Meeting Forum Passion Harley – The 9th – 5 au 8 mai 2016

part one : On the Road Again

Bon bin me revoilà, avec mon index favori de la main droite. Ayant perdu quelques brumes citronnées ma vision est devenue un peu plus claire, l’esprit plus reposé et j’ai retrouvé mon neurone perdu je ne sais où dans une contrée lointaine. C’est cette nouvelle aventure que je vais essayer de conter. Et c’est vrai que maintenant on me pousse à me jeter dans la criture, moi j’y tiens pas plus que ça, mais à force d’haffalée sur le zinc auvergnat, j’suis obligé de tenir ces promesses du genre j’arrête de fumer si demain il fait beau. C’est con, mais c’est comme ça ! Qui n’a pas fait ce genre de deal me lance la gourmette de Sister Anne.

Bon c’était la neuvaine édition du Meeting Passion Harley à Pontduche près de Thiers la ville des canifs de ceinturon. Comme j’en ai fait huit de sortie et que c’est toujours au même endroit, sauf la première, j’vais p’tet mélanger, mais c’est pas grave car c’est toujours de mieux en mieux. Donc si t’en loupe une, viens à la suivante c’est la meilleure. Surtout que la prochaine ce sera la number Ten.

Bon nous les lorrains on s’est un peu planté question organisation pour le roulage en convoi, vu qu’on sortait de la Loiretaine et on a pas vu à temps le post des bourguignons qui nous proposaient une halte à Chalons on the Saône. Et comme le weekend durait 4 jours on a décidé de partir un jour plus tôt. Histoire de se mettre en bouche pour le prochain meeting qui devrait durer une semaine de source incertaine.

Ma femme m’offre un nouveau sac de voyage de 70 litres trouvé sur le coincoin et me dit que ce sera plus judicieux que de se trimballer une caisse à bouteilles, cela choquera moins les voisins que tu fais sortir de leur plumard quand tu démarres aux aurores. Et pis c’est bien pratique, au moins le slibard et le tee-shirt hé bin y sont plus mouillés et pis les attaches sont bien pratiques, t’es pratiquement assuré de plus perdre ton patrimoine. Sauf si t’as pas oublié de les mettre les sangles et là c’est pas gagné !

Rendez-vous comme d’hab dans notre rade favori pour un tiot kawa, on se prend d’emblée une 1/2 heure de retard. Bin oui le soleil est au zénith et les terrasses commencent à se remplir. Les bombasses en jupettes nous bisent et nous demandent où on va, nous on dit là bas voir des potes. T’emmènes pas ta femme qu’une me demande, je lui réponds, non et toi pourquoi t’emmènes pas ton mec quand tu vas à la boulange. Fin de la discussion. On décolle à 3 bécanes vers Autun où j’avais loué une cabane style David Croquette au fond des bois chez des écolos babas. J’aime bien parce que rien que le mot t’as déjà des effluves de canne à sucre. 300 bornes de bonheur sur les petites routes avec le Sun qui te ravigote les épaules et les mimines. Bon ça a pas loupé, par traitrise Hélios nous a caramélisé nos petites joues blanchâtres en jolies tartinettes fraisées. Faut pas se plaindre quand même. Première halte à Chaumont pour une binouze, un panini et une 2ème binouze. On repart vite fait, trop content de rouler et de se badigeonner à la confiote de moustiks. Toujours un régal, des tits virages, des montées suivies de descentes, des boites à BBQ, des tracteurs mais pas de bleus. Ils devaient être sur les grandes routes. On a allumé quelques radars qui nous prenaient par devant. Le 14 juillet en avance, manquait que le cordéon d’Yvette. Arrivés vers 16 heures chez les comanches, le sergent Garcia nous file son garage histoire de sécuriser nos montures. Sympa le monty, sa femme aussi. On béquille, on dégante, on déquasque, on détache nos sacs et le gars nous aide à emmener notre secours à notre demeure située à 500 mètres. Voyant ma grosse besace, il décide de m’aider. En entendant le bruit du baccarat il me regarde et aussitôt je réplique que j’emmène ma propre eau pour la douche, autonomie autonomie. Il lève le pouce en signe de ralliement et me précise qu’il va fabriquer une brouette en bois pour les futurs pèlerins de ma corporation. Il est vrai qu’au bout de 5 mètres je me suis arrêté pour rouler une clope avec que du naturel dedans et qu’il s’est coltiné les 495 derniers mètres seul. Il nous explique le fonctionnement de la ruche. On rentre sans les bottes qu’il dit because fragilité des lieux, au RC petite cuisine en bois sympa avec eau froide, poêle à bois éteint, chiotte sèche en bois. Au premier salon en bois sans fauteuil mais avec banc, mini table pour déguster le jack sans télé, mais on s’en fiche et 2 échelles en bois de chaque côté du dégustoir qui te gêne pour attraper ta fiole. Faut être attentionné. Un balcon à gauche avec vue sur le bois mais on y va pas car c’est un passage pour nain ou pour motard casqué et une terrasse avec vue sur le pré où 2 ânes nous regardent, l’un s’appelle Dédé et l’autre Pastis. A l’étage supérieur, de quoi coucher 4 personnes avec des couettes de Norvège, le hic c’est la montée, les barreaux te coupent les pieds tellement ils sont minces et te laissent des épluchures dans ta fine peau. Un détail. On s’installe sur la terrasse extérieure, car plus de place et surtout en plein air et on sort une bière belge d’un litre en regardant les 4 sabots qui hennissent de jalousie. Mon pote me dit qu’un âne ça brait, mais comme j’arrive pas à conjuguer ces équidés, j’m’en tape. Les douches étaient à 500 m, on a laissé le niveau intact. Après avoir fait honneur à la Guilde des brasseurs, le moment était venu d’honorer les toilettes à humus. Pour nous les mecs aucun problème, mais la copine, j’vous dis pas ! Bon c’est vrai on avait aussi un peu exagéré en disant qu’il y avait un écureuil attaché dedans et tout l’bin’s. Je laisse là votre imagination fertile vagabonder. Nous on a donné.

A 19 h le chef scout est venu nous chercher pour le repas bio, un festin, on a tout mangé 2 fois et bu son bon vin. Une cuisinière de dieu la dame crémière, on s’est régalé et bien calé la poche stomacale. Le guitariste des lieux (oui il en connaissait même un rayon) nous a raccompagné à notre raccard avec la torche et aussi pour allumer le poêle. Moi je pense qu’il voulait savoir si on allait enlever les bottes. Il a mis le feu aux brindilles et nous a laissé en disant de surveiller le poêle. On s’est installé dans notre salon en bois sans fauteuil et on a dégusté une petite poire tout en philosophant et bien entendu on a oublié le feu. Pas celui qu’on avait dans la gorge, l’autre celui qui devait nous chauffer les gambettes. Alors je m’y suis coltiné, un immense pendo de 30 cm de haut, à 4 pattes que j’étais à souffler dans l’âtre, et que j’t’remets du papier et du bois. Bref le zinzin s’est mis à ronronner. On s’est déloqué chacun dans un coin, dans le noir, grimpé aux aiguillons et on s’est couché. Sauf qu’une fois couché, y avait tellement de fumée dans les coursives supérieures que tu pleurais les yeux fermés. On a quand même dormi et on a tous toussé toute la nuit.

Le lendemain au p’tit déj, y avait une anglaise qui était attablée avec nous et qui croyait que la veille on avait fait un BBQ aux sardines.

part two : Let The Sunshine In

Deuxième jour, pas beaucoup dormi le patron nous flash au moment du départ histoire d’immortaliser son press book. On ressangle les bijoux, on s’équipe la coiffe, on vire la polaire, on met de la crème anti bronzette et on réveille tout le village. Le bruit des V-Twins couvre les adieux des 2 comparses à 4 pattes de la veille. Que du bonheur sous ce beau soleil et sur ces petites routes de bourgogne où poussent des nectars à faire pâlir Bacchus. La traversée du Morvan est toute aussi sympa, sauf que les bovidées laiteuses s’affolent en nous voyant arriver. Toutes nos excuses Mister Nestlé. On était pas les seuls à partir de bonne heure, les bouzeux avaient enfourché leurs tracteurs et partaient au taf, comme nous, sauf qu’ils prenaient toute la route…..comme nous. Bref après une heure de routes bucoliques, arrêt pipi, clope et visionnage du paysage. La France est quand même belle mon ami. Trois heures de ballades en pente douce sous un été indien, que demander de plus. Mon pote me sort de ma rêverie par les borborygmes de son ventre qui faisait autant de bruit qu’un mille fontes. Comme on arrivait sur Vichy et qu’il était un peu plus de midi, il était temps de s’arrêter. Direction le centre ville, un bon demi, petite pizza de 29cm de circonférence en terrasse avec vue sur nos belles. Le soleil toujours de la partie, on reprend une deuxième bière en regardant les péniches de trottoir qui passaient avec leur décolleté et leur jupette. C’est bien parce que ça évite de prendre des coups de soleil sur les paupières. Un tiot cigarillo à la crème accompagné d’un noir. Tous les trois décontractés du gland sauf la copine du pote qui commençait à gesticuler. Ha les hormones !! On aperçoit une harley au sigle du forum, on est donc sur la bonne route. C’est pas l’tout mais faut faire aussi le plein de nos belles, chacun sa dose comme dit le poète (j’avais mis prophète, mais vu les événements, j’moto censure : humour). C’est toujours épuisant de traverser Vichy, mais j’aime bien…..faut compter une bonne demi-heure. Et pis j’y ai de bons souvenirs d’escorte girl (voir le meeting number eight). Quand qu’on a été escorté par les bleus, une quinzaine de bécanes et un Chevrolet V12 avec remorque double essieu tractant un softail pour trouver du GPL sans gluten.

On est proche du 113 et de nos Nuits Debout, ça sent bon la chouille et le p’tit lait. Encore quelques virolos, des putains de ronds-points glissants. Je prends la tête, mon GPS connait par coeur, comme d’hab je clignote mais c’est pas la bonne entrée, je vois les drapeaux du camping 300 m plus loin, on klaxonne, on ralenti, y a déjà du monde qui lève les bras. Et j’entends, c’est les Lorrains. Ouf les bouteilles sont intactes. On béquille, on décasque et on s’embrasse toujours aussi content de se revoir. La chaleur humaine décoiffe ce bon vieux nain jaune qui nous a chauffé toute la journée. Ha c’est bon cette fraternité rougie par la fatigue de la route. Direction la cantine pour les retrouvailles avec le Grand Chef organizateur et dame Tartine. Rebisage, retapote dans l’dos et les t’as fait bonne route et les saluts Chef. Distribution de la clé du sweet home, du patch, des bonnes madeleines qu’un pote fabrique avec ses mimimes, superbe fly du week-end et binouse au bar. Et enfin prise de possession du chalet toujours aussi difficile à trouver. Le taulier du campinge a pas mis les numéros des chalets dans le bon ordre. Allez savoir pourquoi, on est en Auvergne. Enfin, il est là, cette année le mien est fuchsia écrasé, mais il reste des taches de noyaux. Certainement un mauvais mélange du peintre ou alors c’était l’heure de la sieste. Y a déjà du monde installé dans les autres chalets aux couleurs d’un rayon de supermarchés allée confiture Bonne Moman. Vu que mon pote est accouplé, je choisi seul le clic clac. Bonne douche pour enlever les embruns marins de la veille. Vérif de la bonne marche du frigo, création de glaçons, mise au frais du chauchisson lorrain et des citrons verts et parkage des bouteilles au bon endroit en mettant direct qq bières dans le congélo. Mise en place du sac de couchage dans le bon sens avec la fermeture du bon coté et légèrement ouverte pour faciliter l’emmagasinage du proprio au moment voulu.

Sous l’auvent on s’installe et les potos arrivent de partout, on sort les bibines pas assez refroidies et on jacte, on s’embrasse encore. Des tapettes j’vous dis, mais ça fait du bien au cœur et pis on est près d’un lac, c’est émouvant la nature et la bonne amitié qui vient du fond des tripailles. Une ruche j’vous dis, faut l’vivre. Bon c’est pas l’tout, le temps passe vite, c’est l’heure de l’apéro et du remplissage du tomac. La pression est tombée, on va s ‘éclater en Auvergne. Direction le check point en bonne compagnie, on est entre nous, des rasés, des chevelus, des barbichettes, des tatoués, vive les Freaks. Toutes les anciennes régions sont représentées et même les pays frontaliers qui jactent notre langue. C’est dire ! Dans un énorme vacarme on boit qq mousses et dans le même vacarme on s’attable. Me rappelle plus du menu, faut lire la fiche du chef, en tout cas c’était bon et copieux sauf le gros rouge qui tache, et celui-là pour tacher, il tachait même les pieds de table. A minuit on est sorti de la tablée pour rejoindre notre guitoune que j’ai retrouvée deux heures plus tard. Me souvient plus du nombre de clandés que j’ai trouvé sur mon chemin. Mais c’était que des bons moments, avec des bons produits et y avait encore des cahuètes sur les tables.

Content de retrouver mon hamac, ouvert dans le bon sens et la fermeture un peu tirée sur le coté, me suis pas trop griffée les jambes cette fois ci. Mon pote sciait déjà son stère, mais j’ai entendu qu’une bûche tomber, me suis écroulé de suite. Ha la fatigue !

part three : Sweet Home Alabama

J’avais oublié de fermer les volets en rentrant ce matin et comme la femme de mon pote avait eu la délicatesse d’enfiler ses semelles de plomb sur la terrasse en bois en faisant un pas de trois les vibrations et la lumière extrêmement aveuglante m’ont sorti de ma douce léthargie. Une barre au milieu du front de la même matière que les dites tongs de ma copine et une langue collée au font de la gorge, ma tête n’avait pas trouvé sa place sur le pucier mais pendait lamentablement vers les joints de carrelages, à ce propos très mal fait, et une prostate à la limite de l’éclatement, bref il était temps de se lever. En douceur, au ralenti et avec délicatesse en mesurant avec prudence tous mes gestes pour éviter de réveiller ces putains d’acouphènes qui eux dormaient encore, les veinards, mais avec une mortelle chansonnette du style po lo po po lo. Les connaisseurs se souviendront. C’est con une chansonnette, mais ça fait pas de mal, ça te poursuit et t’arrive pas à te souvenir quand ça te lâche.

Bon une douche bien chaude, les chutes de Niagara au niveau décibel et le plastique qui a pas arrêté de poursuivre mon petit dos. Direct la cambuse du petit déj, en route tout le monde a l’oeil presque frais, collé et rougi par une longue nuit de labeur. On se bise, sans trop parler, because la langue toujours collée à l’épiglotte, un peu comme les chiens qui s’accouplent. Faut un ou deux kawa, voir plus, une bonne roulée avant de chauffer le cam. Un peu de temps quoi tout simplement. Caca, pipi, popo, petite pipe, re kawa, re pipe (une roulée, il va s’en dire) repipi et c’est parti pour une bonne journée sous un soleil aphrodisiaque. Briefing du grand chef pour expliquer comment qu’on roule a plus de 200 bécanes et l’toutim, en quinconce et en laissant passer les voltigeurs qui vont nous sécuriser. Bin oui c’est un convoi de près de 4 km, et nous on roule sans s’arrêter, ni aux feux rouges, ni au stop, ni aux croisements etc… Donc nos potes y assurent, surtout que derrière t’as un convoi de caisseux qui s’allonge et forcément qui râle, faut les calmer menu. Première halte à la supérette du coin qu’on dévalise pour le pique nique et pour faire le plein de benzine. Là j’te dis pas, l’oeil des caissières avec le soutif qui décolle, mais plus de mon âge, quoique ! Puis coup de sifflet d’un chtis et go for the show. Je suis dans le dernier tiers et sur la file de gauche, tous mes maux disparaissent, un orgasme imminent et qui dure, j’en bande sur le réservoir, du Francis Ford Coppola au coeur des ténèbres. Les gens lèvent la tête et cherche les coptères, les phones nous mitraillent, macadam cowboys, faut l’vivre. Les voltigeurs bombent comme des fous furieux avec leur gilet pare-balles fluos. 3 connards coiffés foot en clitoris de chez Carlos Ghosn veulent nous couper la route, fallait voir leur tête quand un de chez nous a pointé ses moustaches casquées dans leur cockpit. 120 bornes qu’on a fait avec une halte dans l’allier près d’un lac et toujours sous le Sunshine In. Dieu que c’est bon de rouler avec des frangins la barbichette in The Wind. Pourvu que ça dure !!

Retour au camping et cette fois ci on sentait bon l’huile et la musique de nos V-Twin résonnait comme un doux murmure angélique dans nos tronches ravies de good life. Ma femme t’as eu tort de pas venir, mais c’est bien aussi tout seul. Tu t’arrêtes quand tu veux, tu vas où tu veux et comme tu veux. Point.

Bière sur la terrasse du sweet home, pour étancher et décoller les moustiques des quenottes. Y a des bars de copains dans tout le Medranos avec toute sorte de breuvages plus ou moins forts et plus ou moins colorisé comme les confiotes du carouf ou les cabanons de 37°2 le matin. Bref, ça gesticule et le son monte en puissance comme l’après-midi sur la route. Les ceusses qu’étaient pas de not forhum, bin oui y avait des vrais campeurs, y z’ont pas bronché. La folle troupe se dirige en bandes de vingt vers les tireuses du proprio du site. Bon, les serveuses étaient nouvelles par rapport à l’an passé, y avait du beau linge. Surtout la grande avec les bagouses plein les doigts, un pote a voulu lui acheter son tee-shirt avec tout ce qu’il y’a fait dedans, mais elle a pas voulu. Dommage. On s’attable enfin vers les…, à la nuit tombée et big chief nous prévient qu’on va faire du skype en direct, moi j’ai cru qu’on allait boire un coup de bourbon. Non que nenni, c’était not volatile des latitudes extrêmes cousine d’un Toucan guyanais qu’était venue en personne nous faire un coucou perso. Chapeau bas la Miss, je m’incline, RESPECT. Alors qu’on la bise, qu’on la touche, mais pas déplumée…..trop dangereux. Puis c’est le tour d’un autre potos qu’a repris une fabrique de Magdalena et qui nous a fait une cuvée spéciale Meeting au Rhum. Encore un mec top c’est si rare de nos jours. Et le cœur sur la main, il a prêté sa Harley à un autre chic type qui n’en avait plus. J’en fond. C’est pas du mélo, mais ça fait du bien de le dire. Merci les gars, on vous aime et on s’aime. Toute façon y avait que des types bien, une famille quoi.

A nouveau superbe bouf, voir le papier du Pat, vin rouge le même que la veille en plus chaud et avec le cul de bouteille légèrement fondu. On a pas touché. Et comme la veille, des âmes charitables avaient vendu des tickets de bola on est donc passé au tirage. Je pense que si ça avait été grattage on aurait gagné du temps. 2 plombes que ça a duré, et comme t’avait acheté des ticssons forcément fallait rester à sa place. Surtout qu’il y avait des beaux lots, une montre Harley made in States, une horloge made in France par les mimines d’un forhumeur déhanché, plein de boutanges et des bonnes, des chasses d’eau et des robinets à gaz. C’est con y avait personne qui bossait dans un sex shop. J’ai filé mon attirail à la cops d’à côté d’ moi et je suis allé au bar avec les ceusses qu’avaient pas le droit de tomboler pour boire un coup. Et j’ai gagné un verre pliable en inox dans sa housse en cuir. Bon deal.

Fin du spectacle et retour pour les afters, y en avait dans tous les coins et cette année c’était l’année du Rhum. Une bonne idée. Encore 3 plombes pour rentrer au cabanon. Me rappelle plus ce que j’ai fait, ni avec qui j’ai bu, désolé. Mais c’était top. J’aurais du emmener ma femme pour qu’elle me raconte, mais à mon avis elle serait rentrée plus tôt que moi. J’arrive pas à dézinguer quand j’suis bien, elle me dit, mais comment tu fais. Bin, comme les autres. J’ai retrouvé mon chalet à l’écoute, bin oui la copine de mon pote a une voix de crieuse à la volée de harengs frais sous les halls de chez Arcelor Mittal. Cette fois ci j’ai fermé les volets, mais j’avais oublié de démêler mon sac à viande. J’m’suis posé en vrac sur le clic clac en pensant quand même à mettre la tête sur le noreiller.

J’me dis que c’est long d’écrire toutes ces bafouilles et qu’il faut du temps mais c’est bon et la canne à sucre me ravigote les neurones et les mots arrivent tellement vite que mon doigt n’a pas le temps d’effleurer le Mac. Vais être obligé d’aller chez un kiné de finger, et Bob mon gastro entérologue m’a dit pas plus de 1000 mots par jour.

part four : Purple Rain Purple Haze

J’suis encore tout ému par la lettre à Kilrox sur un autre post qu’un conscrit a écrit avec tendresse, douceur, gentillesse et avec des mots à te dératiser les maux d’tête que t’as en regardant la téloche à Bolloré. J’aime bien ces valeurs. C’est simple et efficace comme les sucre candi que faisait ma grand-mère en buvant sa citronnade maison.

Bon c’est pas l’tout faut s’réveiller, pas entendu mes colloques, mais eux si. Moi j’ai le trou noir, je sais plus où j’ suis ni qui j’suis d’ailleurs. Les yeux ouverts, je dors encore. Dehors il y’a du bruit, je pense à un attentat mais mes muscles suivent pas. Tiens bizarre, je suis déjà habillé, mais avec une seule chaussure. Si je m’étais rasé je serai prêt pour le petit dej. Y doit y avoir un blême keke part. Coup d’bol c’est ma chambre, avec précaution je me dirige aux chutes Victoria, bruyante la mitigeuse mais ça éclairci le ciboulot et paf la chansonnette qui m’revient. Je retrouve la pompe gauche dans le trèfle et me dirige vers la maison croissants chauds et kawa froid. La toute jeune dame qui conduit un Road attelé aux couleurs de l’été indien sort de sa toile de tente et me gratifie d’un joyeux bonjour gamin. Du baume au coeur la belle mamie à la crinière argentée. L’autre side en moins bleu et plus rouge piloté par un découvreur de gouffres et accompagné d’une charmante damoiselle toute aussi jolie me lancent un hello. Son compagnon à 4 pattes est déjà installé dans le side et attend ses lunettes pour batifoler ses appareils auditifs au vent.

Il fait toujours beau, la journée commence super. J’me mets à siffler la chansonnette histoire de la refiler à quelqu’un, en moins de deux c’est gagné. Même les pétanqueurs la reprennent, des restant de la veille. Je bise un pote qui aime bien mes écrits et qui m’aime bien tout court. Chaleur et décontractance. J’me lâche, j’suis au zénith. Rebrieffing pour la deuxième ballade, re supérette. Et cette fois le boss des conserves nous offre le café chaud, la brioche, le jus de fruit et les tites pépées. Un bon le communiquant. On apprécie. Et départ pour une autre virée dans les châteaux d’Auvergne que j’ai pas vus. Les voltigeurs sont d’attaque, mais on devine les yeux rouges derrière leur lunettes noires. Faudra pas leur demander l’heure. Et c’est reparti comme la veille, afflux de sang au corps spongieux. Priapisme pour tout le monde. A nouveau 120 bornes sous la capsule jaune qui brillait de tous ses rayons. Une bande d’évinrude bridée nous double dans tous les sens et nous coupe la route au moment de l’arrêt casse-croute sur un mont à fromage et près d’une vierge, pas la femme d’un djjjiaaâd mais une statue. Le vieux migrant breton échappé de la baie de Somme me charrie un peu avec son non jus de cornichons macéré aux huiles de chez Total. Des virolos, de la petite route et des bécanes à perte de vue dans les deux sens du devant et du derrière. Retour sur le site des scouts vers les 15h3O. Des gars du cru nous incitent à aller à Thiers acheter du vrai cochonou, je les suis histoire de faire une tiote visite à mon coutelier de ceinturon favori fabriqué il y a 5 ans. Arrivé à son atelier, je demande si la garantie fonctionne encore, car mon opinel ne coupe plus. Les clients se retournent en me dévisageant et le fabricant de sabres me saute dans les bras de joie. Il me retape mon canif à neuf et m’en offre un pour ma femme. Merci Michel t’es le dieu de la lame à manche d’olivier.

Arrivée juste à temps pour les agapes offert par mon filleul qui bosse dans les élixirs anisés. Y a pas à dire chaque année il s’y colle et nous ramène ses spiritueux, merci potos t’es le roi du glaçon. On s’étanche, on en reprend, on s’égosille because les caouètes et ça jacte de plus en plus fort. L’ambiance est au zénith et on se marche sur les bottes. Le pied quoi ! Juste de quoi passer à table et de trouver une place dans la cène royale près de nos prophètes favoris. Un potos vient me voir pour me présenter sa belle des îles, marque de noblesse et tendres accolades. Je suis flatté par le prince et sa dulcinée. Je vous aime. Des gestes purs d’amitié.

Les nappes sont tirées et le vin rouge moisi tourné en vinaigre nous attend. Une seule goute qu’il faut mettre dans la salade, sinon tu colles ton écuelle au plafond. On baffe comme des sauvages, un apéro bien calé t’ouvre l’appétit c’est fait pour. Puis arrive la potée auvergnate tant attendue par les new bites. C’est année c’était une grande cuvée, notre Bocuse l’avait fait mijoter à l’eau de mer salée et avait rajouté par sac de 50 kg du pâmoison venu spécialement de la mer d’Aral. Les serveuses n’ont pas arrêté dans un ballet incessant de nous apporter des cruchons d’eau, on a failli vider le lac. J’en ai encore les lèvres gercées. La délivrance est arrivée par le venue de Natchez un groupe de blues rock année 70 qui nous a concocté un bréviaire de reprises hors du commun des mortels. Un vrai juke box de la Woodstock Story. La piste était noire de monde et les stages 1 des meufs ont affolé not libido. Y avait tout qui remuait surtout les gros trayons de nos Grises des Steppes. Va sans dire qu’on les aime bien nos chéries. La zik donnait à donf, le bar était pratiquement inabordable. On m’a filé un beau gros Habanos de cuba que j’ai fumé jusqu’à la tripe en sirotant un vieux rhum sur le parvis du home center sous les étoiles. Du bonheur à l’état pur et rien ne pouvait gâcher ce moment de douce béatitude.

Quand les lumières se sont éteintes, on a vite compris que c’était l’heure du pipe show. Dans un premier temps tu te planques car tu sais que la femme nue qu’on déshabille va venir chercher dans la foule un compagnon de scène. Moi j’suis pas une bête de cirque, j’préfère les gradins aux projecteurs, surtout que t’as une table pour poser ton verre à guindaille. Un bel Apollo américain à l’accent canadien a été désigné par ses pairs. Le spectacle de déshabillage pouvait commencer. Un canon d’1,82 m, en rayban, casquette simili noire, lamelles de cuir, talon à aiguilles de Reverdin et clous d’inox se pointa avec une zik électro caustique comme le pinard rouge. 3 culottes qu’elle avait en plus de la ficelle à linge. Elle s’effeuilla à la vitesse d’un mollusque bivalve et nous dévoila des rondeurs vulcanisées à chaud comme à froid. Le buste de notre athlète en fut griffé. Elle s’aspergea de crème foisonnée et entrepris un massage en bonnet de forme très compliqué sur notre chevelu. Retourné qu’il était par toute cette mise en scène ou en bouche. Il donna aussi de sa personne en malaxant tous les attributs de la charmante. Faut dire qu’il fallait y aller sur le raidillon, c’est pas donné à tout le monde de se contorsionner devant 250 gus qui hurlent. Bravo man. Bref la girafe se trouva fortement dépourvu de ses haillons quand la bise fût venue. Hé hé !! Quand la créature fantastique de la mythologie japonaise eu finie son show elle se drapa d’un drapeau……brésilien. Bizarre non. J’vois pas de relation avec le foot moi. Puis le groupe est revenu pour une deuxième mi-temps. La 3eme mi-temps elle, elle est un peu floutée pour moi. Je sais que je me suis délecté dans toutes les régions de France. Un choix incomparable de bonnes augures m’a vite fait pousser des pieds sur la tête, et c’est difficile de marcher avec les mains à cette heure tardive. Arrivé à ma porte mon prince est revenu me chercher pour un ou deux derniers verres de l’amitié.

La journée a été fantastik et la nuit très courte.

part five : The End – I’m Going Home

En parlant de musette, j’en tenait une bonne la veille au soir. Je sais pas comment je suis rentré, ni comment j’ai réussi à m’enfiler dans le dessous de mon sac à viande. Mais j’ai bien dormi, les cervicales calées par un pull dont j’ignorais la provenance et qui sentait bon la douceur d’un cocktail inconnu quelque peu boucané. Comme d’hab, douche, sent bon, latrines, serre bonbons neuf, tee-shirt sans tache, préparation de la besace en rapatriant tous les objets éparpillés aux 4 coins du 15 m2. La mine mélancolique because fin de ces moments privilégiés toujours attendus avec impatience, je me dirige vers la kasbah à kawa. Tout le monde est déconfit par la tristesse de se quitter. Tout a une fin et y a pas d’mots pour expliquer cela. C’est comment qu’on freine une séparation, m’man ? Pas de croissants chauds ce matin, le café est tiède et le lait chaud. Bonne moyenne. Quelques bises aux danseuses de la veille toutes courbaturées en s’excusant de les avoir matées comme des chiens. On est des boeufs nous les mecs, comme ça on reste entre bovidés et y a plus de malaise. Le cercle est bouclé. Retour à la cambuse les poches vidées et la panicule bien remplie pour préparer la monture. Encore une étape difficile à terminer : le pliage du sac à songes. Avec les minimes toutes raidies et les articulations coincées, faire rentrer 2 mètres de tissus dans un doigt de gant, c’est pas donner à tout l’monde. Y a toujours 50 cm de trop. Enfin après une bonne suée et une binouze, tout est rangé, nettoyé, harnaché et sanglé avec minutie. Y a plus ka.

Direction le comptoir du taulier pour le rassemblement de ceux qui s’en vont et des ceusses qui sont encore pas partis. Les larmichettes, les poignées de mains, les claques dans l’dos et les bises à tout vent nous poussent à remonter sur nos belles. C’est comme un quai de gare sauf qu’il y a pas de trains, mais des rails de plaisir. C’est vrai c’est toujours triste de se quitter mais quelle joie de refaire des km de bitume pour rentrer at home. Il nous restait 550 bornes. Nous les lorrains on a encore un peu merdé pour le retour. On avait pris du retard sur l’heure inconnue prévue. Alors on s’est accroché aux bourguignons qui faisaient un tiote sauterie sur les coups de midi treize heures dans les vignes du seigneur. Avec le pâté et la liqueur qui va bien. 15 bécanes qu’on était.

Et c’est reparti, début un peu sensible à cause de l’équilibre de l’ensemble dû à un vent latéral arrière et une mauvaise stabilisation des vestibules de nos oreilles internes. Y nous a fallu 3 bornes, et c’était à nouveau le vide cerveau. Surtout que le rayonnement thermique était toujours au-dessus de nos kask. Ha Galilée si tu nous voyais, tu poserais ta lunette. J’étais juste derrière un menuisier, belge de son état, qui avait fabriqué sa remorque. De diou l’ensemble avait fière allure. Des mauvaises langues disaient qu’il allait user son pneu, moi j’pense pas vu que le caoutchouc passe plus de temps en l’air que sur le cadam. Par contre à 100 à l’heure c’est une usine à musculation. Le brave c’est tapé 750 bornes et a fini sans lumière, les filaments n’ont pas résisté.

On s’est pointé à l’heure prévue chez not gentil bourguignon et sa jolie vigneronne nous avait concocté une charcuterie party digne d’un cabanon étoilé d’un maître queue. Gueuse en guise d’apéro sans fleur de sel, on était encore en over dose. Rires, souvenirs, ray ban sur la saillie frontale, encore un bon moment. A nouveau faut se quitter pour rejoindre nos contrées. Bises, klaxons, haut la main, plus que 300 bornes pour retrouver notre plume d’oie. C’est décidé on va prendre le totobahn, histoire de réessayer nos bracelets d’ouverture automatique des barrières qui marchent un coup sur deux. Failli piquer du nez au bout de 80 bornes, tu crois gagner du temps mais faut s’arrêter plus souvent pour te dégourdir les paupières. Pas grave, on fait le plein, on vidange nos prostates, on se roule un p’tit mégot et on s’étanche aussi sous ce ciel bleu. Cette fois c’est fini, ça sent la litière et le hamac et les souvenirs commencent à arriver. Tin, 5 jours c’est court, j’ai l’impression d’être parti la veille. Un p’tit regret, j’ai pas revu mon potos du Grand Nord, le rasé aux idées longues, mon binôme moulé des seventies. T’en fais pas frangin t’es toujours dans ma poitrine, comme tu peux l’être avec ta fusionnelle.

Une bonne virée comme je les aime. Mais quand t’as les bons ingrédients, amour, amitié, fraternité et simplicité c’est comme en cuisine, t’es assuré de faire le plein d’émotions. Et pis comme dit l’autre, y a suffisamment de merde qui t’attaque de l’intérieur comme de l’extérieur, faut s’prémunir. En tout cas, pour moi c’est ma thérapie et j’préfère vivre heureux quand j’peux avec un max de gars dans mon genre. Avec des filles aussi d’ailleurs pour pas choquer. Ma red’Vance TV elle est là.

J’ai trouvé le bon apothicaire, merci Pat et vous membres du Brotherhood, je vous kiffe tellement.

C’est avec vous et ma famille que mes maux se transforment en mots. Pour le plaisir, comme dit Herbert.

Certainement à bientôt, tant qu’j’peux.

Les Mots d’Ted.

Je ne voulais pas faire de polémique sur la boisson ou les repas dans mes écrits ubuesques. C’était simplement un fil conducteur qui reliait mes péripéties nocturnes du bar à ma piaule.

J’espère simplement ne pas avoir froissé quelques âmes sensibles, si cela a été le cas je m’en excuse sereinement.

Change surtout rien Pat, tout est nickel chrome. Cette camaraderie, cette bonne humeur, ces valeurs simples souvent oubliées, nous conjuguent dans un état d’esprit de sérénité. Tiens je m’inscris de suite pour l’an prochain avec le menu de ton choix. M’en fiche, j’aime tout et j’marre toujours autant avec vous zautres.

C’est con j’en ai fait que 8 des meetinges. Mais promis j’reviendrai vous bizouter.414117DSC05099

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