 août – Barka (Slovénie) – Vérone (Italie) – 300 km
Avec Dédé, nous nous sommes levés à 7h00, encore un peu fatigués des frasques de ces deux derniers jours. Dédé avait fait du cooking point Com pour la première fois avec son phone japonais et nous avait réservé une piaule en plein centre de Vérone avec petit déjeuner et parking pour nos belles deux roues. Nous avons dormi tranquillou, comme deux bébés, avec biberon. Bon le sein aurait été préférable à notre goût, mais il n’y avait plus de pilules bleues. Le petit déjeuner était un cadeau des dieux avec tout et que du fait maison. Alors on a donné dans les vêpres sans demi-mesure. Puis le père du patron est arrivé et il m’a dit que je ressemblais à son grand père. Il est allé chercher une grande photo et l’Dédé a dit oui c’est vrai sans les lunettes. Je n’avais pas de lunettes. Moment d’émotion, on s’est embrassés avec une petite tof souvenir. Il m’explique où est une chapelle que soi-disant ma grand-mère avait connue. Tout droit, première à droite et première à gauche et dans la montagne elle sera là. Départ à 9h15. On fait comme on a compris et bien entendu on se plante dans les chemins pentus avec virage à 99°. Du délire de Paris Dakar, on trouve un paysan qui comprend pas la langue de Shakespeare et il nous fait signe qu’on est à l’opposé. 1/2 tour en pente sur des gravillons, dur dur, on mouille le kask. Au retour, à nouveau plantage et on arrive en haut de la montagne dans un cul de sac du trou du cul du monde. Idem pour le 1/2 tour encore plus en pente, Dédé couche sa belle toute neuve. Le mal pour la remettre sur ses sabots avec les sacs. Enfin la petite chapelle de San Morizzio (Sv. Mavricij) a été trouvée. On était passés devant la veille sans la voir. Tofs et j’baigne toujours dans l’émotion familiale. Les graines de ma semence, la terre de mes ancêtres, j’suis comme un spermatozoïde qui cherche sa voie ou le passage à la vie. Pas de décadence au moment où on passe à Naklo, puis Divača. Il nous reste 280 bornes à faire. On quitte la Slovénie par les petites routes et on rentre en Italie sur les coups de 10h00. Arrêt pour boire un café et direction l’autobahn. Puis à nouveau, une escale pour faire le plein et resserrer les cale-pieds d’autoroutes à Dédé. Y en avait un qui se faisait la malle, suite à la mésaventure du matin. Et comme c’était Gégé qu’avait la trousse à outils, on était comme des cons. On arrête un gars en Ducati, il n’avait pas la bonne clé. Pis système démerde, Dédé cale son canif dans l’écrou et il serre. Ça tient, c’est bien. On enfourche à nouveau pour avaler du kilomètre à 130. Il fait trop chaud, l’eau de la bouteille qui trônait sur le guidon du RK est chaude en une 1/2 heure de temps. A nouveau petit congé pour soulager nos prostates, faire le plein d’eau fraîche et fumer une clope. Il est midi, j’demande à Dédé s’il a faim, y m’dit non » On bouffe trop « . J’achète des Croccanti Panetti pour adoucir cette journée de diète et not Ducat se pointe, c’est un Portugais chargé comme un mulet qui est parti de Croatie et qui retourne au Portugal via l’Espagne. Il nous offre des amandes salées, on papote et on se toffe la rondelle. Un motard sympa comme on les aime. A 14h00 c’est Verone qui pointe le bout de son balcon. Mon GPS m’indique la route, il reste 1,5 km pour atteindre la pension. Et vlà que mon Dédé, à un feu rouge, se met à tailler la chiffonnade avec un italien à scooter. You savoir where se trouve Accadémia Hotel my friend ? Si, si qu’il dit le Mussolini, suit moi. L’Dédé crie tout fort hé Ted suit le, il nous y emmène. Faut dire qu’on avait déjà fait deux fois l’tour du quartier, j’voyais pas bien mon GPS, c’était écrit trop petit. Me faudrait un 24 pouces comme écran pour la ville. Le vendeur de pizzas nous emmène dans des rues de plus en plus étroites, alors qu’on était à 75 m de notre pucier. Et on tourne dans tous les sens, y a des endroits où nos sacoches touchaient presque les murs. Le gars s’arrête et nous montre l’hôtel, un 5 étoiles, du général en case. On gare les bécanes devant la belle porte dorée, plus personne ne pouvait passer. Un officier en tenue adéquate et chapeau basque sort. J’dis à Dédé t’es certain de ton coup, oui qu’il m’dit et il me montre le nom Accadémia. Alors on rentre en bottes et ceinturon avec nos insignes dans l’dos. L’Dédé donne son nom et l’colonel dit, non pas d’chambre pour vous, mais y a un autre Accadémia, c’est un B&B. Tin Dédé, comment on va sortir de c’t’truc. Y a plus de réception GPS, les rues sont trop étroites et pis avec le plan du soldat qu’il t’a donné. Pas possible de lire une nappe monde à moto. Une plombe qu’il a fallu pour sortir, en prenant des rues piétonnes, des passages de bus, des trottoirs, on sera en photo devant les arènes du cirque interdit à tous véhicules. Mais faudra aller au Japon pour les visionner. Quand le Garmin a retrouvé le signal, on s’est postés dans une rue et le B&B était là. L’affichette avait la taille d’une ancienne plaque de moto. On ne voyait rien. Appel à la louloute qui gère. On stationne illico les bécanes sur une place qui se libérait. Un type avec musette se pointe et veut nous faire payer un euro par moto et par heure. Alors qu’on ne prenait qu’une place. Et l’Dédé qui disait qu’on avait le parking gratis avec la loc. Enfin la patronne s’est pointée et nous a chanté un air d’opéra en italien. Bon on ne comprenait rien. Elle m’a énervé, shut up et go home que j’lui ai dit. A c’t’heure elle est encore sous nos fenêtres, tu m’diras c’est normal on est à Vérone. C’est la première fois qu’il y a piscine dans mon casque même la jugulaire est trempée. Faut dire que l’atmosphère cognait au-delà de 35°. Bon, on a été ranger les tires dans un parking sous terrain et Booking a appelé Dédé, comme c’était la première fois pour lui, il aura une ristourne de cinq euros. Après la douche Dédé a mieux regardé sur Booking, il me dit la mégère avait raison. Bon elle a aéré ses amygdales. On est sorti se boire une mousse devant les arènes, 34° à l’ombre pas d’air et 12 euros les mousses de 25 cl qui incendiaient les chopes. En Slovénie t’avais un repas complet avec des 1/2l et vinos. On est rentrés à l’apparte sous la clim et on est ressortis que vers 22 heures. Petit tour de la ville en nocturne pour se restaurer et se mousser l’gosier. Une bonne gamelle de pâtes italiennes avec glace en dessert, le tout arrosé d’un vin Vénitien. Gégé nous donnait des news par textos. Le bougre il est rentré en une seule traite, plus de 1100 km sans lettre de change. Flippant quand même, avec la soirée de la veille et la fatigue accumulée depuis un mois. Y sont comme ça les militaires en retraite, droit devant ! J’aurais pas osé, j’serais encore sur l’asphalte avec plein de trêves compensatoires. J’suis réformé et j’veux jamais rappliquer à la kasbah, j’aime pô l’clairon. Bon chacun son trip.
Ça sent le fourrage de nos cavernes et le trip approche de sa fin. J’vais bientôt retrouver ma compagne, mais pas tout d’suite. J’veux encore humer mon guidon et mon falzar me colle si bien à la peau. Ho Mama Mya, j’ai plein d’ardeur dans les poignes. Encore une belle journée très très chaude, des kilomètres avalés et des bons moments avec Dédé à regarder les péniches. Les cyprès se balancent, on n’est pas face à la mer, mais on est comblés de bonheur, paroles de Négresses Vertes, quand voilà l’Été. Juste un peu de vin pour être à l’aise et pas besoin d’aller au chagrin, la vie est un poème. Pas besoin non plus d’écrire l’histoire, suffit d’rouler au vent.
Brother is Time.
Jour 25 : jeudi 2 août– Vérone (Italie) – Kingersheim (France) – 550 km
7547 km depuis le départ
On se lève à 8h15, on ouvre les volets, merde il pleut. Moral dans les chaussettes, plus l’habitude. Douche et on va au petit déj dans la salle commune du B&B. J’y vais pieds nus. Chacun se sert en gâteries, il y a des croissants mais ils sont pas bons. Jus de fruit, le kawa de la machine et j’dégotte du jambon dans l’frigo. La mégère se pointe et me fusille du regard. Pas envie de discuter avec elle ou alors lui mettre un oreiller sur la tête, mais j’suis pas équipé. Je baisse le son de sa radio italienne et elle ne dit rien. Elle a compris. Dédé range son bol dans le lave-vaisselle. La v’là qui gueule, alors il remet tout sur la table. J’ai du mal à comprendre les rissoles italiennes d’un certain âge. P’t’être qu’elle voulait autre chose. Allez savoir. Gégé me phone quand j’suis aux gogues, il ne va pas tarder à aller au boulot. J’lui dit qu’il pleut. Bonne route les copains qu’il me rétorque, je penserai à vous. Bon taf Gégé. On descend tous nos bagages dans le parking souterrain pour équiper nos bécanes. Voilà on est déjà en nage, chaleur à mourir et encore un voyage à faire pour ramener les kasks et autres duvets pour la suite du run. Avec Dédé nous décidons de reprendre un café et de la flotte fraîche sous l’œil de la gondolière. La légère drache nous oblige à nous équiper. On bouillonne comme des crevettes. On paie le gars du parking qui voulait encore nous taxer d’un supplément. Il a vu que ce n’était pas l’moment. La sortie du souterrain se fait avec de la buée partout et de la sueur qui coulait sur nos fronts. Hé oui il a beau pleuvoir, il fait toujours plus de 30°. Pas fait 10 mètres et plus de pluie du tout. On allait cuire à la vapeur. Il est 10 heures et je dis à Dédé, on va rouler une heure, on ne sait jamais. L’eau de pluie n’est plus revenue du tout. On est sorti rapidos de Vérone pour prendre l’autoroute. Nos plastiques faisaient flop, flop au vent. 1/2 heure après on enlevait les tupperwares et on était trempés à l’intérieur. Petit arrêt vers les 13 h pour faire le plein, acheter la vignette suisse et manger un casse dalle hors de prix. La dernière bouf italienne. Puis direction le Saint Gothard, il y avait une queue de plein de kilomètres. Alors on a doublé tout l’monde, à gauche, à droite, par le milieu comme on pouvait. Ces blaires de gros cons de chuisses avec leur 4×4 ne veulent pas te laisser passer. J’ai tapé sur un rétro de rage, j’l’ai loupé et becqueter le montant du pare-brise, bobo à la mimine. Le tunnel était trop long, t’avais l’impression d’être dans un four à pain et quand j’suis sorti, j’étais gazé. Alors, à nouveau une halte à une station pour respirer. 4 euros l’café, j’en ai pris deux, un pour moi et un pour Dédé. Je ne les ai pas payés, j’suis ressorti par où j’étais entré. Pareil pour les pissoires, un euro le bidet. J’suis passé avec une mamie qui a été surprise. On est repartis à fond sur nos bécanes pour essayer de trouver un peu de fraîcheur. A Bâle, c’est Dédé qui nous a sortis des travaux et des nombreuses voies où tu te perds à tout moment. On a quitté ce pays de dingues pour se retrouver chez nous en France. Après la frontière on s’est fait la bise avec un selfie, vingt bornes plus loin nos chemins se séparaient. On a passé du bon temps hein et pis même pas fatigués. Tu rentres qu’il me dit, pas tout d’suite, j’lui répond faut que j’décompresse. Nous avons roulé de front une paire de kilomètres en prenant les deux voies et en levant le pouce d’enchantement. Pis on s’est quitté en klaxonnant et en levant la main devant les totomobilistes. Me v’là tout seul, le run se termine, mais j’veux pas rentrer en tout cas, pas tout d’suite. J’vais aller faire un tit coucou à Atila et passer une soirée avec lui. Après j’verrai, j’veux pas arrêter ma machine. Trop de liberté qui va s’échapper d’un seul coup. Content de revoir ma douce, mais c’est encore un peu tôt. Déjà qu’on devait partir 5 semaines voir plus. Bon c’est la vie. Arrivé chez mon éleveur de dogues bordelais, mon GPS me dit stoppe c’est là. J’vois un garage ouvert, j’me dis il est bien le poto, alors je rentre dedans pour me mettre à l’abri. Sauf que j’étais chez le voisin, Atila s’est marré moi aussi. J’ai été accueilli comme un prince, 3 bières en entrées, mais des 25 cl. Une douche, un apéro, un super BBQ, une bonne bouteille de blanc bien frais, du rhum arrangé et du Jack. On s’est fumé quelques clopes de bien être, écouté de la bonne zik. On s’est éteint à 2 plombes.
Encore une journée d’enfer, mais la tristesse commence à m’envahir. M’man I’am Going Home, Time is On my Side !
Jour 26 : vendredi 3 août– Kingersheim – Pont-à Mousson (France) – 226 km
7789 km total du run
Il est 5 heures du mat, Mulhouse s’éveille, j’ai une envie pressante d’évacuer les rhums ingurgités quelques heures auparavant ou bien la bière ou tout simplement le vin blanc alsacien. Je me lève et je me bouscule, comme d’habitude. Je ne trouve pas la porte de sortie, presque malgré moi, comme d’habitude. Sans bruit je descends les escaliers, j’ai froid, comme d’habitude. Je ne fais pas semblant, comme d’habitude, il faut évacuer. Enfin je trouve les tinettes et comme d’habitude, je me laisser aller. Le grand bonheur de transvaser le trop plein et de se dénouer en toute quiétude dans ce lieu qui m’est étranger. En quittant les caissettes je me suis retrouvé devant les trois molosses de 70 kg que j’avais oubliés. Mon cerveau me disait de ne pas bouger, j’étais tétanisé. Les mâtins sonnaient à gorges déployées le carillon d’une charge de hussards, de plus ils avaient le poil hérissé et les babines reluisantes. C’est le fiston des lieux qui m’a sauvé du péril et qui m’a raccompagné à ma chambre. Me suit éteint de sueur jusqu’à 11 heures du matin. Mes hôtes m’avaient préparé un festin de roi pour le petit déj. Les dogues m’ont reniflé de la tête aux pieds en me laissant quelques traces de mousse odorante. J’étais à nouveau réveillé. Alex était dans la piscine et c’est Carine qui m’a beurré mes tartines. Je n’étais pas encore en état, il faisait chaud et les toutous étaient à mes pieds. J’osais ni bouger, ni parler. Après la collation, petite clope, jus d’fruit et re kawa avec Alex. On a passé une bonne soirée hein mon poto. Et bises à toute ta famille. Je sais aussi qu’il y aura toujours une place pour mon brelon dans ton garage. T’es dans mon cœur. Alex voulait que je reste encore un jour ou deux, histoire de faire une Tex-Party chez son brother. Je n’étais pas pressé de rentrer, mais l’appel du haras commençait à raisonner dans mon oreillard. Il me restait encore 230 bornes. Donne-moi encore un balle mon Calvin, j’ai vraiment la dalle du bitume. Home Sweet Home ! Alors Alex m’accompagne jusqu’au col du Bussang avec son Street Glide bleu. On ne peut s’quitter comme ça. On a réveillé tous les siestards du coin avec nos queue de carpe plein de vide. Nous avons tous les deux les mêmes pots. Arrivés au pied du col, on s’arrête pour une dernière tige, un dernier selfie et une longue embrassade d’amitié réelle. A bientôt mon autre moi-même. Il repart vers sa charmante dulcinée et moi j’attaque le col. Ce qui me manque pour être heureux, c’est partir en solitaire avec l’impossibilité de retrouver tes pas, plutôt que de s’inventer des mots qui foutent tout en l’air, sans oublier ses dernières illusions et partager ses passions. C’est ce que j’ai retrouvé dans ce run. Mon feu poète Philippe Léotard, mon friend des valeurs alcoolisées et embrumées, mon guide de la défroque, disait » J’écris comme un interrupteur de lumière, au coin et au bas de la vie, à genoux où pissent les chiens » Toi tu n’étais pas un faux marin. Voilà c’est presque la fin de ce voyage tant rêvé, j’profite encore un max. Presque prêt aussi à prendre encore un autre chemin de traverse. Tiraillé par l’envie de rentrer mais aussi celle de ne plus revenir. J’ai un gros doute, mon réservoir est plein de bonnes attentions et mon moteur rêve de continuer sur d’autres contrées inconnues ou gîtent des gens comme moi. Juste un regard et on se retrouve attablés avec de l’attachement et de la camaraderie. 2 autres potes avaient prévu de me raccompagner à mon domicile, mais mauvais goupillage. Alors je rentre ou j’continue, j’suis pas fatigué pour un mec qui était à l’hosto il y a un mois. J’passe le col et mon terreau, l’héritage de mon lopin, mon openfield sent de plus en plus fort. Et paf coup d’flash, photo souvenir, c’est vrai faut rouler à 80 depuis le 1er juillet. Scusez moi m’sieur l’gendarme, j’avais zappé vos conneries. J’suis dans mes terres, j’reconnais les collines où j’ai traîné ma jeunesse et usé mes jeans. Encore une cinquantaine de bornes, j’respecte les limitations, le temps s’écoule trop vite. Ok, bien content de changer de futal qui sent la sueur d’un mois de chaleur et de transpiration en tous genres. Mais quand même, va falloir faire comme les autres. Acheter du pain, tondre la pelouse et dire bonjour aux gens. J’rembobine mes idées et je vais les brûler en feu de joie. J’étais si bien éjecté de ces systèmes, pas d’paillettes mais du spleen, j’veux m’mettre en pause. On the road, j’suis une bombe de bonheur et la géographie de mon esprit s’égare sans savoir où je vais. Adultère d’une vie bonne, la pompe à morphine de mon bien-être, l’amour quoi. Ma femme m’attend et elle me manque aussi terriblement, mon opiacé, ma substance.
Encore trente bornes, j’suis sur l’autobahn que j’ai si souvent emprunté pour taffer. Mon drapeau bleu blanc rouge flotte toujours derrière mon sac au gré de ma vitesse. Coup d’klaxon, c’est Mona Lisa, un pote de PàM, voilà ce coup-ci, j’arrive. Dernière sortie j’suis dans ma ville, ses pavés ses caniveaux. J’suis toujours bras nus, il fait chaud, j’veux pas rentrer, enfin pas encore tout de suite. Alors j’m’arrête dans mon rade pour redonner le drapeau au patron. J’gare la belle devant la terrasse, sous mes yeux, j’déquasque, vire les gants et les lunettes. Bise la serveuse et salue quelques véliterratistes puis m’offre une mousse. La dernière en solitaire. J’ai pris une heure et j’suis retourné au bercail.
7800 bornes et 18 pays et dans 2 ans j’change de dizaine.
J’peux pas terminer sans remercier les 2 frangins qui ont égayé ce voyage dans des contrées magnifiques et qui m’ont supporté avec mes délires.
Merci à toi mon Gégé pour ton efficacité dans la gestion et la mise à jour des blogs avec tes magnifiques photos. Et toi mon Dédé pour ta simplicité et ton humour. Et pis pas d’cucumber ni de hamac !!!! C’était un super trip en tout cas.
Bise les potos et au prochain run pour des jours heureux sous les étoiles à se gaver de félicité.
C’est quand même bon de toucher aux tissus des routes éphémères et de se saturer à en perdre la raison.
« La Foule »
Emporté par ma Moto qui me traîne
M’entraîne
Écrasé l’un contre l’autre
Nous ne formons qu’un seul corps
Et le flot sans effort
Nous pousse, enchaînés l’un et l’autre
Et nous laisse tous deux
Épanouis, enivrés et heureux.
Entraîné par ma Moto qui s’élance
Et qui danse
Une folle farandole
Mes deux mains restent soudées
Et parfois soulevés
Nos deux corps enlacés s’envolent
Et retombent tous deux
Épanouis, enivrés et heureux…
paroles de Michel RIVGAUCHE, musique d’ Ángel CABRAL, interprétée par Edith Piaf et bidouillé par Les Mots d’Ted.
Bilan
Bilan financier :
- Séjour hôtel : 961,88 €
- Repas midi : 286,69 €
- Repas soir : 506,81 €
- Achat divers : 100,00 €
Total : 1855,38 € soit 68,72 €/jour
- Essence : 590,90 €
- Vignette autoroute : 38,00 €
- Péage autoroute : 15,10 €
- Billet ferry Stockholm/Turku : 71,00 €
- Billet ferry Helsinki/Tallinn : 46,00 €
- Pont de l’Øresund (Danemark) : 30,00 €
- Pont de Størebaelt (Danemark) : 16,77 €
Total : 807,77 € soit 0,104 €/km
Pour 27 jours de voyage et 7788,5 km le montant total s’élève à 2663,15 €
- Préparation de la moto 1021,43 €
Hébergement :
Nous avons réservé nos chambres pratiquement au jour le jour. Mon seul regret est de n’avoir pas couché à la belle étoile avec nos hamacs, mais je comprends mes compagnons, il faisait si chaud qu’une douche était indispensable. 3 personnes c’est bien car 1 seule chambre suffi et minimise les frais.
Road-Book :
Il nous a permis de visualiser les étapes au jour le jour et de les modifier suivant nos besoins. Nous n’avons pas toujours suivi les routes que nous avions préparées en amont, parfois nous y sommes allés à l’aventure. L’état des routes a joué également sur les prises de décisions de couper court ou de poursuivre.
Conclusion :
Une très belle aventure humaine par des chemins méconnus avec nos propres bécanes. Un coup de cœur pour la Slovénie, la Pologne et Budapest.
Remerciements
Je tiens à remercier tout particulièrement
mes compagnons de voyage : Gérald ROGEZ et André GODET.
mes mécaniciens : Patrice SCHMITT et Pierre SUSS.
mes frangins : André NIRRENGARTEN, Pierre MAILLOU, René LABOURE (mon laveur de vitres), David MARANDAI pour son accueil en Slovénie, Alexandre SANCHEZ pour son accueil en France et Laurent, il se reconnaîtra.
ma famille : ma femme, mes filles, ma soeur et feux mes parents qui m’ont fait comme je suis.
mes potos : Sylvie, Pascal, Matthieu, Hervé, Régis etc …
Et tous ceux qui ont été là pour nous dans la préparation et pour leur soutien tout au long de ce merveilleux voyage.
Sans oublier les frères du Forum Harley Passion qui nous ont suivis.
Ainsi que la Société AKSEO pour son aide efficace, 1 place Saint Antoine à Pont à Mousson (atelier de création, d’impression, de gravure et de découpe laser) – Tél : 03 83 83 13 03
Bonsoir Michel,
Je me suis régalée en lisant ton parcours raconté de façon humoristique. En même temps, j’ai revécu une partie de ma vie pour avoir habité à Copenhague durant 15 mois et avoir parcouru (en caravane) Suède, Norvège, Finlande et jusqu’au Cap Nord. La Slovénie ne m’est pas inconnue non plus ; j’y étais en septembre 2017 en voyage organisé.
Au plaisir de se revoir au club de généalogie.
Véronique
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Merci bien Véro et au plaisir
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A chaque lecture, du plaisir comme vous en avez eu tous les trois à parcourir ces pays.
A bientôt. Bises.
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merci Colette et bonne lecture, je suis en train de rajouter des vidéos et des photos sur ce thème. Il faut suivre de temps en temps
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Bravo Michel, j’aurai aimer pouvoir t’accompagner.
J’avais pourtant l’envie; en 1972 je descendais déjà en 49.9 à Fréjus via la route napoléon. L’aventure il n’y as que cela devrais.
Continu j’adore
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merci Patrick et continue tes recherches
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j’aime me promener sur votre blog. un bel univers agréable. Blog intéressant et bien construit. Vous pouvez visiter mon blog. à bientôt.
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merci beaucoup, n’hésitez pas à liker, je vais aller faire un tour sur le votre
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merci le votre est pas mal aussi, belles photos
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Hahh que ca va être BOn de relire frangin .. la suis un peu perturbé car je vais attaquer mes chimios alors je dors je dors et re redord pour etre en forme ! Je vais enfin pouvoir bouquiner du debut à la fin .. tranquillement … apres j’attendrai le bouquin et j’attaquerai le mien … je deconne Je te fais de gros bisous .. je pense à toi Pedro de la VEGA
Envoyé de mon iPhone Pierre Maillou AFFIRMATIF
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bonne lecture, repose toi bien et bonne écriture aussi. Dans qq mois tout cela ne sera qu’un souvenir. Bises mon frangin
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