Partie 1 ……. La pensée du jour ! – 2018

Une tranche de vie

Y a bientôt deux ans que je me tape des coliques néphrétiques et pas citées aux anonymes. Du dur, du qui sonne aux entrailles et qui te bouche les canalisations de ta propre tinette. Une plaie ce machin. T’as les viscères en l’air et tes parures se font la malle. Bref, bobo tout plein. En plus j’bouffe pas d’fromage et je hais le liaisonnage de pavés, sauf ceux de 68. J’comprends pas comment j’ai choppé c’te merde là.

Bref ce vendredi de début mai à 23h30, ma mie m’accompagne gentiment aux urgences avec douceur et délicatesse dû à mon rang princier. Pas assez vite à mon goût. Vu ma gueule décongestionnée, les bibs m’ont pris de suite. Les ceusses qui avaient des tronches toutes ensanglantées de sortie d’boulangerie précoce, sont restés dans la file d’attente en salissant les murs. Bon les internes m’connaissent depuis l’temps. Et pis y avait une copine d’une de mes filles comme infirmière. Une bonne, bien roulée, avec qui j’avais déjà quelque peu bringué en sortie avec mes rejetons. Ouais ça m’arrive d’expulser et d’puiser avec la jeunesse. Surtout quand ma progéniture est présente, elles m’ramènent à la maison. Ça évite à ma femme de se relever. Quoique souvent le soleil est levé. Bon la jeunette me prend en main. Vous en faites pas, les fantasmes on les laisse en stationnement dans la remise. La belle me shoote au Ketum. Moi debout sur une patte, tordu de douleurs. J’pouvais pas m’assoir. Avec des élancements, de l’amertume dans la bouche et le déchirement de toute mes entrailles. Le malaise de ma vie. J’ai du mal à respirer, ma femme dort à côté d’moi. Tin qu’elle est belle quand même dans sa douce quiétude. Elle ne m’entend pas gémir, alors que dans les box à coté ça gueule en disant que mon Twin est mal réglé. Et c’est à ce moment précis que tu peux remplir le bocal pour les analyses. T’as une envie de ouf, l’explosion du bas ventre. Allez go aux latrines avec toute la quincaille et les toyaux et la blouse ouverte dans l’dos, plus l’affliction des tourments. Faut pas les oublier ceux-là.  Ma femme se réveille et m’donne un coup d’main. Trois gouttes que j’ai suinté ou plutôt expulsé de mon pleuvoir. Sans compter la douleur. Bon y m’ont dit que cela suffirait pour voir s’il y avait d’la raisinée dedans, mais qu’ils ne pourraient faire qu’une seule analyse. Alors que mes trois précieuse gouttes avaient la couleur et la consistance d’une fraise de saison rôtie au soleil. Onze ans d’études !

Il est 2 plombes, la sauterelle blanche me gavroche en conséquence avec Sister M. Attends dix minutes qu’elle me dit et cela devrait s’assouplir quelque peu. Vlà la pompe mais gaffe. Bon j’attends pas, j’en mets une giclée pour vérifier si l’robinet est pas bouché. Un quart d’heure après, j’commence à me détendre léger et j’pense à des trucs un peu zarbis. J’vérifie si mon pouce est toujours aussi synchro avec moi, et une autre tiote giclée. Me suis réveillé à sept heures du mat. La bouche pâteuse, la langue quelque peu pendante, faim et soif. Ma femme était rentrée somnoler à la maison. J’aurais pu mourir tout seul. Ils m’ont donné à becqueter qu’à onze du mat. Fallait attendre la fin des effets qui m’ont dit. En plus, la nuit j’voulais pas leur rendre leur outil de travail. Bon moi j’ ai rien vu. Ma femme est venue me rechercher. Elle avait pas fermé l’œil aussi. C’était pas un bon week-end. J’ai roupillé pendant 24 heures d’affilée. Des fois y faut, ça fait du bien.

J’passe un coup d’fil à Bogdan, c’est mon urologue. Un roumain, type bûcheron à l’accent prononcé qui tape dans l’dramatique. Un austère, digne et imposant mais gentil et très sérieux. C’est lui qui m’avait filé un traitement de cheval pour la première crise. Et j’avais pissé le durillon au Faak en Autriche en 2015. Y m’avait dit, bon la moto pour c’qu’t’as. Des fois j’comprends pas toujours c’qui m’dit. A cause de l’accent baltique. Il avait reçu aussi mes analyses de sang qui tapent en hauteurs olympiques coté leuco. Bin oui on m’a aussi trouvé la maladie des vieux. On vit très bien avec. J’avais oublié de lui signifier l’incident qui n’avait aucun rapport avec ma prof de math. Il passe dans la salle d’à côté, j’entends comme un bruit de condom qu’on enfile goulûment avec un splash à la Gainsbarre. J’voyais pas, mais mon sang anémié n’a fait qu’un tour. J’m’suis retrouvé sans comprendre, enfin si, sur son billot à nourriture pour une putain d’palpation rectale. Détends-toi qui m’dit, et vu la taille de ses tripotes y avait d’quoi s’émouvoir le fleuron. La chatouille a durée qu’un bref instant. J’m’étends pas plus. J’avais rien. J’étais confiné dans mon atteinte. Mauvais moment ! Je lui explique mon run pour juillet, « Mon Tour d’Europe ». Y m’donne un traitement à faire de suite jusqu’en juillet pour déglinguer l’agglo. Et un autre au cas zou pour le run, du costaud aussi. Parce que si t’es en Lituanie ou en Bosnie et que t’es sous les bombardements tchétchènes, tu prends ça et pis c’est tout. Je paie son excursion avec perquisition. Y m’tend la main, j’lui fait un doigt d’honneur amical en lui disant que j’sais pas où il fourre ses paluches. On a rigolé. J’l’aime bien c’t’mec, enfin sans arrières pensées. Direct chez l’pharmacole préparateur en drogue et l’herboriste me conditionne deux sacs. Un gros avec plein d’boîtes pour trois mois de traitement et un plus petit pour le cas zou. Le cas zou, le potard le met dans le gros sac, plus facile à véhiculer. I’m going home pépère avec l’entrejambe en immense confusion. Et j’attaque le premier traitement pendant un mois que j’épuise. Je retourne à l’abreuvoir me fournir et paf un autre sac. Je remets l’toutim dans l’premier gros sac pour pas m’mélanger les pinceaux. Je regarde dedans, c’est quoi le p’tit sac, Spasfon, mais y en a déjà dans les zautres sacs. Doit être un complément. J’transvase tout dans l’gros sac pour simplifier et j’mets le havresac sur le frigo. Pis j’me dis, à chaque fois j’use mes nerfs à prendre le gros sac sur le frigo, je déballe, j’ouvre les boites, je remets les cachetons sur le bar et j’range l’gros sac sur le frigo. J’vais simplifier. J’vais prendre une boite de chaque médocs que j’vais poser sur le bar et comme cela chaque matin, midi et soir j’ai ma potion magique. Donc j’aligne toutes les boites en vérifiant celles où il y a la posologie inscrite dessus. Malin hein, j’ai gagné un temps précieux. Douze boites qui avait, j’ai vérifié deux fois pour pas qu’il en manque. C’est que ça fait mal le mortier et en plus j’essaye de boire deux litres de flotte par jour. Je go aux p’tits coins tous les dix minutes. Faut évacuer l’bobèche à tout prix. Quand j’descends en ville boire un coup, j’fais une halte. Y a trois bornes, pareil au retour, des fois plus pour les arrêts. Et j’ingurgite et j’bois et j’pisse. En quinze jours j’ai une pêche, d’enfer. J’dors de moins en moins. Ça tombe bien, j’écris, seul la nuit. Et ça fusionne, j’ai les neurones au firmament. J’fumotte mes havanes, bois quelques Jack et toujours autant aux chiottes. M’en fiche j’suis sur place. J’m’réveille de plus en plus tôt. Moi qu’était un somnoleux de première avec douze heures d’écrasement consécutif et une pionce aux treize heures de Michel Pernaux. A cinq heures j’suis debout. J’déjeune tranquilou comme un goinfre. La fenêtre ouverte, les zoziaux qui chantent, le soleil qu’est levé après moi. Du jamais vu. J’apprécie chaque instant. Tin c’est bon la retraite, déjà six ans. En plus la forme, kèke tu veux d’plus. Sauf les allers retour aux urnes fades, ça me déconcentre, faut viser. Alors j’change de méthode et j’m’assoie avec face de bouc et des sudokus. Comme tout l’monde. Trois heures que j’suis debout avec une patate d’enfer. Ma femme file au boulot avec une mine peu réjouie de m’voir ainsi passer une excellente journée dans un bonheur aussi confiné. M’en rends pas compte. J’t’ferai le repas ce soir ma chérie, bonne journée. La matinée passe à une vitesse fulgurante, j’suis obligé de noter tout ce que je dois faire parce que j’oublie ou je m’emmêle les pinceaux. Ça m’dérange aucunement. Que du bon temps. Potes en terrasse, petites courses futiles. J’épilogue sur tout et avec tout l’monde. Bref j’prends un max de délectations, d’euphories et de béatitudes. Sauf pour la recherche d’un lieu afin d’étancher mes besoins naturels. Seul tout petit désagrément qui revient trop souvent à mon goût. La zic me berce tendrement, j’m’échappe, j’consigne mes idées sur un carnet que j’ai tout l’temps sur moi. J’bricole plus, j’y arrive po. J’ai un tantinet du mal à rouler mes clopes, trop speed. J’m’y prends en deux fois, j’use plus de feuilles. Et pis j’ai la gigitte des mimines. Ma femme s’en aperçoit, j’parle tout l’temps. J’la saoule. J’passe près d’un néon, y clignote. J’suis un cirque ambulant de bienfait, le bon office dans le divertissement plein de sensualité et de sensibilité. J’ai d’la gaieté, d’la joie à revendre, une volupté de vivre tous les instants présents. J’assouvis à fond mon bonheur. Un délice dans les distractions, j’suis impudique. Ma moto, toujours pas lavée, le dernier run avait été un peu embué et ruisselant, m’en fiche. J’suis fiévreux de jubilations infantiles. Et j’griffonne et j’tatoue la page blanche sur mon Mac. J’commente, j’observe, j’annote et j’enregistre. Remets moi Johnny Kidd. J’m’achète une gapette de steampunk en Autriche chez Crazy Hat Maker. J’l’avais essayée au Faak y a deux ans. Elle me va comme une bombe. J’m’commande aussi des gants artisanaux motostuka en cuir jaune fabriqués en Californie. Et pour finir un holder de poche en croco pour cigares venant d’Australie. Bin j’ai trois moussaillonnes, autant me faire plaisir à la teuf des p’pa. Non, j’mets pas d’cravates et ma Harley est équipée top et pis ça coûte un bras. Et j’continue à ingurgiter et à boire et à pisser.

Le mercredi avec mon frangin Dédé, on tape tous les deux chez les moins d’quatre-vingts ans. On cultive et on décortique d’l’généalogie aux archives départementales du coin. Du bon conditionnement, on s’occupe la mémoire et surtout on aime bien. C’est sympa et pis on est ensemble sur un autre truc à nous. Tous les deux. On bouffe le midi chez les pompiers, on délire bien ensemble. Pendant que nos régulières sont au taf. Des moments tous simples bien charmants qui te vident le ciboulot. Sauf que moi pour vider, à part la prostate…. Sur l’autobahn, j’roulais pas vite, pas assez de maîtrise, pis y pleuvait. On n’a pas rationné nos mots dans la tire en fumant des tiges et en écoutant une bonne playlist seventies. On fume dans les caisses nous, quand on est que tous les deux. On a mis le double de temps pour arriver au cercle. Et là bisous avec les cotons tiges comme nous, un kawa, keke tu dis ? D’l’bonne relation sans rationnement, ni résistance. Faut dire qu’on dépareille un peu l’Dédé et moi avec nos barbichettes grises et notre look biker. Mais ils nous aiment bien les tontons. On y met de l’ambiance. Surtout moi, ce jour, j’ai failli déhotter une paire de hanches neuves siliconées et renverser mon plateau de frites à la cantine sur un chef pompier étanche aux relations humaines. L’Dédé m’a demandé si j’avais pris quelque chose, j’lui ai dit, t’es dingue avec mon traitement, juste une bière sans demi-dieu. En tout cas ce jour, j’ai pas ouvert le Mac, ni fait une once de généalogie, d’ailleurs personne autour de moi. Allégresse commune et bon entrain à la recherche du temps présent. Bonne journée pour tout l’monde, il me semble. Ils m’ont demandé si je serai là, la semaine prochaine. J’ai dit non, je pars à Porto, au Portugal avec ma femme. Elle en a d’la chance, elle va pas s’ennuyer avec vous, m’a dit une jeune veuve. J’ingurgite, j’bois et j’pisse. Ça fait trois semaines que j’suis dans ce répertoire de dispositions bénéfiques avec de la puissance brute et fulgurante sans facture. J’boufferais un lion, sans la crinière. J’ai l’cerveau en position de circonstance non cataloguée. Une posture de maître des lieux, une clarté de réflexion tout azimut, pas d’conditionnement. Une situation, une condition, une mémoire sans tampon, du brut, du costaud, j’assume, j’assure, j’en redemande, j’en consomme. Y a pas ou plus d’ration, tu maîtrises pas ta conso, y en faut, c’est tout. Par contre j’tremble encore un peu plus et j’ai du mal à assurer la fabrication de gestes simples. Deux exemples. Le premier, je décide de faire tirer quelques photos de nos deux petits bambins au super du coin. Je suis parti avec la mauvaise clé usb et j’m’suis embrouillé avec le vendeur. Le deuxième exemple, je décide d’envoyer à un gus qui avait fait le ParisGaoDakar avec moi les films que j’avais réalisés, il a trente ans. J’avais mis l’toutim sur un disque dur et emballé précieusement la convoitise avec appétit, dans du bulle et du carton. Il fallait ficeler avec de l’adhésif, la protection cartonnée qui se détendait, tout en la maintenant avec un doigt. Couper l’agglutinant de l’autre main et appuyer le dit collant d’une autre main imaginaire. Le fixatif s’est retrouvé plusieurs fois sur la table à un endroit inapproprié ou sur mon bras. J’ai mis une heure pour fixer l’bibelot et finir par me rendre compte que l’enveloppe était trop petite. J’ai tout recommencé, j’voulais pas réécrire l’adresse.

Alors j’ingurgite, j’bois moins et j’pisse moins car j’oublie de boire. C’est la ronde du cantonnier. J’commence à me décaler sérieux par rapport à mes semblables. Mais j’reste apparemment zen en trois lettres. J’suis toujours au substratum de mes pensées, pas d’abysse mais une réalité profonde avec la perspective d’un fort intérieur. De temps en temps un ressenti d’abîme et de gouffre dans certaines de mes pensées vite oubliées, car trop rapides. Des flashs. Et j’continue mon p’tit bonhomme de chemin à fond d’train. Quand ma femme est présente, j’la bichonne, la chochotte, la couve, la cajole. Ses cop’s se pointent, elles sont en admiration. Je cavite, j’explose de bonheur tout en extérieur. Rien n’est caché, je saille à toute volée. La façade vole, tout est visible, plus d’apparence, plus de superficiel. De l’expression directe sans tournure et j’y mets les formes.

Et j’continue à ingurgiter, à moins boire et à pisser normalement. C’est mieux pour les déplacements et les virées nocturnes. On m’invite beaucoup, les vieux lâchent, les jeunes me foutent dehors, ils ne tiennent pas mon rythme. Alors j’ingurgite, j’bois autre chose, j’fume plus, j’dors pas beaucoup et j’écris la nuit. J’suis dans l’invisible et bas les masques maintenant. Y a plus de périphérie, c’est droit au but et de l’expression directe sans tournure. J’m’instruis de moi-même et j’m’découvre profondément. Mon attitude change, je m’en aperçois, j’aime bien, c’est bon. J’ai l’impression d’avoir belle allure. Je mûris à mon âge. Lundi j’m’casse au Portugal, super. Mais j’ai pas encore validé les billets d’Air Portos, j’ai peur de me retrouver avec Peter Pan sur l’aile du cormoran.

J’ingurgite toujours le biberon. Il est six du mat, j’ai fumé comme un pompier toute la nuit, j’m’suis bourdonné au Kentucky, le jour est levé. J’mate le grimpant tout rond et tout rouge. Pas d’bruit. C’est bon, c’est calme, j’pense à rien. Stratosphère hors du commun, j’m’écoute du speed un vieux Beyoncé qui tampille pas dans l’formol.

Beyoncé « Crazy in Love »

La pêche du martin. Puis un vieux Fugees passe sur ma bose via le phone, ma femme est réveillée.

Fugees « Ready or Not »

Bin tu fais quoi ? Faut que j’prenne mes médocs, pas envie d’faire une crise. J’déjeune avec elle en douceur. L’tempo baisse d’un cran, j’m’calme. Du mal à tenir le bol, mais mains assurent plus. La confiote est sur le tapis, comme pour le collant du colis de l’autre jour. J’ai du mal à me contenir et à relire mes notes. J’m’ballade toujours avec ma boite de pilules dans la poche et j’m’sépare plus d’mon carnet. L’Dédé me phone, j’arrive pas à décrocher, le pinson était à l’envers. Pas vu. Quand j’pense à tous ces dindons déplumés et mal baisés qui se trimballent un nuage noir au-dessus de la tronche. Non Jane c’est pas ça, prend du Spasfon et tu l’auras ton Tarzan. Ho Jane, ride on, I love you Jane, I’m walking in the rain, little sister. Pareil pour les chirurgiens à deux balles avec leur rollex plastok qui se la jouent King Kong Palace. Take Spasfon Man, every time, Cokane in my Brain. Hey Jane ! Ride On. Mon étendard est celui de la feuille blanche pour y colorier la liste de mes revendications. Il est 8h30 du matin, je sors prendre l’air et fumer une tige. Cokane, Hey Jane, Come on, Ride On

Dillinger « Cocaine in my Brain »

J’mate les p’tits culs serrés des jeunes mamans qui amènent leurs rejetons à l’école. Cokane in my Brain, Ho Jane, Come On, Ride On. J’m’ les caille, j’rentre. Ho Jane just a minute, Come On, Ride On, Yé, Cokane In My Brain, I’m walking in the Rain. Ho Sister, Ride On. Je redéjeune, m’en rappelais plus. I’ve got Cokane In my Brain. J’continue avec mon clavier tout chaud d’la nuit, fais plus de six heures que j’tape sur l’insolent familier. Hey Jane ! Le cuirassier du verbe. La défonce du postillon. Ride On. Plus de 28 heures que j’flotte sans dormir. Come On, Cokane In My Brain. J’suis un hussard, un pertuisanier de ma Brain. Ho Jane ! Le picador de mon amazone. Cokane, burning, rolling my sister. I’ve got …. La bose sonne de plus en plus fort. Il est midi, faudrait que j’fasse une pause. Pis c’est l’heure des pilules. Cokane In My Brain, Ride On. J’m’tape mon litre d’eau, bouche pâteuse, on n’est pas à New-York. J’me fais un noir, j’renverse la poudre d’arabica. Le cappuccino est bu avec délectation et douceur, encore une tige. M’aperçois que le sucre était resté à côté du moka. Y a des jours, Ride On. Il est quinze heures, je redéjeune dans le même bol en écoutant Hotel California et cette fois ci avec du sucre.

Eagles  » Hôtel California »

Un tiot texto à ma tendre pour lui souhaiter une bonne matinée, elle quitte à 14 heures. Mes aiguilles sont plus dans l’bon ordre. Ho Jane ! J’m’essouffle la denrée et mon portefeuille est minable, décousu et sans couture. La filoche du zombie dans l’miroir mal encollé par le Devil. Pas rasé, pas coiffé et pas aéré, dans l’même jus depuis plus d’30 heures. Vais m’éteindre quelque part, mais où ? J’m’passe un Sex Pistols, Anarchy In The UK, ça va mieux pour un instant.

Sex Pistols « Anarchy in the UK »

Ma postérité en prend un coup et j’vais pas faire de disciples à ma cause.  Ma femme, le terreau de ma vie, t’es où ? Ha oui elle rentre cette après-midi, il est quelle heure au fait ? 18 heures, j’devais préparer l’banquet, on fera café au lait. Encore, vais plus dormir de la nuit. Au fait j’suis debout depuis quand ? Me suis éteint sur la causeuse devant la TNT éteinte. Le tapas du juste bien mérité. Dormi vingt six heures d’affilée dans mon lit, sans savoir comment j’y était arrivé. Certainement une prouesse de la part de ma compagne, sweet Jane I love you. Douce natte, ma nana, garde moi, please, ô please. Mon tournesol, mon astre, ma chaleur, mon quotidien adoré. J’t’en fais voir avec mes perfidies, mes expédients et mes prouesses pyrotechniques. Et j’tape pas dans la finesse mais dans l’feu de mon quotidien.

J’avais fait une prise de sang quelques jours auparavant. Les résultats sont tombés chez mon bibe le lendemain. Elle m’a téléphonée de suite, j’avais encore explosé le forfait 4G. Plus de sonnerie. J’vous vois demain matin à 11h15 avec vos ordonnances qu’elle me dit. Va falloir passer au lavabotomatik et prendre vingt balles au passage, me suis-je entendu déclarer à mon subconscient. On est quel jour ? Un bruit court comme quoi j’aurais quelque peu allégé la semaine. Le lendemain j’m’pointe chez la lettrée en remèdes. Pas d’sourire, pourtant je sens bon le romanesque et j’ai l’bouquet qui fleurit. Com’è profondo il mare. Comme elle, profonde la mer, du vrai Lucio Dalla. La fleurette me demande mes prescriptions sans injonction. Vous prenez quoi en ce moment ? Tout, dans l’ordre et sans rien oublier. Comment ça tout ! Allo Bogdan, bonjour c’est l’allopathe à Mister Ted. Oui, ha bon, non, comment ça…… ????, mais c’est d’la démence non organisée. Bref j’en passe un max pour pas ennuyer les légistes et les érudits de la savance en médicinales de tout genre. Vous avez tout pris, bin oui. Mais vous êtes fou, c’est de la déraison aveugle. Bin non, c’était bien. Vous m’étonnez, triple dose en alcaloïde tropanique. De la feuille de coca en clair, stimulant naturel lui rétorquais-je. Ouais mais addiction quelle me répond avec ses gros yeux. Ha bon, rien à voir avec le Coca Cola alors. Mr Ted, quand même. J’l’ai fait sourire, c’était dans la poche. Born for a Purpose, né dans un but. Va falloir vous sevrer sur un mois. Elle me fait un word sur son Mac de boudoir en prenant son temps et en mettant des couleurs et du gras. Le traitement du jour en bleu, celui du run en vert et le cheval pour les crises en rouge. J’voulais quelle change les couleurs, elle a pas trop ri. Elle me pèse, me palpe, me tensionne, écoute mon brelon. RAS, en pleine forme, just un peu speed, quelle me dit. Tu m’étonnes ma bienfaitrice d’harmonies en tous genres. Autrement rien d’autre, parce que ce coup-ci vous avez fait fort dans l’herculéen énergique. Alors j’lui sort deux pilules jaunes qu’un pote avait brocanté sur le woueb et m’avait dit, essaye c’est du bulbeux. Autant demander à la professionnelle si cet inhibiteur (j’aime bien le terme) me convenait, because mes antécédents. Non mais ça va pas vous. J’suis ressorti avec une ordonnance pour mon cardio. Vous verrez avec lui, c’est pas d’mon ressort. Au r’voir M’dame. Et je veux vous revoir avant votre départ avec analyses et introspections poussées. Bien ma Lady. Mouvement of Jah People.

Sacrée expérience, le shoot du siècle, payé et remboursé par la sécu. Pas belle la vie, Whole Lotta Rosie. A la seule différence que tu t’grattes pas les orifices olfactifs. Poil au nez. Et j’vais être à nouveau Papy, l’pied, la félicité à l’émotion pure. De l’enchantement pour ma femme qui va se créditer et s’occuper du loupiot, surtout qu’elle va être en décrochage d’activité. Va falloir que j’m’y habitue aussi à ce remue-ménage, mon train-train quotidien va se chambouler et me tripatouiller l’ardeur. J’suis rentré dans mes pénates en écoutant du Fela.

Fela « Colonial Mentality »

Et j’m’suis dit que j’allais pas me frustrer et que j’allais me sevrer sur deux mois pour éviter une désacclimatassion trop violente. Ma femme a pas voulu. Faut sevrer l’papy quelle m’a dit.

Y parait qu’au Portugal c’est dépénalisé. Nan j’plaisante, j’vais pointer mes ticsons de suite pour pas louper l’départ d’mon voyage en amoureux. J’vais la jouer paisible, dans la tendresse, le bon jus, l’affection et la ferveur de mon amourette de toujours avec mon ange troublant et désirable.

Cette nuit j’ai bouché les chiottes à force de me soulager dans le cubitainer. Je me lotionnais au feuillet de soie sans tirer la battue, pour pas réveiller ma belle de nuit. Cerise sur le gâteau, j’ai perdu aussi deux ans de recherche généalogiques sur mes ancêtres italiens et slovènes. Ça laisse des traces c’te merde. A 17h15 on s’est mitonné une pizza fraîche qu’on a mangé froide en se regardant dans les yeux. Elle est belle ma bien-aimée et je sais qu’on s’aime pour toujours. J’finirai ma vie avec elle.

J’suis debout depuis hier cinq heures du mat, la veille. Il est 23h58, je suis assis devant l’four à surveiller l’rôti de porc pour le pique-nique familial du repas de plein air de demain. C’est ma mission, j’dois mettre de l’eau tous les ¼ d’heure sur le malpropre. J’ai programmé le phone pour pas oublier. Y aura de la réprimande et du blâme au déjeuner sur l’herbe demain de la part de mes trois colombes. J’jouerai avec leurs bambins.

00h18, j’ai toujours les yeux grands ouverts, mais c’est une nouvelle journée qui commence. Tous les ¼ d’heures mon phone retentit. J’ouvre la porte du four pour m’assurer du bon état du cuisant et j’prends un grand coup d’buée sur mes binocles. Je suis resté ainsi jusqu’à 3 plombes. J’ai ouvert la porte du four, me suis à nouveau halluciner le visage. J’ai pris une croûte de pain et saucer goulûment le jus avec un morceau de tomate et d’oignon. J’ai bouffé tout l’gigot.

18 mai 2018


Le bonheur est un état durable de plénitude, de satisfaction ou de sérénité, état agréable et équilibré de l’esprit et du corps, d’où la souffrance, le stress, l’inquiétude et le trouble sont absents. Le bonheur n’est pas seulement un état passager de plaisir, de joie, il représente un état d’équilibre qui dure dans le temps. (dixit Wikipédia)


(40 heures vivant déconnecté avec 16 heures d’écriture en continu)


Voilà donc toutes les explications du pourquoi et du comment mes effluves ont bourgeonné. Elles m’ont amené dans des lieux peu fréquentables et à prendre des euphorisants bienveillants. Les bibs m’ont diagnostiqué une pneumopathie because la fatigue et l’toutim. Mais moi j’pense qu’à notre retour de Porto, dans l’avion, j’étais près du hublot et j’ai du prendre froid. Non !

Je déglingue de la pensée et ma vareuse cloutée jaunit. J’écoute trop les délicieuses ruffinades bienveillantes, mon guide du moment à bon escient, comme un air d’Ana Popovic like un Weather Report que je suis depuis un demi siècle. Faut pas toucher à ces poudres nauséabondes.

Ana Popovic »Funkin’ attitude »
Weather report « Black market »

20 réflexions sur “Partie 1 ……. La pensée du jour ! – 2018

  1. frangin

    On comprend mieux pourquoi t’étais tout excité ces derniers jours. En fait t’étais pas tout seul dans ta tête. lol. Depuis que tu te soignes vous allez mieux. ça va aller mon fréro. cool c’est que du bonheur. On est qu’à la moitié de notre vie. On the road again. biz

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    1. T’es pô mon frangin pour rien hein mon frérot et pis on a roulé aussi not boss ensemble avec nos bécanes, et que des bons souvenirs à raconter.
      A toute dans notre rade favori, en terrasse et au soleil pour une bonne grosse mousse remplie d’amitié.

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  2. JIS

    C’était génial mon Ted, tu peux m’envoyer l’adresse de ton doc?, pas celle qui râle mais celui qui a des remèdes miracles !!! Mais je te laisse tout de même le plaisir du contact siliconien.

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  3. ideix

    Ben mon pauv’ poto, v’la une histoire qui remue les méninges d’un vioc à la fleur de l’âge, j’ai moi même un poto qui a subit les affres d’une colique frénétique, pas drôle ! rien qu’au bureau l’chef à eu eu un infractus dans le myocarde mais bon y gagne plus que nous c’est normal, je te souhaite que toutes tes cellules rentrent dans l’rang, faut pas déconner, faut se laisser transporter par le positif et laisser à la déchèterie toutes les merdouilles qui n’atteignent que de très loin les bikers vaillants et combatifs que nous sommes ! biz mon Ted

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      1. idefix

        belle plume Gauloise 😉 , un vrai délire d’écrivain ancré dans une posture schizophrénique, on sent bien le vécu, on se laisse porter par ce shoot au point d’y croire et de se dire « merde c’est mort pour son Europ tour ! « 

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  4. Un moment de plaisir passer avec toi en sirotant un liquide dépassant les 40 degrés , au calme sur ma terrasse, juste toi, mon liquide écossais, le soleil et moi

    T’es un sacré poète mon Ted et j’t’aime pour ce que tu esii

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      1. Hervé irwin

        le correcteur du mobile me fait vraiment ch…
        à la fin de mon message il faut lire « es » et non la connerie d’affichée
        pas grave, du grand Ted, j’ai l’impression que moins tu dors et plus ton esprit grandi;
        prends soins de toi quand même, évite de tracasser ta « Jane »

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