Hey Chaton … C’est magnifique

A l’aube de mes 71 piges, j’ai emmené le dernier poussin de notre couvée vers l’autel des serments, en pleine nature sous un cèdre centenaire.
L’émotion d’une belle journée, le trouble et le frémissement d’accompagner le dernier poupon de notre merveilleuse nichée. Une perle de joie et de tristesse envahissait ma vue. Un sanglot se répandait dans ma gorge. L’émoi était à son comble.

Merci à Alain Bashung, Philippe Lafontaine et Léo Ferré mes compagnons d’oreillard.


Ces quelques mots,

Pour magnifier nos maux de tête.

Ces mots émaillés des Mots d’Ted.

Ces mots d’un vieux papa heureux.

A vous les femmes de ma vie,

Les églantines de mon jardin,

Francine celle qui m’a toujours ramené

Vers son rivage embaumé de bonheur.

Émilie l’ainée, Lucile la cadette,

Et toi Justine, notre benjamine.

A vous les femmes de ma vie,

Sans oublier, ma mère, ma sœur ,

Et vous aussi Bernadette, ma très belle maman.


Ces quelques mots de poètes embrumés,

Ces mots étranges, arrangés à ma manière.


Toute votre vie vous avez suivi le méandre,

Qu’incertain dessinait votre joli ruisseau,

Vous avez coulé des jours à vous répandre,

Une coquille de noix pouvait s’éprendre

D’une brindille ou d’un bébé roseau.

Étourdis par un clapotis tendre,

Le long des lisières, aux flancs des coteaux.


Laissez la mariée, brûler sa traîne,

Envoyer valser l’énergumène.


Un vol d’épervier trace au fusain

Un profil perdu, serait-ce celui d’Adrien ?

Dans l’air détendu, tu la revois

Danser pieds nus, ouvrir ses bras.


Il lui faudra du danger dans sa vie rangée,

Elle en aura, elle oubliera vite

L’air des prières pour quelques rêveries d’étagères.


Le long de sa traîne s’accroche en vain,

Un bout de ta peine et d’aussi loin,

Seules les étoiles  savent à jamais

Qui sous le voile peut se cacher.


Ils se sont aimés dans les roseaux,

Tu l’as vue plier sous ta peau,

Et vous prêtez serment aux ailes du vent.


Alors laissez la mariée, brûler sa traîne,

Envoyer valser l’énergumène.


Justine viendra soudain sur la colline d’Adrien,

Manger du raisin et ses épines,

C’est bien trop sérieux une robe blanche,

Les amoureux s’accrochent aux branches.


Alors laissez la mariée, brûler sa traîne,

Envoyer valser l’énergumène.


Soyez heureux dans votre bulle d’amour,

Semez des cailloux de bonheur,

Et quand l’orage viendra,

Comme le petit Poucet, vous retrouverez

L’étrave de la rosée parfumée.

Dans l’ombre d’où se baignaient

Vos ardeurs de cupidon.

La vie promet d’être belle.


Champagne !


Ha ! Petite, Ha ! Petiot,

Apprenez le verbe Aimer

Qui se décline tout doucement,

Loin des jaloux et des tourments

Comme le jour qui va baissant.


Un frisson vous a effleuré en avril,

Un frisson qui tient à un fil,

Entre toi Justine et toi Adrien.

Un frisson qui file, ne l’arrêtez pas,

Qu’il revienne souvent.

Un frisson, c’est quelque chose.


Ni vieux, ni maître.

A chaque âge sa folie !

20 réflexions sur “Hey Chaton … C’est magnifique

  1. un vieux Kabu toujours aussi jovial n'en dépeche aux méchants envieux ;-)

    je (re)découvre ta prose après une belle et longue absence, le plaisir des mots, les rimes indécentes comme les rivages tranquilles de champs lexicaux subtils, mais je m’emporte. Suis heureux d’avoir pu apporter ma petite pierre à ton édifice généalogique. Tu es un bon, un grand bon homme. Je te souhaite une longue et douce vie. Michel

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  2. EH oui comme le narre mon compatriote Philippe Lafontaine

    Quant a l’amour se fait valse
    Toutes les alcôves me conviennes
    Fut-il même passager pourvu qu’il me donne chaud
    Cherche matière à frisson pour me distraire de ma peine
    Suffit d’un satin vague pour saper ma raison

    Faut dire que toute oeillade me désarme
    Un regard et je suis suffoquant d’aise
    M’épuisant sous les charmes de ces noubas qui blessent
    J’ai déjà fout damné donnez-moi ce qui reste

    De vos nuits de plaisirs de vos nuits de passion vaines
    Que ces délits me laissent mi-coma mi-cadeau
    Je voudrai qu’on médise et qu’on m’aime en silence même
    Sans jamais vous maudire m’étourdir à mi-mot

    Pour ça faut des images
    Une princesse à chaque page
    Qu’on s’amuse à désabuser
    Des monstres et des gnomes
    Des contes en deux tomes
    J’en suis fatigué
    De ces contes qu’on raconte
    PARAMOUR

    Toujours plaisir à te lire mon Ted 🙂

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  3. Cavalierkingbaker

    Très bel narration poétique pour un petit oiseau qui quitte son nid…
    Ton talent mon Ted est égal à l’émotion de ton écriture, , c’est à dire Magnifique………

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      1. Blaise

        Biker/rocker et… troubadour.

        AEDE des temps modernes, tu célèbres tes héroïnes de la plus belle des manières et l’on se surprend à regretter que vous n’ayez plus de poussins à marier.

        Tu trouveras sans nul doute d’autres occasions de nous régaler de ta prose, de ta pro-ésie en l’occurence et, suspendus à tes lèvres nous attendons, non sans impatience, le prochain opus lequel ne manquera pas, une fois encore, de nous surprendre et de nous régaler.

        NB que j’adore la photo qui aurait pu figurer – et c’est un compliment… – dans l’album souvenir d’une noce campagnarde fin XIXème, début XXème siècle…

        La grande classe !

        Je réitère mes voeux de bonheur, d’une longue vie et d’un avenir serein au jeune couple.

        En toute amitié.

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